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APPOINTER1, verbe trans.

APPOINTER1, verbe trans.
A.− DR. ANC. Synon. de mettre en délibéré* :
1. Il se présenta cependant devant le roi en son conseil, et fit porter sa plainte en rappelant les excès du duc et la manière déshonorante dont il s'était comporté. Les gens du duc de Bretagne, qui comparaissaient pour lui, l'excusèrent comme ils purent. Les parties ainsi entendues, la cause fut appointée, et le chancelier dit que le roi ferait justice à qui il appartiendrait : ... Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 1, 1821-24, p. 385.
B.− Cour. Donner des appointements, rétribuer :
2. Il n'est pas indifférent de vérifier que l'argent est au fond de la plupart des lâchages ou lâchetés dont je fus victime. Si on apprenait demain que je viens d'hériter d'un demi-milliard légué par un maquereau, je serais forcé de louer de vastes bureaux et d'appointer beaucoup d'employés pour dénombrer les amis fidèles, les admirateurs anciens qui se précipiteraient. Bloy, Journal,1899, p. 334.
Arg., p. iron. Appointer qqn d'une corvée. Rémunérer quelqu'un d'une corvée, la lui imposer par punition :
3. À l'appel du matin, une tête à baquet se présente. « Vous serez appointé de deux corvées pour être en retard ». R. de La Barre, Les Français peints par eux-mêmes, t. 5, École de Saumur, 1842, p. 159.
PRONONC. ET ORTH. : [apwε ̃te], j'appointe [ʒapwε ̃:t]. Demi-longueur pour le [ε ̃] de l'inf. ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Fér. Crit. t. 1 1787 admet la var. apointer.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1268 apointier « régler, préparer, arranger » (E. Boileau, Métiers, 1ep., V, 1, Lespinasse et Bonnardot ds Gdf. : Li mestre des crieurs li doit adrecier ses mesures et apointier); 1680 spéc. (Rich. : Apointer. Terme de coroieur. Fouler en dernier, et aprêt à mettre en suif); 2. a) xves. appoincter « s'accommoder, faire un arrangement » (Commynes, Mém., I, 5, Soc. de l'H. de Fr. ds Gdf. : Il s'esbahyroit bien tost si le cas luy touchoit de quelque chose et seroit homme pour appoincter bien legierement et nous laisser en la fange); ,,vieux`` dep. Ac. 1718; b) av. 1514 « réconcilier deux parties » (Lemaire de Belges, Schismes et Conciles, 2epart. ds Hug.); c) appointer que « convenir que » (Id., Illustr., II, 22, ibid.); cf. avec appointé que « étant convenu que, puisque » terme empl. par les juges (Ac. 1694 − Ac. 1798); d) 1690 appointer une cause « la renvoyer à une occasion favorable, d'où renvoyer une affaire embrouillée à une délibération ultérieure » (Fur.); ,,vieux mot`` ds Ac. 1718; 3. 1527 « donner ce qui a été convenu, donner des appointements (à un soldat) » (Le Loyal serviteur, c. 5 ds Dict. hist. Ac. fr. : Trois ans seulement fut page, le bon chevalier, en la maison du seigneur de Ligny, lequel [...] l'appoincta en sa compaignie); fin xvies. soldat appointé « soldat qui touche une solde plus importante que les autres » (R. Estienne, Precell. du lang. franç., p. 289 ds Gdf. Compl.); à rapprocher de Fur. 1690 : On appelle à la guerre, des soldats appointés ceux qui ont une plus haute paye que les soldats ordinaires ... Ce mot vient de ce qu'autrefois on disoit Appointer un soldat, pour dire, le mettre au rang de ceux qui doivent faire la pointe en quelque assaut ou occasion perilleuse (étymol. seconde, tirée du motif qui expliquait le surplus de solde); 1584 « donner un salaire » (Bouchet, Serées, liv. III ds Dict. hist. Ac. fr. : Un prédicateur appoincté ... à cent escus pour prescher tout le caresme). Dér. de point*; préf. a-1*, dés. -er.
BBG. − Bél. 1957. − Canada 1930. − Dul. 1968. − Le Roux 1752.

APPOINTER2, APPOINTIR, verbe trans.

APPOINTER2, APPOINTIR, verbe trans.
A.− Emploi trans. Rendre pointu, aiguiser en pointe :
1. Pourtant, ces temps derniers, j'avais pris une résolution : j'irais à lui; je lui dirais : Louis, il faut à présent que nous causions. Si quelqu'un peut te comprendre ici, c'est moi ... Oui, vraiment, je me sentais à la veille de lui parler. Et tout à coup, la catastrophe : − Second, Louis. Et de loin, de plus loin que jamais, me disais-je, je le regardais qui appointait un crayon, avec l'air de ne rien entendre, mais un peu crispé, un peu pâle, me semblait-il. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 502.
2. Les Australiens faisaient des grattoirs avec les éclats courts qu'ils avaient détachés des nuclei de pierre, donnant à certains un bord concave et s'en servant pour appointir l'extrémité de leurs lances de bois ... Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 135.
P. métaph. :
3. Ma mère protestait à ces complaisances; le sans-gêne de M. Gueroult l'indignait; elle prétendait lui faire payer ce prestige, auquel elle ne pouvait elle-même se dérober, par une pluie de menues épigrammes dont elle tentait de le larder, mais qu'elle appointait et dirigeait assez mal, de sorte que lui ne faisait que s'en amuser. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 399.
B.− Emploi pronom. Se terminer en pointe :
4. Au fond de la pièce, se dressait la table du père Abbé; elle était semblable aux autres, mais la boiserie plaquée sur la muraille, derrière elle, s'appointait en forme de cône et était surmontée d'une croix. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 56.
Au fig. S'aiguiser :
5. En même temps que s'appointait son désir de se soustraire à une haïssable époque d'indignes muflemens, le besoin de ne plus voir de tableaux représentant l'effigie humaine tâchant à Paris entre quatre murs, ou errant en quête d'argent par les rues, était devenu pour lui plus despotique. Huysmans, À rebours,1884, p. 70.
PRONONC. ET ORTH. : [apwε ̃te], [apwε ̃ti:ʀ]. Demi-longueur pour [ε ̃] ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Fér. Crit. t. 1 1787 admet la var. graph. apointer.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1177 apointer « diriger la pointe de qqc. vers qqc. » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 3496, Halle 1887, p. 146 : Mil foiz las et dolanz s'apele Et chiet pasmez, tant fu dolanz; Et s'espee qui fu colanz chiet del suerre, si li apointe As mailles del haubere la pointe) − xvies., Peletier ds Gdf.; 2. 1200-1220 « tailler en pointe » (Raimbert de Paris, Ogier le Danois, 4247 ds Gdf. Compl. : Prist un cotel q'il vit sus le doblier Dont uns valles li tranchoit le mengier; Grans fu e lons et devant apointies); fin xves. intrans. « se terminer en pointe » (P. de Garcie, Grant Routtier de mer, fo42 ro, ibid.) − ,,vieux et hors d'usage`` ds Trév. 1771; 3. 1690 hérald. (Fur.). Dér. de pointe*; préf. a-1*, dés. -er ou -ir.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 15.
BBG. − Baudr. Pêches 1827. − Bél. 1957. − Jossier 1881. − Remig. 1963.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·