A.− Avoir un (le) béguin pour qqn. Éprouver une toquade, un caprice amoureux, vif quoique passager : 1. Quand Souris épousa MlleMathilde Duval, Leuillet fut surpris et un peu vexé, car il avait pour elle un léger béguin.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Vengeur, 1883, p. 910.
2. André, exactement, n'avait jamais eu d'« amie ». Une fois, il avait failli céder au béguin : elle s'appelait Louisa, elle était trottin.
R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 106.
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P. ext. Avoir un béguin pour qqc. (une institution, un établissement, etc.) : 3. ... depuis Gambetta, la république assistait sans déplaisir à la lente métamorphose de l'esprit national (...) réduit peu à peu à la superstition pure, au fétichisme des midinettes, à une espèce de toquade, de béguin pour les militaires.
Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants,1931, p. 305.
DÉR. Béguiner, verbe intrans.Béguiner pour. Éprouver un béguin pour (cf. A. Simonin, Le Pt Simonin ill., 1957, p. 233).− 1reattest. 1957 id.; dér. de béguin3*, dés. -er.