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CHAMBRÉE, subst. fém.

CHAMBRÉE, subst. fém.
A.− Ensemble de personnes qui couchent dans une même chambre. Chambrée d'enfants, de prisonniers. Réunis en chambrées de dix et vingt personnes, les pélerins envahissaient tout (Renan, Hist. des orig. du Christianisme,Vie de Jésus, 1863, p. 222).
Spéc. [À la caserne] Chambrée de soldats; camarade, chef, sergent de chambrée; plaisanteries de chambrée.
En termes de chambrée. En argot militaire (cf. Colette, La Seconde, 1929, p. 54).
P. métaph. Un crime et une innocence peuvent donc être camarades de chambrée dans le mystérieux bagne des misères? (Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 678).
P. méton. La chambre elle-même. Les chambrées d'une caserne; balayer la chambrée. Synon. dortoir :
1. ... je montai l'escalier de notre caserne, et puis j'entrai dans notre chambrée, où les camarades dormaient déjà deux à deux. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 20.
B.− Vx. [Au théâtre, à l'Opéra, dans une salle de réunion] Ensemble des spectateurs qui remplissent la salle. Une belle, une brillante chambrée; une chambrée complète. Synon. auditoire, public :
2. La salle, maintenant, était remplie de ce bruissement qui est celui des chambrées de théâtre avant que ne se lève le rideau. P. Vialar, La Mort est un commencement,La Chasse aux hommes, La Bête de chasse, p. 178.
P. méton. Le produit de la recette pour une représentation. Une bonne chambrée.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃bʀe]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1377 « mesure pour les fourrages » (Arch. MM 30, fo89 rods Gdf. : Pour ce que a l'entree de sa dicte ferme il a trouvé une chambree de fuerre, il sera tenuz de la laisser plaine en la fin de ses dites annees) − 1395 (ibid.); 2. 1539 « ensemble de personnes, et particulièrement de soldats, couchant dans la même chambre, le même dortoir » (Est. : Une chambrée de dix hommes de guerre); 1539 p. ext. « pièce d'une caserne abritant un groupe de soldats » (ibid.); 3. 1680 (Rich. : Chambrée. Ce qui revient de la représentation d'une pièce de théâtre); 1690 « ensemble de spectateurs dans une salle » (Fur.). Dér. de chambre* étymol. A; suff. -ée*. Fréq. abs. littér. : 123. Bbg. Quem. 2es., t. 4, 1972.

CHAMBRER, verbe.

CHAMBRER, verbe.
A.− Emploi trans., vx. Tenir quelqu'un enfermé dans une chambre. Synon. enfermer :
1. − Mon cher, sifflotait le docteur, je suis allé reconnaître les environs de ton domaine. Tu ne comptes pas nous chambrer, je pense. Tu sais que j'aime la campagne, les flâneries, la liberté. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 149.
Se chambrer.Alors, se chambrant dans son atelier, Coriolis y resta quinze jours, enfermé, seul, n'y voulant personne (E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 345).
Au fig. et fam. Tirer quelqu'un à part pour le convaincre, et éventuellement le circonvenir. Synon. endoctriner, sermonner :
2. Ces malheureux [3 chanoines] circonvinrent l'archevêque, le chambrèrent et finalement ne lui firent plus voir Don Bosco que par leurs méchantes lunettes. J. de La Varende, Don Bosco,1951, p. 187.
P. ext., arg. Chambrer qqn. Se moquer de lui. Synon. railler, pop. charrier.Marinette entrait tout juste. On s'est mis à se marrer. Elle a compris. − C'est moi qu'on chambre, elle a fait (...) Arrêtez votre charre (A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 162).
B.− Chambrer un vin. Le laisser séjourner dans une pièce tiède quelques heures avant de le servir, pour qu'il prenne lentement la température ambiante. Anton. frapper.Chambrer un vin rouge. Les bordeaux rouges doivent être chambrés, puis servis décantés en carafe (Ali-Bab, LaGastronomie pratique,1907, p. 161).
Emploi intrans. [Le suj. désigne un vin rouge] Prendre la température de la pièce où il séjourne. Les bouteilles se vidaient, qui chambraient entre la cheminée de pierre peinte et le placard (Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 29).
C.− ARM. Creuser une chambre*, (cavité). Chambrer un canon, un fusil (A. Ledieu, E. Cadiat, Le Nouv. matériel naval,t. 1, 1890, p. 216).
Rem. Région. (Canada), emploi intr. Être locataire d'une chambre dans une pension de famille ou chez des particuliers.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃bʀe], (je) chambre [ʃ ɑ ̃:bʀ ̥]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1678 (G. Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 2epart., p. 60 : Chambrer est loger ensemble) − 1798, Ac.; 2. 1762 (Ac. : On dit, Chambrer quelqu'un, pour dire, Le tenir enfermé par une sorte de violence ou de séduction, le tirer en particulier dans une assemblée); 3. 1877 Suisse rom. (Littré Suppl. : À Neuchâtel [Suisse], Chambrer le vin); 1907 fr. bordeaux rouges... chambrés (Ali-Bab, loc. cit.); 4. 1926 pop. « railler » (ds Esn. sans ex.); 1927 (Tillet ds La Pédale, 9 nov., p. 14, col. 1 : [notre speaker] commença par se faire « chambrer », il n'avait pas l'accent!). Dér. de chambre* étymol. A; dés. -er; au sens 3 le terme est d'orig. dial. : Suisse rom. et Bourgogne, v. Pat. Suisse rom. Fréq. abs. littér. : 16.

CHAMBRÉ, ÉE, part. passé et adj.

CHAMBRÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de chambrer*.
II.− Emploi adj.
A.− ART CULIN. Vin chambré (cf. chambrer B). Remedios éclatait d'arome dans la pièce tiède comme un vin chambré (Morand, Ouvert la nuit,1922, p. 55).
B.− ARM. Canon, fusil chambré (cf. chambrer C). Qui a une chambre :
[Philippe à Jean] − ... Je te montrerai les fusils de tir au pigeon de mon père. Canons sans mire, chambrés pour recevoir des cartouches longues. P. Vialar, L'Homme de chasse,1961, p. 229.
Fréq. abs. littér. : 20.

chambrée

chambrée < chambre,

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·