A.− Saumon, brochet ou truite d'une certaine taille ou variété : 1. Saumon... Il faut se défier du bécard, sorte très inférieure, au museau allongé et recourbé, et dont la chair est pâle...
L.-E. Audot, La Cuisinière de la campagne et de la ville,1896, p. 292.
2. ... plus tard ... il arrivera que les eaux transparentes laissent suivre la dérive d'un bécard épuisé, vidé, dont le flanc blanchoie au soleil.
Genevoix, Routes de l'aventure,1958, p. 144.
Rem. Les dict. (cf. Lar. 19e, Littré, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Rob., Lar. encyclop., Quillet) ne s'accordent qu'à désigner par ce mot les saumons, truites (voire, pour Guérin 1892, l'ensemble des Salmonidis) et brochets ayant atteint une certaine taille. Pour d'autres (Baudr. Pêches 1827, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.), il peut désigner une variété partic. de saumons, caractérisés par la protubérance de leur mâchoire inférieure. Pour DG et Bouillet 1859, c'est le « nom vulgaire du saumon »; pour d'autres (cf. Ac. Compl. 1842), c'est le nom du saumon mâle, du moins à l'époque de la fraie (Lar. 20e, Lar. encyclop., Mots rares 1965) où lorsqu'il a atteint un âge son museau s'allongerait ,,en forme de bec crochu`` (Mont. 1967) et où il serait, de même que le brochet, moins estimable pour la gastr. : ,,Jamais le bécard ne vaut le jeune saumon`` (Ac. Gastr. 1962). À l'inverse, certains dict. voient dans beccard, bécard le nom de la femelle du saumon (Ac. 1798-1878), du brochet ou de la truite (Bél. 1957).
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Emploi adj. : 3. Certains saumons présentent parfois une anomalie dite « conformation bécarde » : au milieu de leur mâchoire inférieure s'élève une protubérance nacrée qui entre dans une cavité correspondante de la mâchoire supérieure, ce qui les gêne pour se nourrir.
Ac. Gastr.1962.