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DÉCOUVERTE, subst. fém.

DÉCOUVERTE, subst. fém.
A.− [Correspond à découvrir II]
1.
a) Action de mettre à jour une personne ou une chose jusque là cachées ou inconnues; fait de parvenir à cette connaissance; p. méton. objet de cette découverte. Joie de la découverte; aller de découverte en découverte; découverte accablante, désagréable, palpitante.
Découverte + compl. désignant une pers. ou une entité. Découverte de la vérité. Tout ce que le génie a de ressources même pour cacher les efforts que lui coûte la découverte du beau (Delacroix, Journal,1857, p. 139).Rien d'autre n'a d'intérêt sur cette terre que la découverte de Dieu en nous (Green, Journal,1955-58, p. 227).
En partic. Reconnaissance de la valeur, de l'importance de quelqu'un, qui n'avaient pas été jusque là ni senties ni admises. On y admirait Brahms et l'on fit un peu plus tard la découverte de Brückner (Strawinsky, Chron. vie,1931, p. 22).
Découverte + compl. désignant un inanimé concr. Découverte d'un cadavre, d'un continent, d'un gisement; aller, partir à la découverte de. La découverte d'un rat mort avait poussé le caissier de l'hôtel à commettre une erreur dans sa note (Camus, Peste,1947, p. 1235).
Rem. 1. Dans l'usage cour., le mot découverte est utilisé en ce sens, p. ext., comme synon. de certains emplois didact. du mot invention. Découverte d'un trésor. Le miracle se produisit. Ce fut la découverte de la sainte lance (Grousset, Croisades, 1939, p. 38). 2. Dans certains cont., la découverte, en emploi abs. désigne implicitement la découverte de l'Amérique. Comme si la découverte datait de l'autre jour (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 119).
b) Domaine de la recherche, en partic. sc. ou techn.
[Ce qu'on découvre était caché ou tenu secret]
Identification d'une substance, d'un fait, d'un phénomène jusque là ignorés ou méconnus; p. méton. objet de cette identification. Découverte de la radioactivité; découverte archéologique, astronomique, physiologique. La découverte de l'électron a ouvert les frontières d'un nouvel empire, dont une infime surface seule a été exploitée (Matras, Radiodiff. et télév.,1958, p. 123).
Mise à jour de relations, de rapports jusque là inconnus entre des phénomènes et qui modifie, dans l'ordre de la théorie, la connaissance qu'on avait de ceux-ci. Découverte de l'attraction des corps. La découverte de cette loi des trois états (Comte, Philos. posit.,t. 5, 1839-42, p. 524).La découverte d'une commune mesure subjective entre le vouloir et le corps (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 17):
1. On donne généralement le nom de découverte à la connaissance d'un fait nouveau; mais je pense que c'est l'idée qui se rattache au fait découvert qui constitue en réalité la découverte. C. Bernard, Introd. à l'étude de la méd. exp.,1865, p. 57.
P. ext. [Ce qu'on découvre était inexistant en tant que tel] Combinaison d'éléments existants en vue de construire, de mettre au point un instrument, un procédé, une technique; p. méton. objet de cette découverte. Découverte de l'avion, de la boussole. (Quasi-)synon. création, invention.Après la découverte de l'imprimerie, on employa la presse typographique (Dacier, 1944,). De l'invention de la photographie, jusqu'à l'extrême industrialisation de cette découverte : l'affreux procédé « photomaton » (Lhote, Peint.,1942, p. 170):
2. M. Hirsch (...) doit aller aux Aulnettes (...) pour faire des expériences très curieuses sur les parfums, une nouvelle médecine qu'il a inventée d'après un livre persan (...) tu verras, c'est étonnant comme découverte! A. Daudet, Jack,t. 2, 1876, p. 167.
Les grandes découvertes. Découvertes, inventions qui ont constitué une révolution dans l'ordre des connaissances du monde et de l'utilisation des forces naturelles. Ère des grandes découvertes :
3. Néanmoins, pour qui l'a vécue, l'histoire des grandes découvertes fondamentales est infiniment attachante. Ceux qui ont débuté vers 1930 ou même un peu avant ont participé à tant d'extraordinaires trouvailles que leur vie est marquée d'une joie ineffaçable au souvenir de leurs premières années de travail. Ce sont de grands explorateurs qui ont pénétré difficilement dans une région inconnue; ils restent dans l'émerveillement des richesses insoupçonnées qu'ils ont contribué à faire surgir. Leprince-Ringuet, Des Atomes et des hommes,1957, p. 16.
SYNT. Découverte capitale, nouvelle, précieuse, scientifique, sensationnelle; belle, importante découverte; découvertes de l'esprit humain, du génie, de la science; chemins, routes, voies de la découverte; annoncer, publier une découverte; découverte et exploration, inspiration, invention, progrès, recherche.
2. Acte d'explorer quelqu'un ou quelque chose, en vue de mieux les connaître et de mettre à jour ce qu'ils ont de secret, de caché; connaissance ainsi acquise. Découverte de son moi. Ils [les petits enfants] font de frissons en frissons La découverte de la vie (A. France, Poés.,Poèmes dorés, 1873, p. 59).La découverte de Tolstoï a certainement été l'un des événements les plus marquants de mon adolescence (Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. XLVI):
4. Même vis-à-vis de soi-même, de son corps, de son moi et de ce qui le définit le plus directement, l'homme se met naturellement dans l'attitude d'explorateur, d'analysateur, de modificateur. Il se fait inconnu. Il se tâte. Il agit sur son être. Ne se voit qu'en partie, est inégalement familier avec les régions de sa surface, fait des découvertes. Valéry, Mauvaises pensées et autres,1942, p. 190.
− Domaine milit.
a) Exploration, reconnaissance du terrain en vue d'observer la présence ou l'absence d'ennemis. 3 compagnies de découverte et de combat (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 623).
b) P. méton., MAR. Bâtiment léger qui observe la route et les mouvements des bâtiments ennemis. Pizarre, par la mer nouvellement ouverte, Avec Bartolomé suivant la découverte, Sur un seul brigantin d'un faible tirant d'eau Repartit (Hérédia, Troph.,1893, p. 179).
3. Loc. adv. À la découverte
a) En vue d'explorer ou de reconnaître un terrain. Je vais à la découverte comme Robinson; je finirai par connaître les environs dans le rayon où mes jambes peuvent me porter (Delacroix, Journal,1853, p. 61).Tandis qu'on leur répondait [aux chasseurs] par des cris de notre côté, Patience courut à la découverte (Sand, Mauprat,1837, p. 86).
Emploi prép. Des archéologues passionnés marchaient à la découverte de ces cathédrales qui, depuis trois siècles, n'avaient pas fixé un seul regard (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 304).
b) Au fig. et p. métaph. Pour aller à la découverte Tout au fond de son propre cœur (Hugo, Chans. rues et bois,1865, p. 51).On la sent qui rôde [la mort]; on la voit « à la découverte »; on la brave et on la bafoue (Gide, Journal,1941, p. 83).
B.− Emplois techn. [Correspond à découvrir I]
1. MINES et CARR. Action de déblayer la couche de terrain qui recouvre le gisement ou la roche que l'on veut exploiter; p. méton. couche ainsi déblayée. Synon. découvert.Lorsque des sondages appropriés ont démontré la présence d'un gisement [d'ardoises], les travaux de découverte consistent dans l'enlèvement des morts-terrains (J. Cahen, Bruet, Carrières,1926, p. 250).
2. THÉÂTRE et CIN. Espace entre deux décors qui laisse voir les coulisses; perspective ouverte dans un décor par une porte, une baie, une fenêtre; p. méton. fond de décor. Le comte se risquait dans une rue, lorsque Barillot l'arrêta, en l'avertissant qu'il y avait là une découverte. Il voyait le décor à l'envers et de biais (Zola, Nana,1880, p. 1218).
Prononc. et Orth. : [dekuvε ʀt]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme descouverte; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1209 a le descoverte « ouvertement, franchement » (Reclus de Molliens, Charité, 29, 7 ds T.-L.); 1595 descouverte « action de trouver ce qui était ignoré ou caché » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre III, 5, p. 995). Part. passé fém. substantivé de découvrir*.
STAT. − Découverte, subst. et part. passé fém. Fréq. abs. littér. : 2 892. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 038, b) 3 199; xxes. : a) 3 364, b) 4 262.
BBG. − Interphotothèque. Termes usuels de la phot. Paris, 1973, p. 6. − Kemna 1901, p. 77. − Pt vocab. technol. Actual. terminol. 1972, t. 5, no8, p. 4. − Uren (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 207.

DÉCOUVRIR, verbe trans.

DÉCOUVRIR, verbe trans.
I.− [L'idée dominante est celle de dégarnir, de mettre à nu; l'anton. est couvrir]
A.− [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne une pers. ou une chose]
1. Dégarnir quelqu'un ou quelque chose de ce qui le couvrait ou le recouvrait. Découvrir ses jambes, son sein, son visage :
1. − Je les couvre pour ne pas attirer l'attention; mais (...) je m'en vais vous les montrer. Et tout en découvrant le bocal soigneusement, avec des gestes de mère qui change les langes d'un poupon, il continuait : − C'est mon commerce; je suis éleveur de poissons. Gide, Les Nouvelles Nourritures,1935, p. 263.
En partic. Découvrir un bâtiment. En enlever la couverture. Les Wisigoths découvraient les églises des catholiques, (...) enlevaient les portes (Stendhal, Mém. touriste,t. 3, 1838, p. 107).Découvrir une voiture. En abaisser la capote ou en ouvrir le toit. On avait découvert le landau où la reine Frédérique, le petit prince et son gouverneur se promenaient (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 221).
Emploi pronom. à sens réfl. Quitter ce dont on est couvert, en particulier des vêtements. Ce malade s'est découvert en s'agitant dans son lit. Il ne faut pas se découvrir dès les premiers jours du printemps (Ac.1932).
Proverbes. En avril, ne te découvre pas d'un fil. Plus on se découvre, plus on a froid (cf. Bourget, Enf. morte,1928, p. 80).
En partic. Ôter sa coiffure en signe de politesse ou de respect. Se découvrir devant le prêtre portant le viatique à un mourant (Bloch, Dest. du S.,1931, p. 156).
2.
a) Mettre à nu, laisser voir ce qui se trouvait être couvert. Découvrir une statue. Il découvrait à tout venant une cocarde tricolore cachée dans la coiffe de son chapeau (A. France, Bonnard,1881, p. 386).Je rejette sur l'épaule la manche large du kimono, découvrant un bras plus clair que ma robe (Colette, Vagab.,1910, p. 136):
2. L'air est indispensable aux plantes, il est bon de les habituer progressivement à l'air et à la lumière, et de les découvrir entièrement dans le milieu de la journée, lorsque la température est douce et que le soleil commence à chauffer. Gressent, Le Potager moderne,1863, p. 727.
Loc. fig. et fam. Découvrir Saint Pierre pour couvrir Saint Paul. ,,Remédier à un inconvénient par un inconvénient pareil`` (Ac. 1932). Synon. déshabiller Pierre pour habiller Paul.
b) P. ext. Exposer quelqu'un ou quelque chose à un danger, en le démunissant de ce qui servait à le protéger.
ART MILIT. Découvrir une frontière. L'arrivée de ses réserves contraignit les Samnites à décamper et à découvrir Pompéi, dont il [Sylla] s'empara de vive force (Mérimée, Essai guerre soc.,1841, p. 116).Napoléon, découvrant audacieusement Paris, se jetait sur les derrières des armées alliées (A. France, Vie littér.,t. 2, 1890, p. 188).
Emploi pronom. réfl. Là, l'ennemi présenterait son flanc; le 3ese découvrirait alors (Giono, Bonh. fou,1957, p. 394).
ESCR. À la deuxième reprise, Maurice précipite ses attaques, écarte les bras et découvre la poitrine (A. France, Révolte anges,1914, p. 333).
Emploi pronom. réfl. [Rochefort] tenait son arme comme un cierge, poussait comme un sourd, se découvrait. Dès la première passe, il reçut un coup droit (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 203).
JEUX. Aux cartes. Découvrir son jeu. Montrer ses cartes au lieu de les tenir cachées. Aux dames, aux échecs, au trictrac. Découvrir une pièce. Enlever une pièce qui servait à en protéger une autre, d'où exposer cette dernière à être perdue. Découvrir une dame (Ac.1835, 1878).
c) Au fig.
Révéler, faire connaître à quelqu'un l'existence d'une chose qu'il ignorait. Les Grecs (...) eussent barré le passage si un homme de Malis (...) n'eût découvert à Mardonius un sentier peu connu (A. France, Voie glor.,1915, p. 70).Peu à peu, il lui découvrait la responsabilité, le devoir, et autres idoles (Toulet, Demois. La Mortagne,1920, p. 160).
Dévoiler, révéler à quelqu'un quelque chose que l'on tenait jusque là cachée. Découvrir son âme, ses projets. Se rendre compte des forces dont il dispose [l'ennemi], le tâter, le forcer à découvrir son jeu (Proust, Guermantes 1,1920, p. 114).Il a allumé une cigarette et il m'a découvert son idée (Camus, Étranger,1942, p. 1145).
Emploi pronom. réfl. Il est impossible qu'en parlant si longuement [dans des Mémoires] de soi et de ce qui est autour de soi, on ne se découvre. Les aveux percent, les qualités vraies se déclarent, les prétentions se trahissent (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 8, 1851-62, p. 195).
P. ext. S'exposer, se rendre vulnérable. J'ai cru tirer quelque chose de lui [du curé], je me suis découvert [pensa Corentin] (Balzac, Ténébr. affaire,1841, p. 126).J'ai l'impression que je me suis un peu découverte en vous parlant (Anouilh, Répét.,1950, III, p. 71).
B.− [Le suj. désigne un inanimé; l'obj. désigne une pers. ou une chose]
1. Mettre à jour, laisser voir quelqu'un ou quelque chose qui jusque là était dissimulé.
a) [L'action, de nature automatique ou mécanique, n'est pas dirigée par une intention] Quand des nuages blancs voilent et découvrent tour à tour le soleil (Toulet, Tendres mén.,1904, p. 195).Avec des rires qui découvraient leurs belles dents blanches (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 79).
Emploi pronom. à valeur passive. Apparaître, se laisser voir ou apercevoir. Les plateaux, en se découvrant, apparaissaient sous l'aspect productif qu'ils revêtaient de tous temps (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 19).
P. ext. [Le suj. désigne le temps] Devenir plus clair, se dégager. Le temps s'était un peu découvert. Dans la soirée nous fîmes un tour (Cendrars, Or,1925, p. 130).
En partic., en emploi abs.
La mer découvre. Elle se retire en mettant au jour des hauts fonds, des rochers :
3. ... la tremblante bordure de l'eau marine signifie quelque chose. Car elle ne cesse point d'avancer et de reculer, dessinant des îles et presqu'îles, couvrant et découvrant, selon vent et marée. Alain, Propos,1926, p. 680.
Rare. [Le suj. désigne ce que la mer laisse à découvert en se retirant] Apparaître au jusant. Le banc des méduses qui nous a semblé être entièrement sous l'eau; nous ignorons s'il découvre quelquefois (Freycinet, Voy. terres austr.,1815, p. 258).
b) [L'action est, plus ou moins consciemment, dirigée par un agent implicite ou explicite] Le rideau en se levant ou la scène en tournant découvre derrière un réseau entrelacé de palmes, de fougères, et de lianes (Claudel, Chr. Colomb,1929, p. 1171).
Au fig. Cette nouvelle lecture me découvre des richesses que je n'avais pas su voir autrefois (Green, Journal,1943-46, p. 214).
Emploi pronom. à valeur passive. Jamais rien ne se découvre Des intrigues qu'elle ourdit [la mort] Et elle entrait dans le Louvre Comme Malherbe l'a dit (Cocteau, Clair-obscur,1954, p. 90).
Rare, emploi pronom. à la forme impers. Ces beaux épisodes qui assurent la supériorité morale de l'infortune. Il s'en découvre dans les retraites même les plus précipitées (A. France, Mannequin osier,1897, p. 37).Il se découvre que vendredi prochain Marc Allégret n'est pas libre (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1925, p. 501).
2. Mettre en évidence une chose; l'offrir à la vue, attirer sur elle les regards. L'échancrure de la chemise découvre sa poitrine misérable (Bernanos, Ouine,1943, p. 1458).La grande fenêtre qui découvrait toute la perspective du parc (Giono, Angelo,1958, p. 159).
II.− [L'idée dominante est celle de trouver quelqu'un ou qqc. qui était caché, de le rencontrer inopinément; l'anton. est cacher]
A.− [Dans l'ordre de l'expérience pratique]
1. [La découverte est proprement rapportée à une action de la vue]
a) Apercevoir quelqu'un ou quelque chose dont la présence, l'existence se révèlent soudain à la vue.
[L'obj. désigne une pers.] Les Francs, ne découvrant plus d'ennemis devant eux, passèrent le Nil sans obstacle (Grousset, Croisades,1939, p. 298).
[L'obj. désigne un inanimé]
[L'obj. n'est pas matière de recherche] Découvrir un paysage, une perspective. Remparts crénelés à la mode orientale, du haut desquels on découvre une vue immense, un panorama vraiment magique (Gautier, Tra los montes,1843, p. 144).Ces lieux charmants d'où l'on découvre la plaine verdoyante de Longjumeau (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 453).Cf. infra ex. 4.
[L'obj. est matière de recherche] Découvrir les positions de l'ennemi :
4. Il [Rambert] pensa que c'était la peste. Et la seule réaction qu'il put avoir alors, (...) fut de courir vers le haut de la ville, et là, d'une petite place, d'où l'on ne découvrait toujours pas la mer, mais d'où l'on voyait un peu plus de ciel, il appela sa femme avec un grand cri, par-dessus les murs de la ville. Rentré chez lui et ne découvrant sur son corps aucun signe d'infection, il n'avait pas été très fier de cette crise soudaine. Camus, La Peste,1947, p. 1382.
b) Trouver, rencontrer à l'improviste quelqu'un ou quelque chose dont l'existence était inconnue, la présence insoupçonnée.
[L'obj. désigne une pers.] Synon. fam. tomber sur quelqu'un.Cette femme était une pauvre jeune fille, (...) sans avenir (...). Un homme la découvrit dans son humilité (Dumas père, C. Howard,1834, V, 4, p. 310).Johnny (...) parla d'un jeune boxeur qu'il venait de découvrir (Aymé, Travelingue,1941, p. 56).
[L'obj. désigne un inanimé] Découvrir un nid, un trésor, des traces. Quand un astronome découvre l'une d'elles [une planète], il lui donne pour nom un numéro (Saint-Exup., Pt Prince,1943, p. 420).Son entêtement de chasseur de texte qui lui fit découvrir les manuscrits du vénitien à la Koenigliche Bibliothek de Berlin (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 17).
P. iron., au fig. Découvrir la lune. S'imaginer être le premier à avoir trouvé une chose, connue ou sue depuis longtemps. Je suis en train de découvrir la lune (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 109).
Au fig. et p. métaph. Il faut l'avoir vu [M. Teste] dans ces excès d'absence! (...) Mais, Monsieur, quand il me revient de la profondeur! Il a l'air de me découvrir comme une terre nouvelle! Je lui apparais inconnue, neuve, nécessaire (Valéry, Soirée avec M. Teste,1895, p. 44).La musique commence où finit la parole, elle dit l'ineffable, elle nous fait découvrir en nous-mêmes des profondeurs inconnues (Saint-Saëns, Portr. et souv.,1909, p. 1284).
2. [La découverte consiste dans une exploration] Étudier, scruter quelqu'un ou quelque chose en vue de trouver et de mettre au jour ce qu'ils détiennent de caché, de secret.
a) [L'obj. désigne une pers.] On découvre l'homme; (...) on voit son fond, (...) les puissances maîtresses qui dénotent sa race (Taine, Philos. art,t. 2, 1865, p. 49).
Avec une valeur factitive. André Gide n'a rien à nous découvrir qu'André Gide. Depuis la première ligne des « Cahiers d'André Walter » jusqu'aux dernières confidences d' « Ainsi soit-il », il n'a exploré d'autre continent que lui-même (Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 107).
Emploi. pronom. réfl. :
5. Quand on est enfant on se découvre, on découvre lentement l'espace de son corps, on exprime la particularité de son corps par une série d'efforts, je suppose? On se tord, et on se trouve ou on se retrouve, et on s'étonne! (...) Maintenant je me sais par cœur. Valéry, Une soirée avec Monsieur Teste,1895, p. 31.
b) [L'obj. désigne un inanimé] Cette curiosité qui nous oblige à découvrir l'univers (Carrel, L'Homme,1935, p. 40).
3. La découverte consiste à tirer de l'ombre, à dévoiler.
a) Mettre à jour quelqu'un qui se dissimulait ou quelque chose qui était tenu caché.
[L'obj. désigne une pers.] Découvrir l'assassin. Vous comprenez (...) la situation de ce pauvre chevalier quand il s'est aperçu qu'il était découvert (Dumas père, Mariage sous Louis XV,1841, II, 5, p. 135).Le maître (...) mourut assassiné, le 22 octobre 1764, en rentrant chez lui, rue Martel. On ne découvrit jamais le coupable, ni les causes du crime (Grillet, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 125).
[L'obj. désigne un inanimé] Découvrir une fraude. Raphaël (...) chercha à imiter Michel-Ange. Il n'y parvint pas. Cette fougue condensée de son rival, il ne put en découvrir le secret (Rodin, Art,1911, p. 266).Il força le secrétaire de sa mère et y découvrit une correspondance prouvant nettement sa filiation adultérine (Queneau, Loin,1944, p. 35).
Au fig. Découvrir le pot aux roses. Mettre à jour quelque chose qui vous était tenu intentionnellement caché.
b) P. ext. Trouver, retrouver quelqu'un ou quelque chose qui était l'objet d'une recherche.
[L'obj. désigne une pers.] Je crois avoir découvert l'homme qu'il nous faut (Ac.1835-1932).
[L'obj. désigne un inanimé] Il faut toujours que je finisse par découvrir de l'argent (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 107).Marchant ainsi, je découvris le puits au lever du jour (Saint-Exup., Pt Prince,1943, p. 480).
Rem. Dans ce sens A, découvrir et trouver (retrouver) sont quasi-synon. Toutefois, p. oppos. à trouver, découvrir implique ou bien que l'obj. de la découverte était caché, dissimulé, ou bien que la découverte est inopinée et provoque une surprise. Par ailleurs, dans un emploi partic., la langue jur. retient inventer : inventer un trésor.
B.− [Dans l'ordre du sentiment, de la conscience affective]
1. Faire l'expérience d'une chose qui était jusque là inconnue. Le visage rebuté et morose de collégiens découvrant l'horreur du dortoir (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 53).Une jeune fille qui découvre la douceur de vivre (Aymé, Tête autres,1952, p. 21).
2. Prendre intérieurement conscience d'une réalité qu'on ignorait jusque là, en avoir la révélation. Je découvre ce soir que je fais inconsciemment de l'histoire, à ma façon (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1897, p. 287).Surmontons la mort, en y découvrant Dieu (Teilhard de Ch., Milieu divin,1955, p. 84):
6. ... le grand pas qui sépare l'art définitif de l'art ébauché est cette invention des formes accomplies que découvrent les yeux de l'âme et que les yeux de la tête ne peuvent pas rencontrer. Taine, Philos. de l'art,t. 1, 1865, p. 115.
Découvrir sa vocation, sa voie. Avoir la (soudaine) révélation de ce pour quoi on est fait. Tout à coup, par une inspiration du ciel, il avait découvert sa voie : l'enregistrement (Flaub., Trois contes,Cœur simple, 1877, p. 63).
Emploi pronom. Il se découvrit une âme avide d'action (Arnoux, Suite var.,1925, p. 52).
C.− [Dans l'ordre de l'esprit]
1. Emploi abs. Accéder à la connaissance et à la compréhension de choses que l'on ne savait pas :
7. L'intelligence du romancier observe mais ne découvre pas. Proust, non moins intelligent que Gide, ne cherche pas comme lui à bien voir pour bien comprendre. Ce monde en suspens dans les saveurs et dans les odeurs ne se comprend pas, il se retrouve. Mauriac, Mémoires intérieurs,1959, p. 108.
2. [L'obj. désigne une chose]
a) Prendre connaissance à l'improviste de quelque chose. Synon. apprendre.On découvrit que pendant les trois derniers mois il avait fait quinze mille francs de dettes (Maupass., Une Vie,1883, p. 215).Et, ma foi, découvrant qu'on joue chez Antoine « Le Canard sauvage » (Gide, Journal,1906, p. 213).
b) Parvenir à la connaissance et à la compréhension d'une chose dont on n'était pas conscient jusque là. Découvrir un aspect des choses, le prix du bonheur, les dessous d'une affaire. Nous venons de découvrir un caractère plus élevé de l'art, qui devient ainsi une œuvre de l'intelligence et non plus seulement de la main (Taine, Philos. art,t. 1, 1865, p. 49).Si l'on prévoyait tout, on ne découvrirait jamais rien (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 212).
Avec une valeur factitive. Elle [la doctrine de la contingence] découvre, dans les détails mêmes du monde, des marques de création et de changement (Boutroux, Conting.,1874, p. 149).
Emploi pronom. réfl. Mais, s'étant découvert meilleur que Dieu, Il [Don Juan] résolut de se mettre en son lieu (Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Jadis, 1884, p. 390).
c) Concevoir intellectuellement quelque chose de neuf. Découvrir une nouvelle méthode. Synon. inventer.Il éprouvait une peine infinie à découvrir des idées (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 173).
d) Domaine de la recherche sc. (ou esthétique)
Identifier un phénomène, un fait, une substance jusque là ignorés ou méconnus et dont la reconnaissance modifie la théorie qu'on se faisait d'une chose dans un ordre donné. Synon. déceler, détecter.Le grand micrographe hollandais Leeuwenhoeck (...) découvre les animalcules de l'eau croupie (Rostand, Genèse vie,1943, p. 31).L'évolution dans la technique fait chercher et découvrir une ressource naturelle (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 203).
Parvenir à la connaissance et à la compréhension de relations naturelles entre les phénomènes, en établissant scientifiquement leur nature, ce qui aboutit à modifier une théorie précédente. Découvrir des analogies, la cause de, les lois de. Ainsi j'étais déjà arrivé à cette conclusion que nous ne sommes nullement libres devant l'œuvre d'art, que nous ne la faisons pas à notre gré, mais que, pré-existant à nous, nous devons, à la fois parce qu'elle est nécessaire et cachée, et comme nous ferions pour une loi de la nature, la découvrir (Proust, Temps retr.,1922, p. 881).
SYNT. L'analyse, l'esprit, l'observation, la science découvre; découvrir accidentellement, par hasard; découvrir expérimentalement; découvrir intuitivement; chercher à, finir par, parvenir à, peiner et découvrir.
3. [L'obj. désigne une pers.]
a) Parvenir à la connaissance de quelqu'un dont l'existence, le nom étaient tombés dans l'oubli. Synon. retrouver, tirer de l'oubli.Un baroque romantique, découvert par Raymond Queneau (Camus, Homme rév.,1951, p. 72):
8. Il paraît que, quand nous sommes morts, La Gloire, cette femme, a souvent des remords De ne pas nous avoir aimés. On nous découvre. Nos vers sont exaltés; nos tableaux vont au Louvre. Rostand, Les Musardises,1890, p. 63.
b) Reconnaître pour la première fois l'importance d'une personne, d'une œuvre connues mais dont on n'avait pas jusque là mesuré la portée. Si M. Lanson a le droit de découvrir l'Amérique, j'ai le droit de découvrir Corneille et Polyeucte (Péguy, Argent,1913, p. 1191):
9. Les Critiques : M. Stravinsky découvre les classiques. Stravinsky : C'est exact. Je les connaissais; je les connaissais comme vous; je ne les avais pas découverts. Cocteau, Poésie critique 2,Monologues, 1960, p. 63.
Rem. Pour souligner ironiquement le caractère paradoxal d'une pseudo-découverte de ce genre, découvrir est parfois en it. ou entre guillemets. Tous les deux ou trois ans, ou plutôt tous les six mois, on découvre un auteur plus ou moins ancien (Boschot, Mus. et vie, 1931, p. 60).
Avec une valeur factitive. Puis Huysmans, le romancier unique, me découvrit les décadents, Verlaine, Mallarmé et les Goncourt (Valéry, Lettres à qq-uns,1945, p. 14).
En partic. Savoir reconnaître la valeur de quelqu'un et appeler celui-ci à se faire connaître. J'ai dit à Gaëtan : − « Mon cher, depuis quelque temps, je vous découvre » (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 238).Il [le chef] ne vaut que par ses subordonnés. Il faut qu'il sache les découvrir, les séduire, les écouter (Maurois, Dial. commandement,1924, p. 55).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Découvrable, adj. Qui peut être découvert. α) [Correspond à découvrir I] Ces véhicules peuvent avoir un toit « ouvrant » ou « découvrable » (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 24). β) [Correspond à découvrir II] Grâce aux techniques qui existent déjà, et à celles qui sont découvrables (Carrel, L'Homme, 1935, p. 219). b) Découvrant, ante, adj. [En parlant de la mer] Qui, au jusant, découvre les hauts-fonds. La morte-eau n'aurait lieu qu'à cinq heures cinquante, la plus forte marée découvrante de l'année (La Varende, Manants du Roi, 1938, p. 195). c) Découverture, subst. fém. α) Constr. Action d'enlever la couverture d'un bâtiment. La couverture remaniée comprend (...) la découverture et la descente [des ardoises] dans le grenier (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., 4, 1928, p. 32). β) Mines et carr. Action d'enlever la découverte (cf. cosse1B 3).
Prononc. et Orth. : [dekuvʀi:ʀ], (je) découvre [deku:vʀ ̥]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. descouvrir; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. A. 1. Début xiies. fig. « révéler, montrer » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, XXXVI, 5 : Descuevre al seigneur la tue veie); 2. av. 1558 part. prés. fig. descouvrant ses cartes (M. de St Gelays, Œuvres, éd. P. Blanchemain, I, 252); 3. 1564 « apercevoir d'un lieu » (Thierry); 4. 1580 « faire connaître le premier une chose ignorée » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, I, XXXI, p. 239). B. 1. Ca 1150 (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 9743 : A descovert granz cous se donnent); 1160-74 « dégarnir de ce qui couvre, protège » (Wace, Rou, éd. A.-J. Holden, III, 11010 : De l'escu l'a descovert); 2. ca 1230 pronom. « se dénuder » (Eustache le moine, 69 ds T.-L.); 1564 se descovrir devant qqn (coiffure) (Thierry); 3. 2emoitié xiiies. part. passé subst. « les champs et les hautes futaies » (La Chace du cerf, éd. G. Tilander, 311); 4. 1690 pronom. « devenir plus clair (du temps) » (Fur.); 5. 1817 part. passé subst. fin. « déficit » (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 2, p. 251). Du b. lat. discooperire « découvrir, mettre à découvert ». Fréq. abs. littér. : 8 629. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 739, b) 7 867; xxes. : a) 12 369, b) 15 881. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 234, 293, 317, 341, 382.

DÉCOUVERT, ERTE, part. passé et adj.

DÉCOUVERT, ERTE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de découvrir*.
II.− Adjectif
A.− [Correspond à découvrir I]
1. [En parlant d'une pers. ou d'une partie du corps humain]
a) Tête nue, en signe de politesse ou de respect. (cf. cohue ex. 5).
b) Vêtu légèrement ou trop légèrement. Et cette personne si découverte, qui est-ce demande-t-elle [Laetitia] en désignant (...) une Baigneuse de MlleDufau (Toulet, Notes art,1920, p. 52).
c) Dénudé. Clarisse, qui pour la première fois se sentit découverte sous les yeux d'un amant (...) tira le drap sur sa nudité (Toulet, J. fille verte,1918, p. 209).Janine Marcenat était étendue sur le lit, la poitrine découverte (Abellio, Pacifiques,1946, p. 391).
Front découvert. Non masqué par les cheveux. Synon. dégagé.Il avait un grand front découvert sous une tignasse argentée (Gide, Nouv. nourr.,1935, p. 262).Dégarni de cheveux sur le sommet, un peu chauve. Un visage jeune; le front haut, déjà découvert (Martin du G., J. Barois,1913, p. 219).
À visage découvert. Sans masque, ,,sans voile en parlant des femmes musulmanes`` (Ac. 1932).
2. [En parlant d'un inanimé concr.]
a) Dégarni, tout ou partie de couverture, de parure ou de protection. J'étais placé aux premières loges découvertes (Delécluze, Journal,1827, p. 456).Les cheminées à feu découvert constituent pour nos appartements le mode de chauffage le plus employé (Ser, Phys. industr.,t. 2, 1890, p. 784).Le ciel, à travers les branches découvertes (Chardonne, Varais,1929, p. 152).
[En parlant d'un véhicule] Dont on a abaissé la capote ou ouvert le toit. Faire une promenade en voiture découverte (Bourget, Irrépar.,1884, p. 116).Des taxis découverts dévalaient en trombe vers l'Opéra (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 179).
[En parlant d'une chaussure] Qui comporte des jours dans l'empeigne ou qui laisse à nu une partie du dessus du pied. Des enfants, chaussés de bas de soie noire à coins bleus ou oranges, en souliers découverts (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 32).
b) [En partic. en parlant du ciel ou d'une portion de l'espace] Dégagé, offert à la vue. Pays, vallée découverte. On l'a laissée comme ça [une fontaine] en pleins champs découverts (Giono, Regain,1930, p. 37).J'ai toujours aimé marcher sous la lune sur ces espaces découverts et libres (Gracq, Beau tén.,1945, p. 18).
À ciel découvert. À l'air libre. Synon. à ciel ouvert.Tantôt cette rivière coule à ciel découvert, tantôt elle entre sous la terre (Bourget, Ét. angl.,1888p. 63).
Allée découverte. Dont les arbres ne se rejoignent pas par le haut (Ac. 1798-1932).
c) Domaines techn.
ART MILIT. Démuni de protection et donc exposé au danger. Place découverte (Ac.1932).Toute la route de Fontainebleau est découverte, le duc de Raguse est passé à l'ennemi avec les dix mille hommes qu'il commandait (Dumas père, Napoléon,1831, IV, 2, p. 100).[Von Klück] défile à flanc découvert devant le camp retranché de Paris (Billotte, Consid. strat.,1957, p. 4004).
MUSIQUE
[En parlant du timbre] Dont la sonorité n'est pas assourdie. Mélanges (...) de timbre découvert et de timbre voilé (Gevaert, Orchestr.,1885, p. 94).
ORGUE. Tierce* découverte.
B.− Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'un trait de son comportement]
1. Franc, ouvert. Elle [Mmede Burne] se sentait avec lui [Mariolle] plus libre, plus sincère, plus découverte, plus familière qu'avec les autres (Maupass., Notre cœur,1890, p. 419).Son regard a quelque chose de brave et de découvert (Green, Journal,1928-34, p. 129).
À front, à visage découvert; à jeu découvert. Ouvertement, de façon non dissimulée. J'aurais fait un mauvais diplomate, puisque je joue à jeu découvert (Dumas père, Demois. St Cyr,1843, IV, 14, p. 191).Je veux vous regarder de tous mes yeux et lutter à visage découvert (Sartre, Huis clos,1944, 5, p. 140).
2. Qui est manifesté, exposé sans réserve, sans réticence. La méchanceté trop découverte du Docteur Sansfin heurtait un peu cette âme encore si jeune (Stendhal, Lamiel,1842, p. 97).
3. P. ext. Qui est non protégé, vulnérable. Synon. démuni.Me sentant découvert contre toutes les attaques du hasard ou de la destinée (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Après, 1893, p. 103).Jamais, sous aucun régime, dans aucun système, les grands n'ont été aussi couverts contre le peuple, et le peuple aussi découvert contre les grands (Péguy, Argent,1913, p. 1265).
Prononc. et Orth. : [dekuvε:ʀ], fém. [-vε ʀt]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme descouvert; ds Ac. 1740-1878 sous la forme moderne.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·