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CONSENTIR, verbe.

CONSENTIR, verbe.
Se prononcer en faveur de l'accomplissement d'un projet, d'un acte, etc.
I.− Emploi intrans.
A.− Vieilli. Concourir à l'accomplissement d'un acte.
Rem. Attesté ds Lar. 19e-20eet Littré.
B.− MAR. [Le suj. désigne une pièce de bois, un mât] Céder sous l'effort.
II.− Emploi trans.
A.− Emploi trans. dir. Consentir qqc.Autoriser, permettre.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. qui le donnent pour ,,vieilli``. Rob. note pourtant : ,,Signalée comme vieillie par Hatzfeld et Acad. 8eéd., cette tournure est employée par de nombreux auteurs modernes (cf. Grevisse no599, 7 qui cite A. France, Maurois, Gide, Duhamel... etc.)``.
En partic., domaine jur., fin., pol., etc.Consentir qqc. à qqn.Donner son assentiment à un don, à une faveur (à accorder ou à accepter). Consentir l'impôt, un prêt. Aucun homme n'a assez de vertu pour qu'on puisse lui consentir le pouvoir absolu (Camus, L'État de siège,1948, p. 291):
1. ... il est défendu à tous juges de prononcer la contrainte par corps, à tous notaires et greffiers de recevoir des actes dans lesquels elle serait stipulée, et à tous Français de consentir pareils actes, encore qu'ils eussent été passés en pays étranger; ... Code civil,1804, art. 2063, p. 371.
B.− (Plus) usuel, emploi trans. dir. Consentir que (+ verbe à l'ind. ou au subj.), ou indir. consentir à ce que (+ verbe au subj.), consentir à (+ subst. déverbal ou verbe à l'inf.)[Le suj. désigne un être humain, ou une entité, une collectivité humaine] Vouloir bien, accepter, que quelque chose se fasse, ait lieu, existe.
1. [Avec l'idée d'un accord immédiat, sans réflexion] Il consentit par un mouvement de tête à la demande du cocher (Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 77):
2. Pierre consentit du geste, sans mot dire, car il portait le plus gros de la charge. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 33.
PARAD. (Quasi-) synon. acquiescer, opiner; (quasi-) anton. s'opposer, refuser.
2. [Avec l'idée d'un accord pleinement réfléchi] Reconnaître comme vrai ou exact. Synon. admettre.Je consens que vous ne soyez pas bête (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 728):
3. ... il faut remarquer que notre raison consent à cette vérité : qu'un être par le moyen ou ministère de qui deux êtres s'unissent, doit être nécessairement d'une nature commune à l'un et à l'autre, ... Bonald, Législ. primitive,t. 1, 1802, p. 300.
3. [Avec l'idée d'une obligation morale à laquelle on se soumet, d'un engagement inévitable] :
4. ... « tout mobilisé, qui répond à l'appel, donne son adhésion à la politique nationaliste, et consent, de ce fait, à la guerre. Selon moi, la question reste donc la même pour tous : suffit-il, pour accepter de prendre un rôle dans cette tuerie, qu'un gouvernement vous en intime l'ordre?... » R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 528.
Absol., loc. proverbiale. Qui ne dit mot consent.
PARAD. (Quasi-) synon. adhérer, approuver, s'engager, se rendre à (une) idée; (quasi-) anton. empêcher.
4. [Avec l'idée d'un certain pouvoir, ou d'une certaine résistance intérieure surmontée d'une supériorité condescendante] La charité toute divine qui consent à pardonner mes erreurs (MmeCottin, Mathilde,t. 1, 1805, p. 336):
5. En attendant, treize mille six cent quatre-vingt-sept personnes déclarent, je vous le répète, l'avoir vu. la brige. − Trop poli pour les démentir, je consens à ce qu'elles l'aient vu, mais je nie formellement le leur avoir montré. Courteline, L'Article 330,1900, p. 264.
PARAD. (Quasi-) synon. céder, condescendre à, daigner.
5. [Avec une idée de soumission, de résignation] Et cette nation consent à mourir comme elle, de langueur (Sardou, Patrie!1869, I, tabl. 1, 2, p. 14).
SYNT. [Relatifs à I B] a) Consentir + adv. consentir volontiers. b) Consentir + verbe consentir à accompagner, devenir, donner, épouser, faire, jouer, laisser, livrer, mettre, payer, prendre, quitter, recevoir, reconnaître, rendre, servir, venir, vivre, voir. c) Verbe + consentir falloir/pouvoir consentir, demander de consentir, finir par consentir. PARAD. (Quasi-) synon. se résigner, se soumettre; (quasi-) anton. résister.
Rem. 1. Certains auteurs recommandent d'utiliser la constr. consentir que de préférence à la constr. consentir à ce que. On rencontre qqf. la constr. vieillie, littér. consentir de + inf. Les muscles réveillés consentent d'être forts (Romains, La Vie unanime, 1908, p. 56). 2. On rencontre ds la docum. l'emploi subst. masc. inv. le consentir, en philos. Faculté d'accepter ou d'accorder. Structure du consentir. Quel est donc cet acte de consentir qui achève le vouloir? (Ricoeur, Philos. de la volonté, 1949, p. 321).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sɑ ̃ti:ʀ], (je) consens [kɔ ̃sɑ ̃]. Ds Ac. 1594-1932. Conjug. cf. mentir. Étymol. et Hist. 1. Mil. xes. trans. « être en accord avec, s'accorder, se conformer à » (St Léger, éd. S. Linskill, 71); 2. fin xes. trans. « accorder, permettre, donner son accord à quelque chose » (La Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 222); spéc. 1690 dr. (Fur. : L'heritier a consenti l'execution de ce testament); 3. 1155 cunsentir que (Wace, Brut, 14042 ds Keller, p. 96b); ca 1160-74 emploi absolu « accepter qu'une chose se fasse » [ici « être complice »] (Wace, Rou, II, 1201 ds T.-L.); xiiies. [fin xiiie-début xives. ms. B.N. fr. 23111] consentir a (De la sougretaine, éd. Méon, II, 161). Empr. au lat. consentire « être d'accord avec ». Fréq. abs. littér. : 3 663. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 850, b) 4 786; xxes. : a) 4 777, b) 5 147. Bbg. Wey (F.). Consentir de. In : W. (F.). Rem. sur la lang. fr. 1845, t. 1, p. 441.

CONSENTI, IE, part. passé et adj.

CONSENTI, IE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de consentir*.
II.− Adj. Qui est accordé ou accepté.
A.− Domaine jur., fin., pol., admin., etc.Qui a été défini et accepté par les parties contractantes. Impôt consenti. Suivant des formes exprimées dans un acte consenti librement et appelé « constitution », tous les associés nommés « citoyens », concourent également à choisir leurs différents délégués (Destutt de Tracy, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu,1807, p. 22).Pour l'exécution littérale de tous les articles consentis (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 34).Le prix consenti aux pensionnaires comprenait tout (Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 203).
B.− Domaine intellectuel.Qui est reconnu unanimement dans son existence ou sa vérité. Entre nous et elle [la communauté nationale], il y a, depuis des millénaires, un lien consenti, un pacte (R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 530).
C.− Domaine moral.Qui est accepté volontairement, choisi librement et en toute conscience. La soumission volontaire, la dépendance religieusement consentie, c'est-à-dire la revendication de nous-mêmes comme êtres libres (Amiel, Journal intime,1866, p. 242).Il [le christianisme] mit Dieu − servitude consentie − en place du maître − servitude subie (G. Bataille, L'Expérience intérieure,1943, p. 207).
En partic., domaine amoureux.Caresses insatiables, tout à fait consenties (Michelet, Journal,1849, p. 34).
P. métaph. L'eau vivante vraiment et vraiment féminine Aime le ciel, comme en un hymen consenti, Réflétant ses couleurs... (Rodenbach, Le Règne du silence,1891, p. 46).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sɑ ̃ti]. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. : 899. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 156, b) 984; xxes. : a) 1 540, b) 1 382.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·