1. État d'une personne qui relève de maladie et n'a pas encore atteint la complète guérison. Entrée en convalescence; être en convalescence d'une maladie, de pneumonie, d'infarctus : 1. Cependant cette crise, qui m'avait tant effrayé, eut un dénouement heureux. Une transpiration abondante tempéra les ardeurs de la fièvre; le pouls se modéra; les symptômes dangereux disparurent; Malvina était sauvée. Trois jours après, elle entrait en convalescence; quelques soins attentifs devaient compléter la guérison. La vigueur du sujet rendit le retour à la santé plus prompt et plus facile; ...
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 445.
− P. métaph. Promener ma convalescence le long des dunes (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 351).
− P. méton. Personnes en convalescence. La convalescence babillait à demi-voix dans les lits murmurants (Goncourt, Sœur Phil.,1861, p. 120).
2. P. méton. Temps durant lequel s'opère le rétablissement, le retour progressif à la santé après une maladie. Une longue convalescence. Les progrès de sa convalescence (Genlis, Chev. Cygne,t. 3, 1795, p. 310):2. J'ai été longtemps sans pouvoir écrire; ma convalescence, traversée d'abord par des spasmes, suspendue ensuite par une rechute, a été lente et pénible, et je suis encore incapable d'une application soutenue. Cependant, les forces reviennent; je prends le lait d'ânesse, et peu à peu, en prenant patience, je me retrouverai dans mon état ordinaire. J'ai été réellement bien mal; il est presque inouï qu'on revienne d'aussi loin.
Lamennais, Lettres inédites... à la baronne Cottu,1827, p. 189.
3. Me voici au cinquième jour de ma convalescence. Je me suis décidé à quitter le lit qui me consumait, pour revenir à l'air extérieur et reprendre le mouvement. Cela m'a porté bonheur : l'appétit commence à reparaître et les forces aussi.
M. de Guérin, Correspondance,1839, p. 379.
SYNT. Hâter, parfaire sa convalescence; la convalescence commence, avance, marche (régulièrement), traîne, s'achève; une entière, difficile, lente, parfaite, pénible, rapide convalescence; un congé de convalescence; une maison, un hospice de convalescence.
− P. métaph. Madame la Maladie s'en est allée, il y a beau temps et voilà bien trois mois que sa suivante au pâle et gracieux visage, dame Convalescence, m'a fait gentiment ses adieux (A. France, Bonnard,1881, p. 467).La convalescence, traînante visiteuse, s'éternisait entre les portes (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 120).
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Spéc., ARM. Permission, exemption de service, accordée par l'administration, à un militaire à la suite d'une maladie, pour favoriser le rétablissement de sa santé. Partir en convalescence. Rem. Convalo est l'abrév. arg. de convalescence. Parle-nous de c'que t'as vu pendant ton hôpital et ta convalo, vieille cloche, depuis le jour que t'es parti avec tes bandages et ta gueule entre parenthèses (Barbusse, Feu, 1916, p. 121).
3. Arg. [P. anal. de situation entre la détention et la maladie] Surveillance de la haute police après détention : 4. − Cet homme n'a point nommé ses complices, il faut qu'il les dénonce; il n'a point livré ce secret, et ce secret nous devons l'avoir...
− Nous l'aurons.
− Je le place donc sous votre surveillance et vous m'en répondez.
− Soyez tranquille, Madame.
− À partir d'aujourd'hui, vous le ferez épier; vous ferez suivre les phases de sa convalescence, recueillir chacun de ses aveux.
− Mes espions prendront note des moindres mots qu'il pourra prononcer.
− C'est bien cela. Vous m'avez comprise.
Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 343.