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CONFINER1, verbe.

CONFINER1, verbe.
I.− [L'image ou l'idée dominante est celle de frontière ou de limite entre deux lieux ou choses qui se touchent]
A.− Emploi trans. [En parlant d'un lieu, d'un territoire considéré par rapport à un autre lieu]
1. Emploi trans. dir., rare. Toucher les limites de. Au-delà du Tibre, il [ce territoire] confinait Céré et Veïes (Michelet, Hist. romaine,t. 1, 1831, p. 115).
2. Emploi trans. indir., vx. Confiner à, avec.Toucher aux frontières, aux bords de (un autre lieu); être immédiatement voisin. La province de Goritz (...) confine avec l'Italie. Les habitants y parlent italien (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 680).
Absol. Être voisin (du lieu dont on vient de parler ou du lieu où l'on se trouve) :
1. Voilà ce désert d'Horeb et ce Mont-Sinaï (...). Sur la plage aride qui confine, tu n'aperçois plus de trace de splendeur, et cependant ici fut un entrepôt de richesses. Volney, Les Ruines,1791, p. 34.
B.− Emploi intrans. [En parlant de deux lieux considérés dans leurs rapports réciproques] . Être contigu :
2. Il [le réseau muletier] (...) s'est surtout développé entre 800 et 1 800 mètres, c'est-à-dire dans la zone où confinent les cultures et les pâturages, sur la combinaison desquels est fondée l'économie alpestre. Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 233.
II.− Au fig.
A.− Emploi trans. [En parlant d'un être ou d'une chose par rapport à un(e) autre] Être très proche de.
1. Emploi trans. dir., rare. Cela confine l'utopie (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 376).
2. Confiner à.La folie n'est pas un empire distinct et séparé; notre vie ordinaire y confine, et nous y entrons tous par quelque portion de nous-même (Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. Graindorge, 1867, p. 300).Il y a des opérations capitalistes (...) qui confinent au vol (Jaurès, L'Armée nouvelle,1911, p. 388):
3. Toute qualité verse dans un défaut; l'économe touche à l'avare, le généreux confine au prodigue, le brave côtoie le bravache; ... Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 793.
B.− Emploi intrans. [En parlant de deux êtres ou choses dans leurs rapports réciproques] Être très proches l'un de l'autre. Certains argots confinent, comme certains métiers; ils marchent sur une lisière commune (Delvau1866, p. XIII).
Rem. On trouve ds la docum. a) Confinage, subst. masc. Synon. de voisinage. Tous les voisins et voisines du confinage (R. Martin du Gard, La Gonfle, 1928, II, 8, p. 1214). b) Confinité, subst. fém., fig. Fait d'être très proche. Il y a une confinité, une affinité, une liaison la plus profonde entre la détresse et la chrétienté (Péguy, Clio, 1914, p. 173). Attesté ds de nombreux dict. du xixeet xxes., en parlant de territoires.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fine]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. confiner2.

CONFINER2, verbe.

CONFINER2, verbe.
[L'image ou l'idée dominante est celle d'une délimitation autour d'un espace ou d'un point]
A.− Emploi trans. abs. Tracer des limites autour de quelque chose, le délimiter. L'un cisaillait la haie qui confinait son clos (R. Martin du Gard, La Gonfle,1928, III, 2, p. 1228).
B.− Emploi trans. [avec un compl. prép.] Tracer des limites autour de quelque chose ou de quelqu'un.
1. Confiner qqn dans.Tracer des limites autour du lieu où se trouve quelqu'un, l'enfermer.
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Cette bronchite chronique, qui me confine et me calfeutre dans mon intérieur désolé (E. et J. de Goncourt, Journal,1877, p. 1210).
b) P. ext. [Le compl. désigne une occupation] On confine les femmes dans le ménage, les visites, les toilettes (Chardonne, L'Épithalame,1921, p. 261).
2. Confiner qqn à.[Le compl. prép. désigne un lieu] Fixer quelqu'un étroitement à un lieu :
1. De quel droit donc, encore une fois, confineriez-vous l'homme et le borneriez-vous à un coin de cette sphère qu'il a sous les pieds et de cette sphère qu'il a sur la tête? P. Leroux, De l'Humanité,t. 1, 1840, p. 167.
C.− [Le compl. d'obj. dir. contient une référence au suj.] Enfermer ses préoccupations ou sa personne dans quelque chose.
1. [L'obj. accompagné d'un adj. poss. réfléchi désigne une préoccupation du suj.] Confiner qqc. dans, à (cf. supra B 1 et 2).Il avait confiné ses conférences à la période moderne et contemporaine (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 168):
2. ... que penseriez-vous d'un artiste que vous auriez chargé de faire le portrait d'un pur-sang célèbre dans les solennités du turf, s'il allait confiner ses contemplations dans les musées...? Baudelaire, Curiosités esthétiques,1867, p. 337.
2. Emploi pronom. réfléchi ou à sens passif. Se confiner.
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Se confiner dans, plus rarement parmi.Le latin sauvé dans la débâcle par les cloîtres se confina parmi les couvents et parmi les cures (Huysmans, À rebours,1884, p. 50):
3. Le gouvernement ayant ordonné à la comtesse Livia de se retirer dans ses terres des Abruzzes, ou de se confiner dans le cloître avec sa petite-fille, la comtesse (...) partit pour les Abruzzes. Lamartine, Nouvelles Confidences,1851, p. 203.
b) Au fig. [Le compl. désigne une chose abstr.] Vous (...) vous confiniez dans une opposition stérile (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 246):
4. Après un succès de théâtre qui n'eut qu'un jour et qui ne se renouvela point, il [M. Bréfaut] se réfugia dans les succès de salon et dans les douceurs de la société; il s'y confina et s'y confit. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 15, 1851-62, p. 323.
c) Emploi abs. (de a et b). Vous vous confinez un peu en ce moment, il me semble. Il faut sortir, voir des gens, reprendre des contacts mondains (Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 78).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fine]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1225-30 trans. confinner « enfermer [correction de l'éditeur] » (Beuve de Hantone, éd. A. Stimming, III, 4625)]; 1477 « forcer quelqu'un à rester dans un espace limité » (Mémoires, III, 310 ds Bartzsch, p. 87); fin xviiies. confiner qqc. dans « borner quelque chose à » (Voltaire, Epît. L ds Littré); 2. 1466 se confiner « être proche de [ici par la parenté] » (P. Michault, Le Doctrinal du temps présent, éd. Th. Walton, XVIII, 168); 1468 confiner « être situé sur les confins de » (Commynes, Mémoires, éd. Calmette, t. 1, p. 124); 3. 1880-84 air confiné (Cadet de Gassicourt, Traité clinique des maladies de l'enfance, t. 1, p. 190). Dénominatif de confins*; dés. -er.
STAT. − Confiner1 et 2. Fréq. abs. littér. : 398. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 387, b) 625; xxes. : a) 522, b) 709.
BBG. − Bourdat (P.). Arch. et néol. ds le vocab. et la synt. de Marcel Jouhandeau. Vie Lang. 1973, p. 44.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·