A.− ARCHIT. Dentelure pratiquée au sommet d'un mur, d'un parapet, etc., et faisant partie d'un ensemble d'horizontales, alternativement hautes et basses, raccordées par des verticales, formant des pleins et des vides; forme que présente une partie vide entre deux pleins (synon. archière, embrasure), une partie pleine entre deux vides (synon. merlon). Les meurtrières, mâchicoulis et créneaux d'une forteresse; tirer par les créneaux. L'archer qui veille au créneau de la tour (Verlaine,
Œuvres comp., t. 3, Élég., 1893, p. 44).La ville hérissée de créneaux (A. France, Clio,1900, p. 109):Les créneaux sont des espèces de boucliers en maçonnerie, élevés sur un parapet et espacés, les uns des autres, de manière à couvrir les hommes qui bordent le rempart, et à leur permettre de se servir de leurs armes, dans les intervalles qui séparent ces boucliers.
Mérimée, Ét. sur les arts au Moyen Âge,1870, p. 242.
Rem. Si le cont. permet souvent de distinguer ces 2 dernières valeurs (ex. l'embrasure d'un créneau ou, au contraire, le guetteur s'abrite derrière un créneau), de nombreux ex. sont ambigus.
− P. métaph. ou p. compar. Six mansardes alignées de front s'enlèvent sur le ciel, en créneaux (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., II, p. 28).Le regard, guetteur, infatigable, veille au créneau des paupières (Bernanos, Mouchette,1937, p. 173).
− P. anal. Ornementation dentelée imitée de cette disposition de pleins et vides alternés. Emmanchure, jupon à créneaux. Un bonnet polonais à créneaux, fort séant aux magnats (A. France, Vie fleur,1922, p. 68).
B.− P. ext. Ouverture pratiquée dans un mur pour tirer à couvert sur l'assaillant (cf. meurtrière). Créneaux d'étage (dans la muraille), de pied (au pied de la muraille). − Spéc. Dans les tranchées, trou par lequel on tire. Tout le monde aux créneaux!
− P. anal., TECHNOL. Ouverture pratiquée de distance en distance dans les fourneaux des potiers. En haut du fourneau, les gaz s'échappent par un créneau transversal (Ser, Phys. industr.,t. 2, 1890, p. 85).