Dans cette page, retrouvez les définitions de:

CIVETTE2, subst. fém.

CIVETTE2, subst. fém.
ZOOLOGIE
A.− Mammifère carnassier d'Afrique et de l'Inde, au corps allongé, au pelage gris parsemé de taches noires et dont la taille varie de celle du chat à celle du chien :
Les civettes tiennent en quelque façon le milieu entre les chiens et les autres genres. Elles n'ont qu'une dent plate en bas et deux en haut, dont la dernière fort petite. Le talon de la dernière tranchante est fort grand. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 3, 1805, p. 161.
P. méton. La fourrure de cet animal. La civette, la panthère, continuent à triompher sur les modèles du matin (Le Monde,18 oct. 1951, p. 9, col. 2).
B.− P. ext.
1. Substance onctueuse à forte odeur de musc, sécrétée par des glandes situées sous l'anus de l'animal. L'odeur des chandelles fumeuses me vaut mieux que civette, benjoin, ambre gris (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 190).
2. Liquide extrait de cette substance que l'on emploie en pharmacie et en parfumerie. Huile de civette (Deschamps d'avallon, Compendium de pharm. pratique,1868, p. 465).L'Émir (...) commanda d'aller chercher chez ses femmes une bouteille de civette qu'il répandit sur lui (J. et J. Tharaud, Fez ou les Bourgeois de l'Islam,1930, p. 8).
Prononc. et Orth. : [sivεt]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Entre 1249 et 1272 zool. zabadec (Moamin et Ghatrif, éd. H. Tjerneld, L. IV, Prologue 1, 3), graphie isolée; 2. 1401 cyvete « substance musquée » (J. Guiffrey, Inventaires de Jean, duc de Berry, t. II, Paris, 1894, p. 31, no173 cité ds Le Testament Villon, éd. J. Rychner et A. Henry, t. 2, p. 99); 3. 1542 civette « parfum » (Rabelais, Pantagruel, chap. 6 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 243 [ici par ironie pour « mauvaise odeur »]). Empr. à l'ar. zabād « écume, civette (cette substance étant écumeuse) » puis « civette (animal) » par abréviation pour qaṭṭ az-zabād « id. », littéralement « chat à civette » (ou a > i par métaphonie, normale dans certains dial.), prob. par l'intermédiaire du cat. civetta, subst. fém. « substance odorante sécrétée par la civette » dep. 1372 ds Alc.-Moll. (Cor., s.v. civeta; FEW t. 19, p. 201a); l'intermédiaire de l'ital. (EWFS2) zibetto subst. masc. (xves. ds DEI) semble moins probable. La forme zabadec du xiiies. est empr. à l'ar. par l'intermédiaire d'une trad. lat. (v. op. cit., pp. 20 et 24). Fréq. abs. littér. : 53. Bbg. Lammens 1890, pp. 88-89.

CIVETTE3, subst. fém.

CIVETTE3, subst. fém.
Tabac de qualité qui se vendait dans un débit très connu de Paris. Deux paquets de tabac de la Civette (Flaubert, Correspondance,1879, p. 291).Acheter son tabac à la Petite Civette rue des Poissonniers (Zola, L'Assommoir,1877, p. 516).
P. ext. Tabac à priser :
Il y avait des odeurs fines et piquantes qui faisaient froid dans le nez comme des prises de civette. Giono, Un Roi sans divertissement,1947, p. 181.
Prononc. : [sivεt]. Étymol. et Hist. 1. 1811 « bureau de tabac » (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, p. 116 [ici, sens indirectement attesté] : il y avait quelque raison pour qu'un cordonnier fût à l'image de Saint-Crépin, un tabletier au Singe d'ivoire, un marchand de tabac à la Civette); 1877 (A. Daudet, Le Nabab, p. 241); 2. 1860 « tabac à priser » (E. Fournier, Rues de Paris, chap. X ds Littré Suppl. : tabac de la civette); 1867 civette (Meilhac, Halévy, La Grande-duchesse de Gérolstein, p. 196). 1 d'apr. la Civette, nom d'un célèbre bureau de tabac de Paris, situé rue Saint-Honoré (Lar. 19e; Littré Suppl.; Guérin); nom donné soit parce que la civette (civette1*) servait à aromatiser le tabac à priser (Comm. t. 1 1837; Chesn. 1857), soit d'apr. le nom d'un des titulaires de ce débit (Vie Lang., 1957, no67, pp. 466-467); 2 tabac qui se vendait à la Civette, puis p. ext. « tabac à priser ». Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Civette et tabac. Vie Lang. 1957, pp. 466-467. − Pauli 1921, p. 91.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·