2. P. ext., CHARPENT. Soutenir au moyen de barres de fer ou de bois, étayer (cf. arc-boutant B 2 b) : 1. Il avait le sentiment singulier d'une attaque latente qu'il réprimait ou qu'il prévenait. Tresser du funin, tirer d'une voile un fil de caret, arc-bouter deux madriers, c'était façonner des machines de guerre.
Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 274.
3. P. anal., dans la lang. cour. Constr. habituelle arc-bouter contre.a) [L'obj. désigne une partie du corps] Prendre fortement appui sur ses pieds afin de pouvoir fournir un plus grand effort : 2. Au fond, près de la muraille, se dessinait un lit de forme bizarre, représentant un bœuf coiffé de plumes d'autruche, un disque entre les cornes, aplatissant son dos pour recevoir le dormeur ou la dormeuse sur son mince matelas rouge, arc-boutant contre le sol, en manière de pieds, ses jambes noires terminées par des sabots verts, et retroussant sa queue divisée en deux flocons.
T. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 196.
b) Rare [l'obj. désigne une pers.] Soutenir, aider à prendre appui : 3. À cette demande inattendue, l'ivresse de Bachelard s'aggrava, au point qu'il fallut l'arc-bouter contre le volet d'un magasin.
Zola, Pot-Bouille,1882, p. 136.
Rem. Dans l'ex. qui suit, et dans un cont. plais., l'aut. personnifiant un inanimé concr. en fait le suj. agissant du verbe :
4. Moi [une chaise], j'arc-boute les grosses dames et les femmes grosses, les hommes ventrus comme des pelotes et les vieillards dormant...
J. Renard, La Lanterne sourde,1893, p. 261.
c) Au fig. : 5. ... le corps du droit Romain (...) solide masse qui a survécu à Rome, mais qui n'a pu l'arc-bouter assez pour l'empêcher de crouler.
Chateaubriand, Ét. hist.,1831, p. 124.