2. Qualité, attitude d'une personne compréhensive, capable de saisir la nature profonde d'autrui dans une communion affective, spirituelle allant parfois jusqu'à une très indulgente complicité. Il y montrait une largeur de vues, un désir de compréhension, de conciliation, une qualité d'esprit, qui donnaient aussitôt à l'entretien un tour inhabituel (R. Martin du Gard, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 33).Un autre, qui offre aux conduites les plus contradictoires une inépuisable indulgence, qu'il nomme compréhension, et qui n'est que l'impuissance à juger et à prendre parti (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 694):5. Qu'est devenu l'esprit de tolérance? Que reste-t-il de la noble compréhension d'humanité qui fit la gloire de nos penseurs? La liberté de penser nous fait peur. Les revendications de justice nous épouvantent.
Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 238.
SYNT. Compréhension mutuelle, réciproque, sympathique, universelle; grande, meilleure compréhension; manquer de compréhension.
PARAD. (Quasi-)synon. bienveillance, bonté, largeur d'idées, libéralité, mansuétude, pitié, souplesse, tolérance; anton. dureté, incompréhension, intolérance, intransigeance, sévérité.
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P. ext. [Le compl. désigne une entité, une chose abstr.] D'autres se bornent à n'avoir aucune compréhension du fait religieux. À leurs yeux, la religion n'est qu'un amas de superstitions (Barrès, Mes cahiers,t. 8, 1909-11, p. 38).Rouvr[ir] notre esprit à la sympathie et à la compréhension des formes orientales de la pensée (J.-R. Bloch, Destin du Siècle,1931, p. 310).Rem. Compréhension ne s'emploie que rarement au plur. État dont les malheurs ne sont connus que des âmes affectées par la même maladie, et chez lesquelles se rencontrent de fraternelles compréhensions (Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 72). Le paysan n'y est point entraîné à des compréhensions, à des calculs (Pesquidoux, Le Livre de raison, 1928, p. 226).