1. Acte de violence, agression. Attaque à main armée, attaque nocturne. Synon. agression :1. Les crimes newyorkais d'aujourd'hui ce sont, ou des batailles rangées de bootleggers dans les docks de l'Ouest, au pied des grands transatlantiques, ou les attaques à main armée des bijouteries dans les quartiers riches.
Morand, New-York,1930, p. 75.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. en arg. attaquenocturné, adj. Qui est victime d'une attaque nocturne. Bourgeois attaquenocturnés (A. Gill, La Petite lune, 1878-79, no37, p. 2).
−
P. anal. a) MAN. Coups d'éperons qui, appliqués à différents endroits du corps de l'animal (diaphragme, croupe) sont destinés à le faire obéir et à le maîtriser.
b) TAUROM. Action de charger le taureau, et de le piquer : 2. Le picador revint avec un cheval frais, et il y eut encore plusieurs attaques plus ou moins heureuses.
T. Gautier, Tra los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 82.
c) VÉN. Action de lancer les chiens sur la voie de l'animal, ou de faire lever le gros gibier. SYNT. Chien d'attaque (utilisé pour lever le gros gibier).
−
P. métaph. Prise d'assaut d'un lieu public par la foule : 3. Il était près de cinq heures après midi. La rue Mouffetard s'apaisait : c'est le matin qu'elle a sa grande attaque.
G. Duhamel, Confession de minuit,1920, p. 56.
2. MILIT. Passer à l'attaque; plan d'attaque; attaque aérienne. Synon. assaut, offensive :4. Il faut aussi développer la supériorité matérielle, employer avantageusement les nombreux canons et fusils que fournit la masse, ce qui demande de l'espace. De là naît, dans la tactique moderne, l'engouement pour l'attaque d'aile qui permet de développer contre un point : l'objectif, cette supériorité de feux recherchée; d'exécuter des feux de flanc et à revers d'un effet moral indiscutable; qui fournit, par un espace illimité, la possibilité de manœuvrer toujours la masse. De là résulte l'abandon de l'attaque centrale si souvent pratiquée par l'empereur.
Foch, Des Principes de la guerre,1911, p. 330.
SYNT. Colonne, force d'attaque; attaque régulière; attaque dans les formes; de rudes, vives attaques; repousser l'attaque.
Rem. Attesté ds les dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
−
Spéc. Mouvement pour attaquer une place. Travaux d'attaque. Moyens mis en œuvre pour atteindre une ville assiégée : 5. L'attaque devait aborder le fort par ses trois faces : sur la face ouest une compagnie du 238e; sur la gorge, une autre compagnie du même régiment et une section du génie, sous les ordres du commandant Mathieu; enfin sur la face est, deux compagnies du 321esous les ordres du commandant Favre.
Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux,1916, p. 262.
Rem. Attesté ds Ac. 1835, 1878, Lar. 19e, Quillet 1965.
3. [P. anal. avec les divers mouvements d'attaque] a) ESCR. Mouvement, coup porté par le tireur pour désorienter et toucher son adversaire. Avoir de l'attaque : 6. Un vieux, trente ans, conseillait un jeune, dix-huit ans, et lui expliquait à quel adversaire il avait affaire :
− Diable! Méfiez-vous. C'est une belle épée. Son jeu est net. Il a de l'attaque, pas de feintes perdues, du poignet, du pétillement, de l'éclair, la parade juste, et des ripostes mathématiques, bigre! Et il est gaucher.
Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 797.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
b) PÊCHE. Mouvement du poisson qui se jette sur l'appât : 7. Il faut faire choix d'une flotte qui soit la plus petite possible (...) afin que le pêcheur soit constamment averti de l'attaque de la perche, attaque quelquefois foudroyante.
H. Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 194.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop.
c) SP. Action offensive : 8. Nous jouons, − et attaque, défense, aile, percée, ouverture, bombardement d'un but... Il n'y a qu'à dire les mots du jeu pour sentir l'odeur de la terre.
Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 298.
Rem. Désigne dans les sports individuels (courses, etc.) une accélération pour distancer les adversaires.
−
Spéc. Ligne d'attaque ou p. ell. attaque. Ensemble des joueurs qui, dans les sports d'équipe sont chargés de conduire les mouvements offensifs. Rem. Attesté ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.
−
[P. anal. avec l'état d'esprit de l'attaquant] D'attaque, loc. adv., fam. Être, se sentir d'attaque; un homme d'attaque. Synon. en forme, fort et vigoureux :9. − Eh bien alors Ferdinand! Toujours d'attaque? Toujours sur la brèche! Ça va? Ça va bien? ...
− Très bien! Très bien! Monsieur Gorloge! ...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 196.
10. ... le borgeiro se précipita sur la bête et l'ayant habilement saisie lui sectionna le bout de la queue qu'il se mit à broyer grâce à une dentition particulièrement d'attaque.
Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 195.