Un dictionnaire français Le trésor de la langue française

CONSISTANT, ANTE, part. prés. et adj.

I.− Part. prés. de consister*.

II.− Adj. Qui a de la consistance*.

A.− DR., vx. [Avec un compl.] Qui consiste (en), qui se compose (de). Une terre consistante en prés, vignes, bois, labours.

Rem. On emploie de nos jours le part. prés. Une terre consistant en...

B.− [Concret]

1. [Solides] Synon. de compact, dur, ferme, solide.Un sol, un terrain consistant.

2. [Liquides, pâtes] Synon. de épais, pâteux, visqueux.Gelée, graisse, huile consistante; une pâte assez consistante; une bouillie très consistante.

− Emploi subst., rare :

1. ... [les sabliers] qui servent aux cuisinières (...) à mesurer les délais de cuisson des œufs, selon qu'elles veulent du tendrement mollet (...) ou du plus consistant, du dur. A. Arnoux, Visite à Mathusalem,1961, p. 16.

C.−

1. P. métaph. Qui présente de l'importance, un caractère de solidité.

− [Concr.] Synon. de abondant, copieux, important, solide.Un petit déjeuner consistant.

− [Abstr.] Synon. de ferme, résistant, solide, stable.Apparence, image consistante; caractère, obstacle, plaisir consistant :

2. Mon exemplaire (du Journal inédit de Garros) était un manuscrit de deux cent quatre vingt six feuillets, soigneusement dactylographiés au recto et au verso (...) de la dactylographie en bloc, du travail consistant, comme bétonné, sans une faute, sans une rature. Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 54.

a) [En parlant de pers.] Vieilli. Qui a de la consistance. Des hommes plus consistants et plus complets (A. Comte, Cours de philos. positive,t. 5, 1839-42, p. 179).

b) [En parlant de choses] Qui a de la consistance (cf. II A et B), de la cohérence et de la stabilité; sur quoi on peut se fonder. Synon. fondé, réel, sûr, tangible.Bruit, projet consistant.

− En partic. [En parlant d'une chose pouvant être fausse] Un mensonge consistant.

♦ LOG. Raisonnement consistant, axiomatique consistante. Non contradictoire.

♦ Dans le domaine de la création littér.Qui présente des caractères de cohérence considérés comme propres au vraisemblable, qui résiste à la critique. Ouvrage, récit consistant. Les caractères, dans cette Histoire de Sibylle, ne sont pas vrais, consistants, humainement possibles (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 5, 1863-69, p. 35).

Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sistɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. : 177.

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