1. Action de rendre plus dense; p. méton. résultat de cette action. La condensation de l'air s'opère par la pression (Ac.1932) :1. ... Kant pense que, vers le centre de sa nébuleuse, va se former une condensation prépondérante (soleil), autour de laquelle les particules vont circuler, (...); ces particules donneront par la suite des condensations secondaires (planètes) : ...
H. Poincaré, Leçons sur les hyp. cosmogoniques,1911, p. 3.
− En partic. [En parlant d'êtres vivants rassemblés en un lieu donné] Condensation humaine (Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 29).La condensation progressive des sociétés au cours du développement historique (Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 238).
− P. métaph. On a dit que Sarcey représentait le bon sens de la France : non, il représente dans sa condensation la plus intense la bêtise bourgeoise (E. et J. de Goncourt, Journal,1886, p. 614).L'émotion née de la présence et de la condensation du drame s'évanouit avec le décor (Valéry, Variété V,1944, p. 185).
2. Au fig. [En parlant de l'expr. écrite ou orale des idées] Ces quatre pages sont une des merveilles de la prose. Elles étaient la condensation de soixante volumes écrits et d'un demi-siècle d'efforts (Flaubert, Correspondance,1853, p. 322).C'était une condensation de faits, un résumé de résumés (Bergson, Les Deux sources de la mor. et de la relig.,1932, p. 264):2. Toute vulgarisation implique (...) une schématisation didactique et une condensation doctrinale, qui ne peuvent manquer de donner à des esprits non avertis une fausse impression de simplicité et de rigueur.
M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 811.
♦ Qualité de ce qui est condensé (cf. concision). Un chapitre d'une condensation extrême (P. Bourget, Essais de psychol. contemp.,1883, p. 190).Cette condensation du récit, ce parti pris de dépouillement et de brièveté (Massis, Jugements,1924, p. 126).