ADDUCTION, subst. fém.

ADDUCTION, subst. fém.
Action d'amener, de conduire.
A.− SC. NATURELLES et MÉD.
1. ANAT. Mouvement de certains muscles qui rapprochent de l'axe du corps les parties qui en avaient été écartées :
1. Dans les tortues, les muscles de la cuisse produisent les mouvemens propres à nager, c'est-à-dire l'abduction, l'adduction, l'abaissement et l'élévation de la cuisse. G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 1, 1805, p. 360.
2. Le radius et le cubitus sont... articulés de telle façon que les mouvements d'adduction et d'abduction sont seuls possibles... E. Perrier, Traité de zoologie,t. 4, 1893, p. 3169.
3. A. Squelette du membre supérieur. Les mouvements possibles à cette partie du squelette sont : 1o(...) 3oAbduction et adduction (c'est-à-dire éloignement ou rapprochement d'un segment osseux du plan médian du corps) du bras entier par rapport au corps. J. Lallement, La Dynamique des instruments à archet,1925, p. 67.
Rem. Le terme semblerait plus usité en anat. zool. qu'en anat. hum. À noter le groupe associatif adduction/abduction constitué par l'assoc. d'anton., présent dans tous les ex.
2. NEUROLOGIE. Signe de l'adduction (associée). Phénomène observé dans l'hémiplégie organique et qui consiste en ce que, si on empêche un mouvement d'adduction dans la jambe saine, il se produit dans la jambe paralysée (d'apr. Lar. 20eet Lar. encyclop.) :
4. ... la cuisse droite est constamment ramenée en adduction forcée, mais il n'y a pas de véritable contracture;... P. Janet, Les Obsessions et la psychasthénie,1903, p. 131.
Rem. C'est la dénomination des signes de Raimiste observés au membre inférieur, ceux qui sont observés dans le membre supérieur étant dits phénomène de la main.
B.− SC. HUM.
1. PHILOS. Introduction d'une ou plusieurs propositions assomptives dans une démonstration (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845).
2. PSYCHOL. Mouvement de l'organisme attiré sous l'effet d'un stimulus vers les sensations du monde extérieur :
5. Dans ces différentes expériences chaque couleur agit toujours dans le même sens de sorte qu'on peut lui attribuer une valeur motrice définie. Dans l'ensemble le rouge et le jaune sont favorables à l'abduction, le bleu et le vert à l'adduction. Or, d'une manière générale, l'adduction signifie que l'organisme se tourne vers le stimulus et est attiré par le monde, − l'abduction qu'il se détourne du stimulus et se retire vers son centre. M. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 242.
3. THÉOL. Action par laquelle, sous l'effet des paroles de la consécration, le Christ se rend présent sous les espèces eucharistiques :
6. Le corps du Christ existait auparavant, mais n'existait pas sous les espèces du pain; il y existe à la suite des paroles de la consécration; c'est-à-dire que, par cette adduction, le corps du Christ, qui existait seulement dans le ciel, existe encore sous les espèces du pain... Théol. cath.t. 15, 11946, p. 1402.
C.− SC. APPLIQUÉES.
1. MÉCAN. ,,Mouvement intérieur d'une mécanique.`` (Besch. 1845).
2. TRAV. PUBL. Action de conduire un liquide ou un fluide d'un lieu à un autre. Tube d'adduction; adduction d'eau :
7. Les brûleurs [à gaz] sont alimentés,..., par un mélange de gaz et d'air atmosphérique...; le gaz est lancé par un petit ajutage disposé dans l'axe du tube d'adduction... L. Ser, Traité de physique industrielle,t. 2, 1890, p. 579.
8. Un centre industriel urbain engendre des voies additionnelles de transports, des adductions d'eau et d'énergie, un équipement sanitaire. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 259.
Prononc. − 1. Forme phon. : [adyksjɔ ̃] ou [addyksjɔ ̃]. En ce qui concerne le redoublement de d, cf. addition. Enq. : /adyksiõ/. 2. Dér. et composés. − -duct- : abduction, adducteur, adductif, (re-, auto-) conduction, éduction, déduction, induction, (ré-) introduction, non-reconduction, (re-, super-, sur-) production, réduction, séduction, traduction.
Étymol. ET HIST. − 1. 1541 anat., « mouvement résultant de l'action des muscles adducteurs » (Jehan Canappe, Tabl. anatomiques, IV ds R. Hist. litt. Fr., t. 1, p. 490 : Car les abductions sont plus fortes que les adductions); xvies. id. « id. » (Paré, IV, 29 ds DG : L'adduction des doigts vers le poulce); 2. 1871 « action de dériver ou de conduire les eaux d'un lieu à un autre » (Courrier du Gard ds le Siècle, 27 août 1871 ds Littré : La grande entreprise de l'adduction à Nîmes des eaux du Rhône). Empr. du lat. adductio, méd. « action d'attirer; mouvement qui attire » dep. ves., Cael. Aurel., passim ds TLL s.v.; au sens 2, d'apr. le lat. adducere « amener », fréquemment empl. en parlant d'eau : Varron, Rust., 3, 14, 2 ds TLL s.v., 594, 32 : si adduxeris aquam fistula.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 12.
BBG. − Barb.-Card. 1963. − Bél. 1957. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Privat-Foc. 1870. − Séguy 1967. − Spr. 1967. − Théol. cath. 1951. − Thomas 1956.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·