).
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P. ext. a) ,,Nigaud, homme simple, qui respecte les femmes`` (Delvau, Dict. lang verte, 1866, p. 91). [L'entremetteuse :] Vous êtes un cornichon (...) je croyais, moi, que vous alliez lui servir de femme de chambre [= la dévêtir] (Vidocq, Vrais mystères Paris,t. 4, 1844, p. 162).Quand on aime véritablement une femme, on ne s'amuse pas à écosser des marguerites (...) on n'est pas cornichon comme ça (Labiche, Deux merles bl.,1858, III, 13, p. 277).
b) Sot, niais, nigaud, que l'on dupe facilement. Malvina était là (...) me traitant de cornichon et de serin (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 21).Emploi adj. En disant, d'un petit jeune homme ridicule qui paie à dîner à une cocotte : « A-t-il l'air cornichon, ce petit bonhomme! » (Goncourt, Journal,1883, p. 246).
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En exclamation. Terme d'injure : 2. − Gros cornichon! s'écria-t-elle en poussant un infernal éclat de rire, voilà la manière dont les femmes pieuses s'y prennent pour vous tirer une carotte de deux cent mille francs! Et toi qui parles du maréchal de Richelieu, cet original de Lovelace, tu te laisses prendre à ce poncif-là! comme dit Steinbock. Je t'en arracherais, des deux cent mille francs, moi, si je voulais, gros imbécile! ...
Balzac, La Cousine Bette,1847, p. 296.
Rem. 1. Le fém. cornichonne s'emploie qqf. : Et cette foutue cornichonne me demande quelle affaire m'occupe (Arnoux, Roi d'un jour, 1956, p. 12). 2. Cet emploi métaph. fait sans doute réf. aussi au légume − les noms de légumes servant souvent de terme d'injure (cf. concombre, courge, etc.).