1. Vieilli. Relatif à la cellule du religieux. Je mène une vie recluse et monotone, une existence presque cellulaire et monacale (Flaubert, Correspondance,1861, p. 457).−
P. anal. a) [En parlant d'une chambre exiguë, sommairement meublée] Ma chambre cellulaire, au papier ridé, ne me ragaillardit pas (Frapié, La Maternelle,1904, p. 38).
b) [En parlant d'un lieu de retraite, de méditation, de travail] Oublier le reste du monde pendant quelques mois d'une existence cellulaire (A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 110).Le poète des Noces habite ici l'image cellulaire. (...). L'être secret s'y sent gardé par la blancheur d'un lait de chaux plus que par de fortes murailles (Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 204).
2. Relatif à la cellule du prisonnier. La prison en Orient n'a rien de cellulaire : le patient, les pieds retenus par des ceps, est gardé à vue dans une cour (...) et cause avec tous les passants (Renan, Hist. des origines du Christianisme,Vie de Jésus, 1863, p. 116).Nous (...) n'avons pas besoin de dessin pour imaginer ces sortes d'endroits [un camp d'internement]. (...). Aujourd'hui, nous avons le lyrisme cellulaire (Camus, La Chute,1956, p. 1537).SYNT. Emprisonnement, régime système cellulaire; vie cellulaire; cabanon cellulaire (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 642).
− Emploi subst. Ils [les détenus libérés] ne sont plus qu'un homme qui se promène dans la rue, un rien du tout, un justiciable, de la misérable graine de mandat d'arrêt, du germe de cellulaire (A. Arnoux, Algorithme,1948, p. 224).
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En partic. Divisé en cellules. Dortoir, maison cellulaire : 1. Le tombeau cellulaire pour quatre-vingt-seize prisonniers; la plupart arrivent ne sachant aucun métier; comment leur apprendra-t-on dans les cellules?
Michelet, Journal,1845, p. 612.
2. Et pris, en wagon cellulaire, pour Mons. La prison, cellulaire aussi, de la capitale du Hainaut, est, je dois le confesser, une chose jolie au possible.
Verlaine, Mes prisons,1893, p. 394.
♦ Voiture cellulaire et p. ell. cellulaire, subst. fém. Divisée en compartiments destinés chacun, au transport d'un prisonnier. La porte s'ouvre, découvrant l'arrière de la cellulaire capitonnée qui fait la navette entre les prisons et Sainte-Anne (H. Bazin, La Tête contre les murs,1949, pp. 173-74).