a) [Sans idée d'itération] Qui s'accomplit d'une manière inconsciente, sans la participation directe de la volonté ou de l'intelligence : 1. On peut établir en général, que, dans toutes les affections dites nerveuses, il y a des irrégularités plus ou moins fortes, et relativement à la manière dont les impressions ont lieu, et relativement à celle dont se forment les déterminations, soit automatiques, soit volontaires.
Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 1, 1808, p. 425.
2. Il [Quinault] ne répondit pas un mot et quitta la pièce d'un pas automatique, hébété, dompté, sans trouver dans tout son répertoire une attitude à prendre pour couvrir cette piteuse sortie...
P. Bourget, Conflits intimes,1925, p. 108.
SYNT. Acte, comportement, geste, manière, mouvement, réaction, réflexe automatique.
Rem. Adverbialement (arg.) :
3. ... j'attrape un pavé, un gros... Je l'amarre à mon truc... Je regarde bien encore autour... J'agrafe tout le fourbi à deux poignes et je le balance en plein jus... Le plus loin que je peux... ça a pas beaucoup fait de bruit... J'ai fait ça automatique.
Céline, Mort à crédit,1936, p. 504.
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Spéc., LITT. Écriture automatique. Procédé utilisé par les surréalistes dans l'art de la composition poétique et consistant à écrire sous la dictée non contrôlée de l'esprit. Synon. plus rare automatisme :4. − (...) Dans le temps, son frère Benjamin et lui ont pratiqué ce qu'on appelle l'écriture automatique. On obtient des rencontres de mots extraordinaires, des images bouleversantes. Il suffit de se droguer un peu pour que le geste soit assez rapide, que la pensée ne rattrape pas la vision... Quelles drogues? Alcool, café, puis toutes les autres, naturellement, jusqu'aux plus fortes, si l'on veut atteindre au génie...
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 320.
b) [Avec fréquemment une idée de répétition, en parlant d'un événement, d'une action] Qui doit obligatoirement se produire, ou intervenir de façon prévisible, voire à intervalles réguliers. L'avancement automatique : 5. L'Allemagne, tenue par son traité de 1879 avec l'Autriche, est nécessairement amenée à mobiliser contre la Russie... Or, cette mobilisation forcerait la France à tenir les engagements qu'elle a pris envers la Russie, et à mobiliser immédiatement contre une Allemagne menaçant notre alliée... C'est automatique. ...
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 356.