1. [En fonction d'épithète : après le plur. d'un nom désignant une division du temps] Qui se suivent sans intervalle de temps : 4. Je me suis réveillé après avoir dormi douze heures d'affilée.
M. Barrès, Mes cahiers,t. 11, 1914-1918, p. 55.
5. la dame. − Mais ce ne sera pas trop d'intervalle, deux jours d'affilée? Je resterai pour ainsi dire sans soins du samedi au mardi?
J. Romains, Knock,1923, II, 5, p. 14.
6. J'ai donc à peu près deux mois et demi d'affilée devant moi;...
Ch. Du Bos, Journal,juin 1927, p. 290.
7. Il lui arrivait de boire trois semaines d'affilée, et de réclamer du whisky à l'hôpital où il fallut bien le recommander un jour.
L.-P. Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 217.
8. ... je ne peux pas travailler vingt heures d'affilée ni me passer de sommeil pendant un mois.
S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 14.
2. [En fonction de déterminatif temp. d'un verbe duratif immédiatement antécédent] D'une seule traite, sans s'arrêter : 9. Après quelques jours de patience, suis pourtant parvenu à sortir de moi la conversation entre Passavant et Strouvilhou, ou plutôt le monologue de celui-ci. L'ai écrit presque d'affilée et n'en suis peut-être pas mécontent.
A. Gide, Journal,1924, p. 796.
10. Il avait parlé d'affilée; à un moment donné, il a bien fallu qu'il s'arrête, quoiqu'il eût assez voulu continuer,...
Ch.-F. Ramus, La Grande peur dans la montagne,1926, p. 32.
11. ... Shakespeare, si la fantaisie lui vient de mettre en scène des personnages historiques, autant qu'il s'abandonne à ses inventions et à ses songes, offense moins la justice que ne fait l'histoire officielle. J'en étais frappé, ces temps-ci, en relisant d'affilée ses pièces historiques...
F. Mauriac, Journal 3,1940, p. 286.
12. ... elle se mit à laver le plancher, toute à la joie de travailler sans témoin. Personne ne lui reprocherait, du regard, d'oublier le savon dans l'eau. Personne ne la verrait se reposer, après chaque travée. Alors elle lava d'affilée, sans souffler, le plancher,...
G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 150.
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D'affile. Pop. De suite; d'affilée : 13. Mon gros, j'peux pa' êt' ta lésée! D'affile on cord'rait pas trois jours, (Blédort).
Bruant1901, p. 19.
14. Je vois tout ce que c'est!... Du roupillon pour commencer!... C'est la sagesse même!... C'est moi qui déconne tu vois... Ton besoin, c'est dix heures d'afile... Allez oust!...
L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 695.
Rem. 1. Ac. t. 1 1932 donne la var. d'une affilée : ,,il a fait sa besogne d'une affilée``. 2. Après avoir été notée comme fam. par DG, l'expr. est entrée ds Ac. t. 1 1932 sans indication styl., comme elle avait été recueillie ds Lar. 19e.