1. [En parlant de pers.] Souvent péj. Qui a de l'autorité, qui impose nettement sa personnalité, sa volonté à autrui. Homme autoritaire : 4. Or, dans cette discussion sur la guerre, Zola est cassant, tranchant, autoritaire, parle de la guerre comme un stratège qui aurait vu toutes les batailles du siècle pourrait en parler, n'écoutant pas les objections, donnant des démentis, butordant à tort et à travers, enfin mal élevé au possible; et Daudet et moi ne l'avons jamais trouvé d'un commerce si désagréable.
E. et J. de Goncourt, Journal,1891, p. 122.
5. Pierre Louis pouvait avoir bien des défauts de caractère : il était capricieux, quinteux, fantasque, autoritaire; il cherchait sans cesse à incliner autrui vers ses goûts à lui, et prétendait forcer l'ami à marcher dans sa dépendance; mais il avait des générosités exquises...
Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 573.
Rem. S'emploie except. à propos d'une pers. vis-à-vis d'elle-ême (cf. Green, Journal, Le Bel aujourd'hui, 1958, p. 358 : ... un moi plus impérieux, plus autoritaire et plus sûr de lui que le moi que je connais).
2. [En parlant de choses, en partic. d'un aspect du comportement humain] Qui marque l'autorité : 6. Il évoque le masque du docteur : son regard dur et fin; sa bouche, autoritaire jusque dans le baiser; son sourire décidé et courageux : mais tant de bonté secrète.
R. Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 253.
SYNT. Subst. + autoritaire : éducation, geste, pression, signe, voix autoritaire. − PARAD. a) (Quasi-)synon. arrogant, assuré, énergique, ferme, fort, glorieux, hautain, impératif, important, imposant, magistral, péremptoire, raide, rude, violent. b) Anton. accommodant, conciliant, coulant, faible, familier, indulgent, servile, soumis.
−
P. anal. [En parlant d'inanimés] :
7. Ceux qui préfèrent la sieste sont réveillés en sursaut par un drôle d'angélus sans rien de mélancolique, de doux, de persuasif comme le nôtre, un angélus sec, autoritaire, fanatique, administré à la ville comme une fessée.
Morand, La Route des Indes,1936, p. 119.