1. [Inanimé concr.] Qui se trouve à la campagne. Les armoires campagnardes aux panneaux de chêne ou de noyer massif (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 131); grands lits campagnards rembourrés de duvet (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 577).♦
Buffet campagnard (cf. buffet). Dans les grandes réunions, table où sont servis avec différentes boissons (vin en tonneau, cidre, etc.) des productions à la manière de la campagne comme jambons, pâtés, saucissons, pain de campagne : 4. Le déjeuner-jardin. Première formule : le buffet campagnard. Il sera dressé dehors, à l'ombre, sur une longue table en bois blanc, sans nappe. Vous y disposerez un jambon cru entier avec un grand couteau, pour en couper de fines tranches, des saucissons divers présentés sur un plateau en bois, du saucisson chaud avec des pommes à l'huile, des salades vertes, des miches de pain bis et des mottes de beurre, des fromages variés sur de la paille et un plateau de bois, des tartes aux pommes ou aux quetsches, des jattes de fromage à la crème, du vin rouge en tonnelet.
L'Encyclop. de la maîtresse de maison, Paris, Club des Amis du livre, 1962, p. 302.
2. [Inanimé abstr.] Qui a trait à la campagne, à ses habitants en évoquant la simplicité ou péjorativement la gaucherie ou la rudesse. Avoir l'air campagnard, les manières campagnardes (Ac. 1798-1932); douce vie campagnarde (Balzac, Correspondance,1834, p. 466):5. Une singulière nature que celle d'Alphonse Daudet : des goûts rustiques, campagnards, bocagers, mélangés d'appétits de brasseries et de curiosités de choses et de milieux malsains.
E. et J. de Goncourt, Journal,1879, p. 12.
SYNT. Pointe d'accent campagnard (Alain, Propos, 1924, p. 595); façons, mœurs, noces campagnardes; origine, race, souche campagnarde.
Rem. On relève ds la docum. a) Campagnardement, adv., néol. d'aut. Chemins déserts, campagnardement bordés de haies vives et de futaies (P. Borel, Champavert, le lycanthrope, 1833, p. 222). b) Campagnardisé, ée, adj., néol. d'aut. Rendu campagnard. La santé de Flaubert, grossière et sanguine, campagnardisée par un exil de dix mois (E. et J. de Goncourt, Journal, 1867, p. 321). Attesté ds Rheims 1969.