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DADA1, subst. masc.

DADA1, subst. masc.
A.− [Dans le lang. enfantin et ses imitations] Cheval. Le petit Pierre ouvrit la boîte et vit les moutons, les vaches, les chevaux (...) il (...) les nommait par leurs noms (...) dada! toutou! (A. France, Livre ami,1885, p. 252).J'ai cent francs à mettre sur un dada (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 65):
1. J'ai plus un seul grain d'avoine! (...) Et puis tiens je vais emmener le dada (...) Comme il a son fer qu'est parti (...) Je passerai à la forge (...) Je rentrerai à cheval... Céline, Mort à crédit,1936, p. 659.
À dada (sur...). À califourchon. Et prenant Georges sur un genou, il lui fit faire « à dada » (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, M. Parent, 1886, p. 590).Quand Jules Verne voulait se moquer d'un marin, il le juchait avec humour à dada sur un âne, un mulet, une rosse de louage (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 62).
Rem. Ac. 1835, 1878, Littré, Guérin 1892, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. attestent le sens « bâton, objet allongé sur lequel un enfant se met à cheval ».
B.− Au fig., p. métaph. Sujet favori; idée ou occupation à laquelle on revient sans cesse. Avoir un nouveau dada; le dada favori de qqn; avoir un dada; c'est son dada. Synon. manie, marotte, toquade.Chaque Anglais a sa manie propre, son dada, son hobby (Morand, Londres,1933, p. 78).Toujours des nouveaux caprices! Des nouveaux dadas! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 641):
2. Un homme qui n'a pas de dada ignore tout le parti qu'on peut tirer de la vie. Un dada est le milieu précis entre la passion et la monomanie. Balzac, Autre étude de femme,1842, p. 411.
[Accompagné d'autres termes fig. du même champ sém.] Pourvu qu'elle n'enfourche pas son dada socialiste (Flaub., Corresp.,1866, p. 246).M. de Flagny suivait pour l'ordinaire mes galops d'amour au petit trot de son dada de la fraternité (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 222).À cheval sur tous les grands dadas de l'entre-trois-guerres (H. Bazin, Vipère,1948, p. 18).
Prononc. et Orth. : [dada]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1508 lang. des enfants (E. d'Amerval, Livre de la deablerie, 2096, éd. Ch. F. Ward); 2. 1776 « manie, sujet favori » (Frenais, trad. de Tristam Schandy ds Mack., t. 1, p. 180). 1 onomat.; 2 calque de l'angl. hobby-horse « id. » (1676 ds NED) que Frenais traduisit par dada. Fréq. abs. littér. : 62. Bbg. Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 301. − Morin (Y. C.). The Phonology of echo-words in fr. Language. Baltimore. 1972, t. 48, no1, p. 105. − Rog. 1965, p. 40. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 408, 432, 438, 443.

DADA2, subst. masc.

DADA2, subst. masc.
A.− Mouvement artistique, créé en 1916, protestant par la dérision et l'irrationalité contre l'absurdité universelle. Prenons, comme dada, un parti franc (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 250):
... le surréalisme s'est forgé d'abord dans le mouvement « dada » dont il faut noter les origines romantiques, et le dandysme anémié. La non-signification et la contradiction sont alors cultivées pour elles-mêmes. « Les vrais dadas sont contre Dada. Tout le monde est directeur de Dada. » Camus, L'Homme révolté,1951, p. 119.
[En constr. d'appos. avec valeur d'adj.] Spectacle, symphonie dada; le mouvement dada (cf. ex. supra). Je venais de rater une occasion unique d'écrire un chef-d'œuvre dada (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 366).
B.− P. méton. Membre du mouvement dada. Synon. dadaïste (cf. dér.).Les vrais dadas (cf. ex. supra). Il ne leur suffit pas aux dadas que j'aie écrit un livre qui leur plaise (Gide, Journal,1924, p. 787).
Rem. Barrès ds Mes Cahiers, fait venir dada2et ses dér. de dada1(par association étymol.). Les dadaïstes : Les enfants appellent un dessin un dada (il représente souvent un cheval). Nos dadaïstes veulent retrouver la fraîcheur, le neuf, le primitif (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920-22, p. 31).
Prononc. : [dada]. Étymol. et Hist. 1916, 14 juil. hist. litt. (T. Tzara, « Le Manifeste de M. Antipyrine » ds La Première aventure céleste de M. Antipyrine ds Œuvres complètes, éd. H. Béhar, t. 1, p. 81). Terme volontairement dépourvu de sens, choisi comme un défi par ce mouvement littéraire qui voulait libérer l'instinct au détriment des idées reçues. Le mot dada (cf. dada1) a été trouvé au moyen d'un coupe-papier glissé au hasard entre les pages d'un dict. Larousse, par Tzara, Arp et Huelsenbeck, le 8 févr. 1916 à Zurich au café Terrasse. Fréq. abs. littér. : 13.
DÉR. 1.
Dadaïsme, subst. masc.L'école, le mouvement dada. La révolte fut d'abord négation, volonté de désorganisation, à l'époque du dadaïsme (Béguin, Âme romant.,1939, p. 389). [dadaism̥]. 1reattest. 1917 (Courteline, Boubouroche, Philos. de Courteline, p. 124); de dada2, suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 4.
2.
Dadaïste, adj. et subst.(Pers.) qui appartient à l'école dada. Jeune poète dadaïste; cinéma, poésie dadaïste; le dadaïste Tristan Tzara. Entouré d'une bande de métèques dadaïstes attardés à Montparnasse (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 325).Ils soutiendront que le mot en tant que son est vide d'idée − l'« inanité sonore » des dadaïstes − a les mêmes propriétés émotives que la musique (Benda, Fr. byz.,1945, p. 274). [dadaist]. 1reattest. 1918 (Tzara, Manif. Dada, p. 33); de dada2, suff. -iste*. Fréq. abs. littér. : 13.
BBG. − Ac. Fr. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, no5, p. 98 (s.v. dadaïsme).Chevalier (J. C.). Dada. Ét. ling. de la fonction d'un terme qui ne signifie rien. Cahiers Dada du Surréalisme. 1966, t. 1, pp. 7-15. − Hasselrot 20es. 1972, p. 14 (s.v. dadaïste).Thomasson (Lieutenant-colonel de). D'où vient dada? Fr. mod. 1939, t. 7, pp. 347-348.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·