Dans cette page, retrouvez les définitions de:

CENSE, subst. fém.

CENSE, subst. fém.
A.− MOY. ÂGE. Terre soumise au cens.
,,Redevance payée pour des terres, moulins, fours, etc.`` (Pierreh. Suppl. 1926). Synon. cens.Ils [les hommes] savent tout ce qui reste à faire pour payer leur taille, et leur cense, et le vivre de leur maisonnée (Pourrat, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 31).
B.− Région. [En Belgique et dans certaines parties de la France] Ferme ou métairie (cf. Claudel, La Jeune fille Violaine, 1reversion, 1892, IV, p. 566).
Prononc. et Orth. : [sɑ ̃:s]. Ds 1694-1878. Homon. cens, sens. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. « redevance sur des terres » (Lois de Guillaume le Conquérant, éd. J.-E. Matzke, § 29) − 1709, Pomey, 4eéd., maintenu dans les expr. donner à cense et prendre à cense; 2. xives. « ferme, métairie » (Gilles Li Muisis, Li estas des séculiers, strophe 88 ds Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 84). Prob. empr. au lat. médiév. censa plur. de censum (class. census, -us, v. cens) « impôt, cens » (Capitularia regum Francorum, 39, 8 ds Mittellat. W. s.v., 457, 8) attesté au fém. sing. au sens 1 en 1038 « redevance payable en argent ou en service » (Charte ds Du Cange, t. 2, p. 256b, s.v. censa 5; cf. 1211 dare ad censam « donner à ferme » ds Du Cange, t. 2, p. 260b, s.v. census); au sens 2 en 1299 (Charta Heliae Abb. de Nobiliaco, ibid., p. 260, s.v. census − censale; cf. Longnon, p. 593; FEW t. 2, p. 583a, note 6). Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 13.

CENSÉ, ÉE, adj.

CENSÉ, ÉE, adj.
A.− [Suivi d'un inf.] Supposé, réputé. Nul n'est censé ignorer la loi. Je suis censé être à Saint-Gratien, mais, de fait, je suis à Paris (Flaubert, Correspondance,1877, p. 27).
[Avec ell. du verbe à l'inf. si celui-ci est le verbe être] [Je] suis censé à vingt lieues de Paris (Balzac, Une Double famille,1830, p. 256):
Bonaparte se faisait dire sa volonté sur divers tons, tantôt par la voix sage du Sénat, tantôt par les cris commandés des tribuns, tantôt par le scrutin silencieux du Corps législatif; et ce chœur à trois parties était censé l'organe de la nation, quoiqu'un même maître en fût le coryphée. Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution,t. 2, 1817, p. 21.
Rem. Constr. rares a) [L'inf. est précédé de la prép. de] Il [Strouvilhou] était censé de suivre des cours, mais, quand on lui demandait : lesquels? ou quels examens il préparait, il répondait négligemment : − je varie (Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 1012). b) [Tournure impers. + prop. complétive] Il est censé que... Il est réputé que. À la cour, l'irréligion est de mauvais ton, parce qu'il est censé qu'elle est contre l'intérêt des princes (Stendhal, De l'Amour, 1822, p. 284).
B.− Pop. Synon. de censément.
1. D'après ce qu'on croit ou dit. Il a censé tiré sur un garde (...) ça n'a pas été prouvé en justice (Sue, Les Mystères de Paris,t. 5, 1842-43, p. 173).
2. À peu près sûrement. [MmePipelet :] − Savez-vous pourquoi [il veut une servante orpheline?]... C'est censé parce qu'une orpheline... est bien plus tranquille. Mais... c'est une frime (Sue, Les Mystères de Paris,t. 5, 1842-43p. 276).
Prononc. et Orth. : [sɑ ̃se]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. sensé. Étymol. et Hist. 1. 1611 « classé, rangé dans une catégorie, répertorié, estimé, évalué » (Cotgr.); 2. 1690 « considéré comme réputé » (Fur.). Part. passé employé comme adj. de l'anc. verbe censer « censurer, réformer » (Brantôme, Discours sur les Duels, − VI, 300 − ds Hug. : Je ne dis pas ... que cela ne fust très juste de le censer pour vaincu) empr. au lat. class. censere « évaluer la fortune et le rang, recenser » d'où « estimer, juger ». Fréq. abs. littér. : 450. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 862, b) 444; xxes. : a) 459, b) 663.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·