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COMPATIR, verbe trans. indir.

COMPATIR, verbe trans. indir.
Éprouver un sentiment de compassion. Synon. s'apitoyer.
A.− Compatir à/avec + compl. indiquant la pers. dont on partage le sentiment.
Emploi abs. :
1. Nous restions encore à genoux, devant cette tombe inconnue, sans émotion, sans pensée, car nous en étions à ce point où l'on ne peut plus compatir sans pleurer aussi sur soi-même, où l'on détourne les yeux des tristesses parce qu'on a besoin de sa force. Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 63.
En partic., péj. Prendre part, superficiellement, à la douleur de quelqu'un :
2. On compatit très bien avec des gens qui vivent dans l'idée que la peste peut, du jour au lendemain, leur mettre la main sur l'épaule et qu'elle se prépare peut-être à le faire, au moment où l'on se réjouit d'être encore sain et sauf. Camus, La Peste,1947, p. 1378.
B.− Compatir à + compl. déterminé indiquant le sentiment de la pers. obj. de la compassion.Prendre part à :
3. ... il regardoit la figure d'Annette avec intérêt, car, expressive comme elle l'étoit, sa mélancolie s'y peignoit à grands traits, et il sembla compâtir à la peine qu'il ignoroit, entraîné par le je ne sais quoi. Balzac, Annette et le criminel,t. 1, 1824, p. 110.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pati:ʀ], (je) compatis [kɔ ̃pati]. [ɑ] en dernier lieu ds Passy 1914. Fér. 1768 écrit compâtir. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1541 « se concilier, être compatible » (Amadis, II, 18 ds Hug.); 2. [ca 1630 compatizer « prendre part à la souffrance d'autrui » (D'Aubigné, Lettres diverses, 39 ds Œuvres complètes, éd. A. Lemerre, t. 1, p. 532)]; 1635 compatir « id. » (Monet); ca 1692 « qui prend part aux souffrances d'autrui » (Fénelon, Dialogues des Morts, 18 ds DG); 1718 « qui exprime la compassion » (Ac.). 1 formé sur compatible*; 2 empr. au b. lat. compati « souffrir avec, prendre part aux souffrances de » dér. de pati (pâtir*). Compatizer par croisement avec le m. fr. sympathizer (sympathiser*). Fréq. abs. littér. : 128.
DÉR.
Compatissement, subst. masc.,rare, (absent des dict. gén. du xixeet du xxes.).Action de compatir. V. compassion et compatissance.Le cher frère Arcangeli ne donnait rien en réponse à ses plaintes, que des compatissements d'épaules (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 256). 1resattest. 1649 compatissement d'épaule (Cyrano de Bergerac, L'Autre monde, p. 144 ds IGLF), attest. isolée; à nouv. en 1884 (Bourges, loc. cit.); du rad. de compatissant, part. prés. de compatir, suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 1.

COMPATISSANT, ANTE, part. prés. et adj.

COMPATISSANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de compatir*.
II.− Adjectif
A.− [En parlant d'une pers. et, par personnification, d'un oiseau, d'un inanimé] Qui incline à la compassion. La religion n'est pas un oiseau de proie; c'est une colombe compatissante qui plane doucement sur tous les rêves et sur tous les amours (Musset, Lorenzaccio,1834, II, 2, p. 127):
1. Lui aussi, comme Thierry, a-t-il choisi la vie du renoncement et de l'expiation? ou écrasé, vaincu, a-t-il abandonné la lutte, au fond d'une eau compatissante? Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 279.
Rem. En antéposition : rare (cf. Lamartine, La Chute d'un ange, 1838).
Emploi subst., rare :
2. [Le jeune homme, orphelin] fit pitié à un ami... ce compatissant obéissait sans doute à la loi sur l'affinité des extrêmes. J. Richepin, Madame André,1879, p. 1.
B.− P. ext. [En parlant d'un cœur, d'un regard, etc.] Qui manifeste de la compassion. Synon. bon, compréhensif, miséricordieux, sensible, tendre; anton. dur.Son cœur tendre et compatissant étoit toujours empressé de soulager les pleurs de l'infortune et du repentir (MmeCottin, Mathilde,t. 1, 1805, p. 134).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃patisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1718-1932. Fréq. abs. littér. : 257. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 483, b) 365; xxes. : a) 325, b) 289.
DÉR.
Compatissance, subst. fém.a) Sentiment de compassion. Relu le Cabinet des antiques et le Père Goriot, Honorine (une des mieux écrites) où Balzac emploie le mot : « compatissance ». Curieux de chercher s'il figure dans Littré. Il me semble que « compassion » suffisait (Gide, Journal,1949, p. 342).b) Au plur. Action de compatir (cf. compatissement, s.v. compatir dér.). Il n'y a qu'une chose qui plaide pour moi : c'est le malheur, la misère, le travail, et, comme vous devez avoir toutes les compatissances de la femme et de l'ange, vous devriez un peu plus préciser à moi que vous ne le faites (Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 1, 1850, p. 216).[kɔ ̃patisɑ ̃:s]. 1reattest. 1792 (S. Tournal, Rapport, 30 août, Arch. Parl., 1reSérie, t. L, p. 682, col. 1 ds Brunot t. X, p. 127); de compatissant, suff. -ance*. Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. − Darm. 1877, p. 87.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·