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CÂBLE, subst. masc.

CÂBLE, subst. masc.
I.− Gros cordage.
A.− Gros cordage fait d'un ensemble de diverses fibres végétales ou de fils métalliques :
1. Au-dessous du ciel jaune, traversé en tous sens par de gros câbles aériens, la Cité apparaît plus sombre que Westminster; ... Morand, Londres,1933, p. 253.
2. Du sommet de la tour partait un câble métallique, invisible à son point d'attache, mais qui scintillait à mesure qu'il descendait dans la lumière des phares pour disparaître derrière le talus qui coupait la route. Camus, L'Exil et le royaume,1957, p. 1655.
Locutions
Fig. Filer le câble (vx). Partir. Couper le câble (avec qqn). Rompre, ne plus avoir de contact (avec quelqu'un) :
3. Mais enfin maintenant ça s'aggrave de l'affaire Dreyfus, Swann aurait dû comprendre qu'il devait, plus que tout autre, couper tout câble avec ces gens-là; or, tout au contraire, il tient des propos fâcheux. Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 578.
Arg. Filer son câble par le bout. Mourir.
ÉLECTR. Câble électrique. Ensemble de conducteurs distincts, mécaniquement solidaires (d'apr. Siz. 1968). Câble sous-marin :
4. L'importance du télégraphe électrique, inventé en Amérique, fut comprise par quelques journaux européens dès 1845, et par tous depuis l'inauguration du câble sous-marin transatlantique, en 1866. La Civilisation écrite,1939, p. 3607.
MAR. Cordage de forte résistance employé autrefois à la manœuvre des ancres remplacé aujourd'hui par des chaînes.
P. méton. Mesure de distance égale à la longueur des anciens câbles soit 180 mètres. Synon. encablure.
B.− P. anal.
1. [De forme] ARCHIT. Grosse moulure en forme de câble ornant les bandeaux, les archivoltes, etc.
2. [De fonction] ÉLECTRON. Câble hertzien. ,,Faisceau très étroit d'ondes très courtes, micro-ondes dirigées avec précision par des antennes spéciales placées au sommet de tours ou de montagnes`` (Neyron 1970).
II.− P. abrév. de câblogramme (mais senti comme emploi méton. du sens A). Message transmis par câble télégraphique :
5. Un peu plus tard, il me dit qu'il a reçu d'Amérique un câble de trente mots (c'est sa voix qui souligne) pour l'inviter à se rendre là-bas et recevoir le prix Goethe. Green, Journal,1949, p. 242.
PRONONC. : [kɑ:bl̥].
ÉTYMOL. ET HIST. I.− 1. Ca 1170 chables « gros cordages » (Rois, 182 dans T.-L. [lat. funes]); ca 1180 mar. agn. cable (Horn, éd. M.K. Pope, 2922); ca 1243 pic. kables (Ph. Mouskès, Chron., 13327 dans T.-L); 2. 1688 « mesure de 120 brasses » (Miege, The Great French dict., London); 3. 1867 « ensemble de fils conducteurs » (Lar. 19e); 4. id. archit. (ibid.). II.− 1897 « télégramme transmis par câble » (Hermant, Transatlant., p. 13 dans Bonn.) I du b. lat. capulum « espèce de corde » (Isidore dans TLL s.v., 382, 62). Le type normanno-picard en ca- a concurrencé de bonne heure la forme francienne en cha- et l'a définitivement évincée au cours du xviiies. (Trév.), à la faveur du vocab. maritime. Les formes du type cheable, chaable (xiiieet xives. dans Gdf. Compl. et T.-L.), d'où le fr. mod. câble avec a long, sont dues à un croisement avec l'a. fr. chaable « catapulte », v. chablis, les câbles servant à la manœuvre de cette machine. II abrév. de câblogramme*; cf. la forme apocopée cable de l'angl. cablegram, attesté dep. 1884 (NED).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 408. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 503, b) 865; xxes. : a) 657, b) 446.
DÉR.
Câblier, adj. et subst. masc.Navire câblier ou câblier. Navire spécialement équipé pour le transport, la pose et l'entretien des câbles sous-marins. ,,On emploie également le suffixe « ier » dans câblier (navire chargé de la pose et de la réparation des câbles sous-marins)`` (P. Sizaire, Les Termes de Paris,Paris, P.U.F.,1972, p. 35). [kɑblije]. 1reattest. 1928 (Lar. 20e); dér. de câble, suff. -ier*.
BBG. − Behrens Engl. 1927, p. 123. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 214. − Lammens 1890, pp. 62-63.

CÂBLER, verbe.

CÂBLER, verbe.
A.− Assembler en les tordant deux ou plusieurs fils ou cordes pour en faire un câble ou un cordage.
ÉLECTRICITÉ
1. ,,Enrouler en hélices multiples, par couches concentriques, les fils ou torons constituant un conducteur divisé`` (Siz. 1968).
2. ,,Monter l'ensemble des conducteurs d'une machine, d'un appareil ou d'un équipement et établir toutes les connexions nécessaires`` (Siz. 1968).
B.− [P. réf. à câble II, abrév. de câblogramme] Envoyer un message par câble télégraphique, en particulier par câble sous-marin. Câbler une dépêche. Synon. télégraphier :
1. Si la mauvaise chance voulait que les Verdurin fussent à Londres quand Odette avait eu un dîner un peu brillant, on s'arrangeait pour que par quelque ami commun la nouvelle leur en fût câblée Outre-Manche. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 513.
Absolument :
2. Incertain du crédit qu'il fallait attacher aux télégrammes toujours rassurants de sa femme, il s'était décidé à câbler au médecin-chef de l'établissement où elle se soignait. Camus, La Peste,1947, p. 1372.
Prononc. : [kɑble], (je) câble [kɑ:bl̥]. Étymol. et Hist. I. 1680 « façonner en câble » (Rich.). II. 1877 « envoyer une dépêche par câble télégraphique » (Journ. Offic. 14 janv., p 335, 1recol. dans Littré Suppl.). I dénominatif de câble* étymol. 1; dés. -er. II soit empr. à l'anglo-amér. [to] cable attesté dep. 1871 dans NED, soit dénominatif fr. de câble, v. câblogramme. Fréq. abs. littér. : 6.
DÉR. 1.
Câblage, subst. masc.Fabrication d'un cordage, d'un câble métallique par torsion de deux ou plusieurs fils entre eux; résultat de cette opération; utilisation de ce résultat. Électr., électron. a) Ensemble résultant de cette opération. b) Opération qui consiste à connecter les conducteurs d'un appareil, d'un équipement électrique ou électronique. Un système de câblage additionnel (E.-C. Berkeley, Cerveaux géants,1957, p. 58).Télécomm. Transmission d'un message par câble. Transp. (en montagne). Évacuation des bois par câble aérien. [kɑbla:ʒ] 1reattest. 1877 fil. (Enquête, Traité de comm. avec l'Angleterre, t. IV, p. 335 dans Littré Suppl.); dér. de câbler, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Câbleur, subst. masc.Technol. a) Ouvrier spécialisé dans la fabrication des cordes et des câbles. Électr. et radio électr. Ouvrier spécialisé dans le câblage, et, en particulier, dans l'exécution d'ensembles complexes de radio. b) Bûcheron qui effectue le transport du bois par câbles. 1reattest. 1955 (Mét.); dér. de câbler, étymol. 1, suff. -eur2*.
BBG. − Behrens Engl. 1927, p. 123. − Bonn. 1920, p. 21. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 134.

CÂBLÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.

CÂBLÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.− Part. passé de câbler*.
II.− Adj. [En parlant d'un fil métallique ou textile]
A.− Qui a subi plusieurs torsions. Coton câblé, laine câblée (cf. R. Thiébaut, La Fabrication des tissus, 1961, p. 119).
Emploi subst.
1. Fil obtenu en retordant plusieurs fils retors :
1. Longueur de rupture d'un fil ou d'un câble. − C'est la longueur, exprimée en kilomètres, de ce fil ou de ce câblé, supposé indéfini, nécessaire pour qu'il se rompe sous l'effet de son propre poids. R. Thiébaut, La Fabrication des tissus,1961, p. 15.
2. Gros cordon de passementerie servant à suspendre des tableaux, à retenir ou à orner rideaux et tentures :
2. Dans son salon (...) sur la tenture vert-américain bordée d'un câble rouge, brille (...) le portrait du Gouvernement. Balzac, Œuvres diverses,t. 3, 1850, p. 505.
B.− Qui a l'apparence d'un câble. ARCHIT. Moulure câblée. HÉRALD. Fasce câblée d'argent.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 6.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·