1. Manière de se comporter, ordinaire et courante, d'un groupe social. Vieille coutume; respecter la coutume; les coutumes et les institutions. La bizarre coutume de peindre en rouge antique ou sang de bœuf les volets (Gautier, Tra los montes,1843, p. 16).La coutume de certaines gens de campagne (Maupass., Une Vie,1883, p. 256).Les rites, les formes, les coutumes, accomplissent le dressage des animaux humains (Valéry, Variété II,1929, p. 56):2. ... la coutume des étrennes est une superstition coupable (...) cette coutume vient des Romains qui (...) divinisaient le commencement de l'année.
A. France, Les Contes de Jacques Tournebroche,1908, p. 142.
SYNT. Coutume ancienne, constante, héréditaire, traditionnelle, invariable; coutume morale; coutume barbare, inhumaine; louable, touchante, plaisante, sotte coutume; observer, enfreindre la coutume; se conformer à, déroger à la coutume. PARAD. La coutume et l'atavisme; les coutumes et les mœurs, et les rites, et les usages; les coutumes et les lois.
− Les us et coutumes. Ensemble des conduites habituelles d'un groupe humain. Obligés de vivre selon les us et coutumes de tout le monde (Zola, Contes Ninon,1864, p. 192).
2. P. ext. Comportement fréquent, répétitif et attendu d'une personne qui le considère comme une quasi obligation. Tu n'as plus de coutumes et pas encore d'habitudes (Cendrars, Du monde entier,Ma danse, 1957, p. 89).♦
Avoir coutume de. Se conduire habituellement de telle façon. Plusieurs personnes qui ont coutume de m'écrire, depuis quelque temps ne m'ont point écrit (Chateaubr., Corresp.,t. 1, 1789-24, p. 380).Votre Dieu et votre Providence n'ont pas coutume de nous gâter (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 286):3. Je me rappelai (...) une maxime de feu mon grand-père qui avait coutume de dire que tout est permis aux dames.
A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 358.
♦ Prendre coutume (rare). Prendre l'habitude. L'homme apeuré s'arrête pour bégayer une prière (...) et prend coutume à jour fixe de revenir pour le sacrifice et l'offrande (Kahn, Conte,1898, p. 180).
− Loc. prépositives. M. l'abbé Lantaigne (...) et M. Bergeret (...) conversaient, selon leur coutume d'été (A. France, Orme,1897, p. 99).Elle s'en était allée par les champs, à sa coutume (Zola, Fécondité,1899, p. 547).À cette heure-ci, nous devrions, comme de coutume, Hamond et moi, remuer de mauvais vieux souvenirs (Colette, Vagab.,1910, p. 88).
− Loc. proverbiale. Une fois n'est pas coutume. Faire quelque chose une fois ne signifie pas qu'on va le faire habituellement. Et pourtant cette fois − une fois n'est pas coutume − il a gargarisé sa voix (Verlaine,
Œuvres compl.,t. 1, Jadis, 1884, p. 397).