1. [Le suj. désigne une chose] :
9. La graisse est une huile concrète qui se forme dans les interstices du tissu cellulaire, et s'agglomère quelquefois en masse dans les animaux que l'art ou la nature y prédispose, ...
J.-A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût,1825, p. 69.
10. Bingen est une jolie et belle ville, à la fois blanche et noire, grave comme une ville antique et gaie comme une ville neuve, qui (...) s'est peu à peu agglomérée et amoncelée, maison à maison, dans l'Y du Rhin et de la Nahe, comme la rosée s'amasse goutte à goutte dans le calice d'un lys.
V. Hugo, Le Rhin,1842, p. 230.
11. Dans quel état se trouve la propriété foncière, c'est-à-dire en combien de mains est-elle partagée? Tend-elle à s'agglomérer encore ou à se diviser?
A. de Tocqueville, Correspondance avec Henry Reeve,1845, p. 86.
12. ... le vin, porté à ébullition, emplit de vapeur le conduit où il doit se condenser, s'y agglomère et s'y réduit, se détache et roule dans le serpentin en gouttelettes brûlantes.
J. de Pesquidoux, Chez nous,t. 1, 1921, p. 52.
2. [Le suj. désigne des pers., des parties du corps hum., une valeur hum., etc.] :
13. Sur les bancs, un bouillonnement de cuve qui fermente. Il faut quelques minutes pour que les individualités, éparses depuis la veille, s'agglomèrent à nouveau.
R. Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 287.
14. La population qui, dans le nord, s'agglomère en villages, se dissémine ici en innombrables hameaux; ...
P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 59.
15. L'âme de Voiturier, qui n'était qu'une poussière insaisissable éparse entre ses orteils et le fond de sa casquette se ramassa, s'aggloméra, se contracta et durcit en un bloc immatériel rayonnant l'héroïsme.
M. Aymé, La Vouivre,1943, p. 81.
16. Dès que la puissance régnante mollit, se désagrège, merveilleux jeu d'équilibre et de compensation, une faiblesse hésitante, éparse, écrasée, s'agglomère, se discipline, s'affirme, devient puissance contraire.
A. Arnoux, Les Crimes innocents,1952, p. 20.
17. En première analyse, et sans préjuger de facteurs plus profonds, le groupement des particules vivantes en organismes complexes est une conséquence presque inévitable de leur multiplication. Les cellules tendent à s'agglomérer parce qu'elles se pressent les unes contre les autres, ou même naissent en grappes.
P. Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 112.
18. Le reste, tous ces gens qui s'étaient agrégés, gagnés par l'enthousiasme et cette force obscure qui oblige les badauds à s'agglomérer aux cortèges, le reste flottait...
A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 266.