B.− (Le plus souvent) au plur., et parfois iron. Tout ce qui entre dans la parure des femmes; en partic. parure riche et/ou surannée. Beaux, grands, riches atours : 3. ... il la menait, les jours de fête, au chef-lieu du département, et, affublée de tous ses atours, la petite femme dansait là de tout son cœur avec la garnison, dans les salons de la préfecture.
Musset, La Confession d'un enfant du siècle,1836, p. 245.
4. Ce voile de dentelle appartient-il bien légitimement à cette malheureuse enfant? N'a-t-elle pas honte de ces satins brochés, de ces velours à gros plis, de ces peluches et de ces hermines? Tout cela est d'un goût suranné qui accuse des fantaisies au-dessus de son âge. Ainsi parlaient les mères, en admirant toutefois un choix constant d'atours et d'ornements d'un autre siècle qui leur rappelaient de beaux souvenirs.
Nerval, Les Filles du feu,Dédicace à Alexandre Dumas, 1854, p. 498.
5. Une nombreuse bourgeoisie émergea à la lumière dans tous ses atours. Les dames avaient de grandes bottines jaunes, des robes de soie claire, des chapeaux à fleurs; les messieurs avaient des bottines jaunes ou des souliers blancs, des chapeaux de paille et des gilets blancs.
Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 22.
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Au sing. : 6. Plus haut s'ouvraient leurs corolles çà et là avec une grâce insouciante, retenant si négligemment, comme un dernier et vaporeux atour, le bouquet d'étamines, fines comme des fils de la Vierge, qui les embrumait tout entières, qu'en suivant, qu'en essayant de mimer au fond de moi le geste de leur efflorescence, je l'imaginais comme si ç'avait été le mouvement de tête étourdi et rapide, au regard coquet, aux pupilles diminuées, d'une blanche jeune fille, distraite et vive.
Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 112.
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P. métaph. ou au fig. [Appliqué à une chose concr. ou abstr.] Parure, ornement : 7. C'est ce qu'exprimait l'un d'eux (Giraudoux, m'assure-t-on) quand il ripostait, non sans humeur, à ce traducteur le priant de lui dire quelle avait été, dans tel passage, sa pensée isolée de ses atours, ceux-ci étant intraduisibles : « Croyez-vous que je le sais? » Ce béotien manifestait en effet une incompréhension totale du genre littéraire dont il se mêlait.
Benda, La France byzantine,1945, p. 114.
8. Ils volent haut. Tout s'estompait dans le jeu des ombres crépusculaires. Éparses parmi les champs nus, les maisons au loin, déparées des atours de la frondaison, prenaient l'allure d'austères paysannes attardées à l'ouvrage.
G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 25.
Rem. Ac. 1932, Rob. et Quillet 1965 précisent que le mot ,,ne s'emploie plus aujourd'hui qu'au pluriel``; Dub. enregistre la vedette au plur. atours. Les dict. hist. signalent également qu'on emploie le mot surtout au plur. Guérin 1892 note toutefois qu'on l'emploie ,,quelquefois au sing.`` Littré défend l'emploi au sing. : ,,Aujourd'hui ce mot ne s'emploie guère qu'au pluriel; cependant le singulier reste bon, et les écrivains doivent le défendre.``