1. Tenture fixée ou déployée au-dessus d'une estrade, d'un trône (synon. baldaquin), d'un lit (synon. ciel-de-lit), d'un autel, d'un catafalque (synon. poêle). Dais de brocart, de drap d'or, d'argent; tendre un dais. Un lit de garçonnet, ce lit en fer, monté sur des roulettes, avec son petit dais en forme de tente militaire, sa soie verte passée (Goncourt, Journal,1895, p. 793).Le lourd croissant d'or, le don du Khalife (...) couronnait le dais royal (Céline, Mort à crédit,1936, p. 33):1. ... Isabelle (...) vit au fond de la salle un dais seigneurial coiffé de plumes, historié d'armoiries dont il eût été difficile de déchiffrer le blason, et surmontant un fauteuil en forme de trône posé sur une estrade recouverte d'un tapis où l'on accédait par trois marches.
Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 379.
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[Le dais comme symbole du pouvoir] Anathème sur toi, sur ton trône et ton dais! (Quinet, Napoléon,1836, p. 251).Il y a quelque chose de plus haut que toutes les couronnes, c'est le dais! (Claudel, Poèmes guerre,1916, p. 538).♦ Vx. Sous le dais. Sur le trône, au faîte du pouvoir et des honneurs. L'enfant né sous le dais, dans la pourpre des rois (Delille, Malh. et pitié,1803, pp. 59-60).
2. P. anal. a) Couronnement de trône, de stalle, de dressoir (généralement en bois sculpté). Magnifique trône archi-épiscopal, en marbre blanc, avec dais gothique (Michelet, Journal,1835, p. 181).Une chaise placée sous un de ces « solium » ou dais en bois sculpté garni d'une estrade élevée de quelques marches (Balzac, Enf. maudit,1831-36, p. 401).
b) ARCHIT. Ouvrage de pierre ou de bois en forme de petite voûte, décoré d'arcades et de pinacles, formant saillie au-dessus d'une statue, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur d'un édifice religieux ou civil. Toutes ces figures sont surmontées de dais richement sculptés (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 353).Des niches de saints surmontées de dais (Zola,
Œuvre,1886, p. 201):2. ... ils accompagnèrent toujours ces figures de supports, de montants et de dais très-saillants, qui, tout en les abritant, leur faisaient un entourage assez coloré pour leur permettre de se détacher en clair.
Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,1872, p. 249.
c) LITURG. Étoffe tendue, soutenue par deux ou quatre montants, sous laquelle on porte le saint sacrement, surtout dans les processions, ou sous laquelle on recevait les rois, les princes, etc. lorsqu'ils faisaient une entrée solennelle dans une église. Dais de la procession, du saint sacrement, liturgique; marcher sous le dais. Bernard était presque le seul homme derrière le dais (Mauriac, Th. Desqueyroux,1927, p. 237).N'a-t-on pas reçu ton roi Charles sous un dais d'or (Salacrou, Terre ronde,1938, II, 1, p. 172).
d) HIST. AUTOMOB. ,,Toit démontable que l'on met sur les voitures découvertes`` (Ac. 1932). Cette voiture était un landaulet à quatre roues en bois, couvert d'un dais (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 482).