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COCO1, subst. masc.

COCO1, subst. masc.
A.− Fruit du cocotier, se composant d'une grosse noix ovoïde brunâtre enfermant une amande comestible et un lait sucré au goût très agréable. Lait, noix de coco. Amande de coco. Synon. copra (h)*.Le doux coco, les mielleuses bananes (Chénier, L'Amérique,1794, p. 107):
1. ... il prépare une pâte assaisonnée avec de l'huile de sésame, il y joint des pêches sauvages, des dattes séchées au soleil, un rayon de miel, quelques noix de cocos pleines d'un lait sucré; ... MmeCottin, Mathilde,t. 1, 1805, p. 316.
Coco de mer. Fruit d'une espèce de cocotier particulière aux îles Seychelles et Maldives, faite de deux demi-noix soudées d'une taille exceptionnelle :
2. « Trônant sur un coin du bureau de James, un énorme coco de mer! C'est une noix. Une noix géante, double, à coque lisse et brillante. Son nom créole en décrit la forme. Les Seychellois ont en effet baptisé ce fruit, sans pudeur aucune « Coco-Fesses »! » C. Zuber, Caméra au poing,Paris, Presses de la Cité, 1972, p. 200.
SYNT. a) Bois, écorce de coco. Utilisé pour la fabrication de divers objets. Tabatière en bois de coco. Tasses en bois de coco (Toepffer, Nouvelles genevoises, 1839, p. 409). b) Autres utilisations (cuis., parfumerie, éclairage). Beurre, huile de coco. Les odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco (Baudelaire, Petits poèmes en prose, Spleen de Paris, 1867, p. 85). Poudre de noix de coco. Poudre extraite de l'amande et utilisée en pâtisserie. Ces gâteaux de noix de coco, blancs et rouges (Larbaud, A. O. Barnabooth, 1913, p. 153). Liqueur, eau-de-vie de coco, ou absol., coco. Synon. arack* (ex. 1).
Loc. imagée. [Appliqué à une pers. ou à des propos] A la noix de coco (péj.). Sans valeur réelle, insignifiant. Une princesse à la noix de coco (Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 728);des boniments à la noix de coco (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 139.
B.− [P. anal.]
1. [de forme] . Très fam. ou arg.
a) Tête. Coco déplumé. Tête chauve. Avoir le coco fêlé. Être fou, perdre la tête. Du Camp m'a paru, lui aussi, avoir le ,,coco fêlé`` (Flaubert, Correspondance,1871, p. 274).Monter le coco. Ça me (lui) monte le coco. Ça me (lui) monte à la tête, excite mon (son) envie, mon (son) orgueil. Ça te chatouille, les belles frusques, Ça te monte le coco (Zola, L'Assommoir,1877, p. 679).Chauffer le coco. Je vais lui chauffer le coco violemment et en toute conscience (Flaubert, Correspondance,1877, p. 38).
b) Cou, gosier, estomac. N'avoir rien dans le coco; se garnir, se remplir le coco. Dévisser le coco. Étrangler (cf. Hugo, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 198).Foncer dans le coco (cf. A. Daudet, La Petite paroisse, 1895, p. 174) :
3. ... mais, le verre, malgré son effort, dansait le chahut, sautait à droite, sautait à gauche, avec un petit tremblement pressé et régulier. Alors, il se le vidait dans le coco, furieux, gueulant qu'il lui en faudrait des douzaines et qu'ensuite il se chargeait de porter un tonneau sans remuer un doigt. Zola, L'Assommoir,1877, p. 695.
2. [avec le lait sirupeux contenu dans la noix]
a) Mauvaise eau-de-vie; vin de qualité médiocre. On nous verse à pleins verres du coco clairet (Huysmans, Les Soirées de Médan,Sac au dos, 1880, p. 116).Coco épileptique. Mauvais champagne. Le champagne? (...) Un cidre élégant! Un coco épileptique (Murger, Scènes de la vie de bohème,1851, p. 228).
b) Boisson à base de réglisse et de citron additionnés d'eau, popularisée à la fin du XIXesiècle, début XXesiècle, par les nombreux marchands ambulants qui en faisaient la vente. Eau de coco; marchand de coco. Deux réservoirs en zinc, pareils aux fontaines que les marchands de ,,coco`` portent à Paris sur le dos (Verne, Les 500 millions de la Bégum,1879, p. 93).
Prononc. et Orth. : [kɔko] ou [koko]. Les 2 prononc. ds Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968. [o] fermé seulement (par assimilation) ds Passy 1914, Dub., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; à ce sujet cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 111. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1525 coche « noix de coco » (A. Fabre, Le Voyage et navigation fait par les Espaignolz és Isles de Mollucques [trad. de l'ital.], fo16 rods Arv., p. 180); 1555 coco (J. Poleur, L'Hist. naturelle et generalle des Indes [trad. de l'esp.], fo124 vo, ibid.); 1610 noix de Cocos (Hist. de la navigation de Jean Hugues de Linscot Hollandois et de son voyage es Indes Orientales [trad. du lat.], p. 148 ds Arv., p. 183); 2. a) 1718 coco « eau-de-vie » (Le Roux, p. 124); b) 1774 « boisson à la réglisse » (d'apr. Esn.); 1808 « id. » (Hautel); 3. p. anal. de 1. 1847 coco « tête » (P. Féval, Le Fils du diable, p. 113 : dévisser le coco). 1 empr., d'abord par l'intermédiaire de l'ital. et de l'esp., au port. coco « id. », attesté dep. 1330 (Ben-Batuta ds Dalg.), qui pourrait être issu, p. métaph. due à l'aspect de la noix de coco fraîche qui présente trois trous la faisant ressembler à une tête humaine, de coco « croque-mitaine » à tête sphérique grossièrement figurée avec lequel on effraie les enfants (cf. doc. du xvies. cité ds Mach., s.v. coco1; v. Fried., Dalg.), lui-même issu p. métaph. de l'ibéro-roman coco désignant de nombreux fruits ronds, de même orig. que coque* (v. Cor., s.v. coco I). 2. a) s'explique par le fait qu'on fabriquait une eau-de-vie en distillant le suc vineux tiré des tiges du jeune cocotier (v. Encyclop. t. 3, p. 563).
DÉR.
Cocose, subst. fém.Graisse végétale extraite de l'amande du coco. Graisses alimentaires connues sous le nom de végétaline ou de cocose (L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,t. 2, 1931, p. 300).Péj. Matière grasse de mauvaise qualité. Ce Paris d'hôtels meublés, de gargotes à la cocose (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 233). 1reattest. 1929 (Lar. 20e); de coco1, suff. chim. organique -ose*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Arv. 1963, pp. 179-187. − Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de philol. fr. 1932, t. 45, p. 15.

COCO2, subst. masc.

COCO2, subst. masc.
Fam. [Dans le lang. qu'emploient parfois les adultes lorsqu'ils s'adressent à un enfant] Œuf de poule. Mange ton coco, mon chéri (Lar. 19e).
Prononc. : Cf. coco1. Étymol. et Hist. 1863 « œuf » (Littré). Terme de formation expressive qui représente sans doute un redoublement onomatopéique (d'apr. le cri de la poule) de coque* « coquille d'œuf, œuf ». Attesté très tardivement, ce mot du langage enfantin est sans doute beaucoup plus ancien et appartient avec cocotte* « poule », coquar (Cotgr.) ou cocard et quoquard (Desgranges, Petit dict. du peuple, Paris, 1821, p. 75), les formes dial. coca et caco* (FEW t. 2, p. 823b), à un groupe de formations expressives attestées dans les lang. rom. (cf. p. ex. ital. cocco « œuf » xives. d'où terme affectif corresp. à coco3* au xixes. d'apr. DEI; FEW t. 2, p. 823a et 825b). Bbg. Lew. 1960, p. 32. − Sain. Lang. par. 1920, p. 348. − Schuchardt (H.). Rom. Etymologien. Sitzungsberichte der philosophisch-historischen Klasse der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften. 1899, t. 141, no3, pp. 25-26; p. 192.

COCO3, subst. masc.

COCO3, subst. masc.
A.− [En emploi d'apostrophe, le plus souvent avec un adj. possessif ou une épithète à valeur affective] Terme d'affection désignant un enfant ou plus rarement un adulte, à qui on s'adresse. Tu me demandes : « Quand veux-tu que je vienne te voir »! Mais, toujours, mon joli coco! (Flaubert, Correspondance,1872, p. 11).Voyons, mon petit coco, dis Papa! dis Maman! (Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 256).
B.− Fam., par antiphrase, péj. Triste individu, personnage peu recommandable. Quel imbécile, quel médiocre et envieux coco! (Flaubert, Correspondance,1853, p. 259).C'est un coco des plus malfaisants et une assez sinistre brute (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 90).
SYNT. a) [Précédé d'un qualificatif dépréciatif par nature] Un sale, un vilain coco. C'était un assez vilain coco (...) un pas grand' chose (...) qui ne craignait pas de tromper sa femme (E. Labiche, Si jamais je te pince! 1856, III, 16, p. 344). [Ou dépréciatif par antiphrase] Un drôle de coco; un frais, un joli coco. Eh bien! Tu es encore un joli coco, et tu en fais de belles, il paraît! (Courteline, Le Train de 8 h 47, 1888, 1repart., 4, p. 39). b) Coco-bel-œil. Surnom ironique donné à une personne borgne ou très laide. Il (...) avait cet âge où l'on appelle (...) « coco-bel-œil », le borgne; « torte-gueule », celui qui a la bouche de travers (Mauriac, Trois récits, 1929, p. 113).
Rem. gén. Il est intéressant de noter les interférences sém. possibles entre les différentes entrées de coco. Un rapprochement entre coco1, noix de coco et coco2, œuf, peut être envisagé (en raison de l'anal. de forme); de même serait concevable un rattachement de coco2, œuf, au terme affectif désignant l'enfant (en raison de leur appartenance au voc. fam. de l'enfance). En groupant sous coco3les emplois affectif et dépréciatif, on suggère un rapport synchronique d'antiphrase, qui ne correspond peut-être pas à la réalité historique. Il faut signaler enfin les interférences étymologiques entre les sens des mots cocotte, coque (cf. étymol. de coco2) et de l'étymon de coco1.
Prononc. et Orth. : Cf. coco1. Uniquement ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1792 « vilain personnage » (ici, surnom de Rolland) (Hébert ds Le Père Duchesne, no170, p. 8); 1808 terme d'affection pour s'adresser à un enfant (Hautel). Sans doute issu, par une transposition propre au vocabulaire enfantin, de coco2, le sens de « individu, vilain personnage » étant un emploi par antiphrase du terme affectif et la chronologie des attestations ne pouvant être prise en considération pour un mot dont l'orig. appartient à une langue presque exclusivement orale. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 436-437.

COCO4, subst.

COCO4, subst.
Très fam. Communiste :
Et c'est vraiment un des spectacles les plus bouffons de cette époque tourmentée que de voir tel petit bourgeois se frotter les mains à l'annonce de l'entrée en guerre des Soviets, alors qu'il se barricaderait immédiatement chez lui et appellerait Police-Secours, si les « cocos » du proche faubourg poussaient quelques cris dans la rue. L'Œuvre, 1erjanv. 1941.
[Emploi en appos. avec valeur d'adj. (inv.)] La presse coco (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 370).
Prononc. Cf. coco1. Étymol. et Hist. 1941 (L'Œuvre, supra ex.). Abrév. de communiste* par redoublement de la syllabe initiale.

COCO5, adj. inv.

COCO5, adj. inv.
Fam., péj. [Toujours postposé; appliqué à une pers. ou aux propos, à l'attitude d'une pers.] Rococo, démodé, suranné, à la limite ridicule. C'est des gargouillades plutôt coco, mais quel ruissellement de poésie! (Colette, Claudine s'en va,1903, p. 291).Avoir l'air coco. Ce qu'on peut être coco, mon vieux, à cet âge-là (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 150).Je m'excuse de décrire ce spectacle en termes si coco, si pastichés (A. Arnoux, Les Gentilshommes de ceinture,1928, p. 171):
− « Évidemment, » dit Adèle, « elle [la broche] n'est pas à la mode d'aujourd'hui. » [Valentine :] − « N'est-ce pas? Est-elle coco! Aussi je ne vais pas la garder... P. Bourget, Le Tapin,L'Enfant de la Morte, 1928, p. 125.
Emploi subst. abstr. Qualité de ce qui est coco, mauvais goût démodé. Ces quatre actes [de la Favorite], d'un coco qui n'exclut pas une certaine sincérité (Willy, Notes sans portées, par l'ouvreuse du Cirque d'été,1896, p. 151).
Prononc. Cf. coco1. Étymol. et Hist. 1879 (Flaubert, Correspondance, p. 278). Aphérèse de rococo*.
STAT. − Coco1, 2, 3, 4 et 5. Fréq. abs. littér. : 299. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 269, b) 746; xxes. : a) 480, b) 353.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·