DÉBOBINER, verbe trans.
A.− Dérouler ce qui est en bobine. Le dernier centimètre de pellicule débobiné, Ryckellynck allumait un cigare noir (Arnoux, Écoute,1923, p. 57).
B.− P. métaph. et au fig. −
Emploi pronom. à sens réfl. : Le vent dans quelques heures bousculera un désert modelé, pendant des mois, par le vent Nord. Jours de désordre : les dunes, prises de biais, filent leur sable en longues mèches, et chacune se débobine pour se refaire un peu plus loin.
Saint-Exupéry, Courrier Sud,1928, p. 57.
− [L'obj. désigne la suite des jours, p. allus. au fil des Parques dans la myth. gr.] Naître et (...) débobiner ses jours au bon soleil (Morand, Homme pressé,1941, p. 230).
− [L'obj. désigne la parole comparée à un fil] Gacougnol débobinait sa palabre la plus active et se parlait surtout à lui-même (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 56).
Prononc. : [debɔbine], (je) débobine [debɔbin]. Étymol. et Hist. 1886 (Bloy, Désesp., p. 265). Dér. de bobine*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 6.