1. [En parlant d'une réalité physique] Rare : 3. Quel est l'alpiniste résolu qui n'a pas dû lutter, au tournant d'un sentier à pic, contre l'aimantation vertigineuse, l'appel du gouffre.
L. Daudet, Le Napus,1927, p. 118.
2. [En parlant d'une pers., du regard, de l'esprit d'une pers., etc.] :
4. 21 dimanche. Anniversaire. MmeBussac parle très bien du pauvre mendiant Moreau, accusé par M. Ardouin. Elle comprit, je crois, l'aimantation. Qui n'a ni le misérable narcotisme du tabac, ni la mauvaise et funeste excitation des alcools, a besoin de palper de la chair de femme et de manier la femme aimée.
J. Michelet, Journal,août 1859, p. 484.
5. ... il [Enjolras] tenait trop de Saint-Just, et pas assez d'Anacharsis Clootz; cependant son esprit, dans la société des amis de l'ABC, avait fini par subir une certaine aimantation des idées de Combeferre; depuis quelque temps, il sortait peu à peu de la forme étroite du dogme et se laissait aller aux élargissements du progrès, ...
V. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 429.
6. Et une sorte d'aimantation attire et retient si inséparablement les uns auprès des autres certains caractères de physionomie et de mentalité que quand la nature introduit ainsi une personne dans un nouveau corps, elle ne la mutile pas trop.
M. Proust, À la recherche du temps perdu,À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 685.
7. Mais je suis commandée par lui, aimantée par lui. L'aimantation, c'est aussi un amour, autant que la promiscuité. C'est une passion autrement ancienne et féconde que celle qui s'exprime par les yeux rougis de pleurs ou se manifeste par le frottement.
J. Giraudoux, La Guerre de Troie n'aura pas lieu,1935, II, 8, p. 145.