ALLAH, interj.
Exclamation, d'après le nom donné à Dieu par les Musulmans, traduisant divers sentiments comme la joie, la crainte, la surprise, etc. ou servant d'appel à la prière, au combat : 1. Allah! Jours de triomphe, heures illuminées
Par l'héroïque orgueil hérité des aïeux!
Ch.-M. Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,L'Apothéose Mouça-Al-Kébyr, 1886, p. 11.
2. Allah! Dans la rumeur d'une foudre aux nuées,
À travers le buisson, le roc et le ravin,
Contre ces vils mangeurs de porc, gorgés de vin,
Nos vaillantes tribus, dix fois, toujours en vain,
Coup sur coup, et le rire aux dents, se sont ruées.
Ch.-M. Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Le Suaire, 1886, p. 20.
3. Djelal-Eddin disait : « La mer se dresse vers les cieux. Les forts montent vers les cieux. Les âmes s'élancent vers les cieux. Allah! Allah! Que cherchent-elles? »
M. Barrès, Mes cahiers,t. 12, janv.-juin 1919, p. 40.
Prononc. : [alla]. − Rem. L'ensemble des dict. du xixeet du xxes. exige [ll] double ou [l] long. Fouché Prononc. 1959, p. 308 note qu'on prononce [ll] ,,dans les noms indigènes de l'Afrique, de l'Asie, et de l'Archipel asiatique : Abdallah, Aguellal, Allada, Allah, Allahabad, Allakh-Iouna, etc.``. Nyrop Phonét. 1951, p. 101 précise que ,,à l'intérieur des mots, l'articulation d'une consonne double est limitée aux mots savants et aux mots étrangers, c'est-à-dire aux mots qu'on connaît surtout par l'écriture, par les livres, et qu'on s'efforce de prononcer absolument comme ils s'écrivent``. Pour une déf. et une explication de la consonne double ou prolongée, cf. Nyrop Phonét. 1951, pp. 99-100. Mart. Comment prononce 1913, p. 19 écrit que pour Allah on maintient parfois par un effort volontaire, l'a long et fermé (= [ɑ] post.).
Étymol. ET HIST. − 1704 (Trév. : Allah pour Alelah. C'est le nom de Dieu chez les Arabes, & chez tous ceux qui font profession du Mahometisme, quelque langue qu'ils parlent).
Empr. à l'ar. allah, nom donné à Dieu chez les musulmans.
BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8.