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ACRE, subst. fém.

ACRE, subst. fém.
MÉTROL. (agraire). Mesure agraire usitée autrefois en France, d'une valeur, d'environ 50 ares, variable selon les provinces, encore en usage dans les pays britanniques, où elle vaut environ 40 ares :
1. On croit qu'il reste plus de cent cinquante millions d'acres de terre propre à la culture, sans compter le sol des grandes forêts. F.-R. de Chateaubriand, Voyage en Amérique, en France et en Italie,t. 7, 1827, p. 114
2. ... six mille acres avaient été enclos de palissades, selon l'usage américain... P. Mérimée, Mélanges historiques et littéraires,1855, p. 50.
Régionalisme (Ouest de la France) :
3. Mesure de superficie. Au Pays de Caux, on distingue : la « grande acre » (68 ares, 66 centiares) et la « petite acre » (56 a. 75 c.). R. Mensire, Le Patois cauchois,1939, p. 55.
Prononc. − 1. Forme phon. : [akʀ ̥]. − Rem. Ac. 1694-1878, Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787, Lav. 1828, Poit. 1860 et Littré précisent que l'[a] est bref. 2. Homon. et homogr. : Acre nom propre (cf. Lar. encyclop.).
Étymol. ET HIST. I.− Lat. médiév. − 839 Gand, accrum « mesure agraire » (Gysseling-Koch, Dipl. Belg., no51, Gand ds Nierm. t. 1 1954-58, s.v. acra : De terra arabili est in V. accrum, est ad seminandum modios 15); 893 Rhénanie, agram « id. » (Chart. Rhen. med., I, 135, 7 ds Mittellat. W. s.v. acra : in orto facit agram integram; 135, 8 mundat in o. agram I et plantat); 1006 Fécamp, hacrea « id. » (ds M. Bambeck, Boden und Werkwelt, 115, Beiheft zur Z. rom. Philol., 1968, p. 77 : 1006 Fécamp : hec ex hereditario jure concessa super addo : ... aecclesiam Scrotivillae et aliquid terrae arabilis; apud Harofloz. I. mansum cum. LX. pensis salis cum. IIII. hacreis prati ds Recueil des actes des ducs de Normandie, 911-1066, éd. Fauroux, Caen 1961 = Mém. de la Soc. des Antiquaires de Norm., XXXVI, 80). À la suite de cette attest. M. Bambeck, ibid., en cite une trentaine en lat. méd. du domaine norm. ou de l'Ouest de la France, allant jusqu'à l'année 1245. [Le texte de Rouen, daté de 1059 ds Bl.-W.5, est lui aussi lat. Quant au texte de Laval, 1125, auquel font allus. Dauzat 1968 et FEW t. 15, 1 s.v. aecer, il est également lat. (A. Bertrand de Broussillon, La Maison de Laval, 1020-1605. Étude historique accompagnée du Cartulaire de Laval et de Vitré, Paris, 1895 ds H. Drevin, Die französischen Sprachelemente in den lateinischen Urkunden des 11. und 12. Jahrhunderts, p. 11 : septem acras terrae)]. II.− Fr. − Ca 1170 agn. acre et agre « mesure agraire » (La Vie d'Édouard Le Confesseur, 1reversion, poème anglo-normand du xiies. p. par Östen Södergård, Uppsala, 1948, p. 263, vers 4953 : Les treis acres kil desevrerent Furent treis reis ki puis regnerent, Ki d'estrange lignage esteient Ne Alfred rien n'aparteneient., et p. 260 ibid. vers 4832 : Que treis agres toz cumprendreit); entre 1157 et 1217 acre « mesure agraire » (A. Neckam, Notice sur les Corrogationes Promethei ds P. Meyer, Notices et Extraits des manuscrits de la Bibl. Nat. et autres bibl., XXXV2, 641 sqq., p. 676, ds T.-L. s.v., Commentaire sur Rois, Livre I : Jugeri (XIV, 4); antiqua gramatica est ut dicatur hoc jugerum, [et] dicitur in gallico acre); 1290 acre « id. » (S. Evroult, A. Orne ds Gdf. Compl. s.v. : Pour chacune acre). Le mot fr. acre se dit surtout en parlant de l'acre anglaise ou de la mesure agraire de Normandie. À partir de 1900 env. les dict. indiquent que le mot est vieilli. Le mot est très répandu dans les lang. germ. d'où il a passé en fr.; cependant il est difficile de préciser par quelle voie. Corresp. dans le domaine germ. : norv. dan. ager, suéd. åker, norv. mod. aaker, a. nord. akr, got. akrs, ags. accer, angl. acre, a. sax. akkar, néerl. mod. akker, a. fris. ekker, a. h. all. ackar, n. h. all. Acker, m. h. all. acker, formes remontant selon Kluge 1967 à un germ. *akra-(le mot existe aussi dans d'autres lang. i.-e. : lat. ager « champ », gr. agrós, arménien art « id. », skr. ajra- « pâturage »); toutes ces formes remonteraient à un i.-e. *agro- « pâturage ». Le mot a pris, outre le sens de « terre », celui de « mesure agraire » mais seulement dans certaines lang. germ. : ags. aecer, angl. acre, m. b. all. acker (Lasch-Borchl. t. 1 1956) et m. h. all. acker (Lexer 1963) ainsi qu'en lat. médiév., en agn., dans les dial. de Normandie jusqu'à nos jours (Moisy 1885) et en fr. où il ne signifie plus que « mesure agraire ». L'hyp. la plus vraisemblable est donc une pénétration du mot par les invasions norm. au ixes. (R.-P. de Gorog, The Scandinavian Element in French and Norman, New-York, 1958, pp. 99 et 100) où les envahisseurs scand. (d'apr. E. G. Léonard, Hist. de la Normandie, P.U.F., 1944, p. 19) ravagèrent les Flandres (cf. l'attest. de Gand 839), dévastèrent les régions du Rhin (cf. Chart. Rhen. 893), occupèrent les côtes de la Manche (cf. Charte de Fécamp 1006); il y eut alors en Normandie une importante répartition des terres, ce qui expliquerait l'abondance des attest. dans cette région. À l'encontre de cette hyp., le fait que l'a. nord. akr, selon De Vries Anord. 1962, signifie « champ, grain » et non « mesure agraire »; il faudrait alors supposer que l'évolution sém. de « champ » à « mesure agraire » s'est produite dans les régions envahies, accompagnée d'une différenciation de genre, le fém., peut-être sous l'influence du lat. acnua « mesure agraire », étant spéc. réservé à la « mesure de terre ». L'hyp. d'une orig. ags. proposée par Bl.-W.5, Dauzat 1968 et FEW t. 16, 1 s.v. aecer (abandonnée d'ailleurs dans un additif, t. 15, 2) fait difficulté, étant donné l'ancienneté des attest. sur le Continent (voir sup.), bien ant. à 1066 (Hastings), date avant laquelle il est difficile de concevoir un courant ling. allant de l'Angleterre vers la France. Cependant en faveur de cette hyp. : la localisation géogr. du mot et le sens « mesure agraire », attesté pour l'ags. ca 1000 (Ælfric, Dial. in OE. and Lat., Thorpe Anal. 8 ds NED s.v. acre : Ælce daez ic sceal eriam fulne aecer oð ðe mǎre) [C'est donc à tort, semble-t-il que M. Bambeck, loc. cit., date la première attest. ags. de 1086, d'apr. Latham, Revised Medieval Latin Word- List from british and irish sources, London, 1965, date représentant pour M. Bambeck un argument essentiel pour rejeter l'orig. ags.] L'hyp. d'un germ. *akker « champ » (M. Bambeck, loc. cit. et reprise par FEW additif t. 15, 2 s.v. aecer), fondée en premier lieu sur la localisation des attest. de Gand 839 et de Rhénanie 893, ne rend pas compte de la multiplicité des attest. dans le domaine norm.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 114.
BBG. − Barb. Infl. 1919, p. 19. − Baudhuin 1968. − Bél. 1957. − Comm. t. 1 1837. − Privat-Foc. 1870. − Romeuf t. 1 1956.

ÂCRE, adj.

ÂCRE, adj.
A.− Au propre. Qui est irritant aux sens et principalement au goût et à l'odorat.
1. Irritant au goût :
1. ... mais nous n'en restons pas moins dans une ignorance invincible sur la question de savoir pourquoi les composés chimiques, bien caractérisés par cette double propriété, agissent sur l'organe du goût de manière à nous procurer la sensation de saveur acide, plutôt qu'une sensation de saveur amère, âcre ou astringente. A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 174.
2. ... comme des gouttes de cire épaisse, les citrons pendent, parfumés; dans l'ombre ils sont blancs et verdâtres; ils sont à portée de la main, de la soif; ils sont doux, âcres; ils rafraîchissent. A. Gide, L'Immoraliste,1902, p. 400.
3. Les grognements rauques de l'homme qu'il étreignait, son souffle que viciait un relent de tabac et d'eau-de-vie, cela se confondait avec la sensation de son mal, d'une tumeur venimeuse qui grossissait dans sa poitrine, lui emplissait la bouche d'une âcre et fielleuse amertume. M. Genevoix, Raboliot,1925, pp. 272-273.
2. Irritant à l'odorat :
4. La poussière de riz blafarde son cou maigre, Et ses cheveux, tordus dans un chignon épais, À l'âcre odeur du roux mélangent l'odeur aigre Des parfums éventés qu'on achète au rabais. H. Murger, Les Nuits d'hiver,Courtisane, 1861, p. 165.
5. La nuit était pleine d'odeurs délicieuses et il respirait un peu malgré lui, comme si la chose n'eût pas été tout à fait permise, le lourd parfum du chèvrefeuille mêlé à une âcre et fine senteur de feuilles mortes. J. Green, Moïra,1950, p. 62.
À l'odorat et à l'ouïe :
6. Plusieurs observations m'ont fait voir que l'état de spasme des intestins en particulier, soit qu'il résulte de quelqu'affection nerveuse chronique, soit qu'il ait été produit par l'application accidentelle de quelque matière âcre, irritante, corrosive, agit spécialement sur l'odorat et sur l'ouie... P. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 359.
P. ext.
1. Irritant à l'ouïe.
7. − C'est moi, cousine! dit Luca d'une voix dont la sonorité âcre et mordante pouvait aider à l'illusion qui retenait encore la marquise dans un monde surnaturel. O. Feuillet, Onesta,1848, p. 325.
8. ... au milieu de cette gaieté franche et ronde, et à gorge déployée, de tout un parterre, un rire perçant s'élevait, une note plus haute que le ton, âcre, criante, convulsive : c'était le rire de l'acteur, de Molière lui-même, qui s'était trahi. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 209.
2. Irritant pour les yeux : une fumée âcre.
Emploi substantivé :
9. À six heures, en août, quand le soleil est rose et que le bruit d'un char sur les pierres arrive de loin dans la campagne, il traîne un grand parfum de paille tiède et de ces herbes poussiéreuses qui sentent l'âcre au bord des chaumes. H. Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 15.
Rem. 1. L'ex. 4 oppose les doublets âcre/aigre (cf. étymol.). Âcre se dit princ. d'une sensation olfactive; aigre d'une sensation gustative. Lorsque âcre signifie « ce qui est irritant au goût », il ne s'agit pas uniquement, comme pour aigre, d'une saveur acide, mais aussi bien d'une saveur amère (ex. 1) ou salée. Dans l'ex. 9, noter l'expr. sentir l'âcre créée par anal. à d'autres plus cour. : sentir le roussi, le renfermé, etc. Les emplois plur. du mot sont peu fréquents. Ils apparaissent plutôt dans des cont. poétiques où ils qualifient des parfums, des senteurs. 2. Assoc. paradigm. Les principaux équivalents rencontrés soulignent l'idée de causticité. Ainsi âcre est associé à mordant (ex. 7), irritant (ex. 6), acide (ex. 1), acerbe, corrosif (ex. 6), caustique, sulfureux. etc. Lorsque, excep., la sensation éprouvée n'est pas désagréable, âcre se trouve associé à des qualificatifs comme doux (ex. 2), fin, délicieux (ex. 5), odorant, parfumé (ex. 2).
B.− Au fig. Qui a un caractère irritant, agressif, blessant.
1. [S'applique à une attitude, à un sentiment ou à son expression] :
10. Mais, vrai, j'ai trop pleuré! les aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate! Ô que j'aille à la mer! A. Rimbaud, Poésies,Le Bateau ivre, 1871, p. 131.
11. La mer, abondamment sur le monde étalée, Gardera, dans la route errante de son eau, Le goût de ma douleur qui est âcre et salée Et sur les jours mouvants roule comme un bateau. A. de Noailles, Le Cœur innombrable,L'Empreinte, 1901, p. 29.
12. Pendant cinq minutes, sans reprendre haleine, il déblatéra contre le mariage des écrivains, sans mesure, et, disons-le, sans bon goût. Vérités, demi-vérités et sophismes se pressaient sur ses lèvres, mêlés à d'âcres sarcasmes. H. de Montherlant, Les Jeunes filles,1936, p. 966.
13. ... il parle le même langage doucereux, un peu moqueur et obséquieux, semé de diminutifs rampants et agressifs, de mots prolongés servilement par ces suffixes sifflants qui, dans la langue russe du temps, marquaient une sorte de déférence âcre et sucrée, et, par moments, il se redresse gravement de toute sa taille d'homme, il domine, gratifie, pardonne généreusement, écrase. N. Sarraute, L'Ère du soupçon,1956, p. 31.
Rem. Syntagmes rencontrés : jalousie, douleur, plaisir, propos âcre.
2. [S'applique à une pers. considérée du point de vue de ses attitudes, etc.] :
14. Ces peuples ramassés, ces brûlants mercenaires Étaient comme des loups maigres et décharnés. Ces peuples assemblés, ces lourds légionnaires Étaient des chiens de garde ardents et acharnés. Et ces peuples crevés, ces âcres mercenaires Se payaient d'or, d'argent, de crimes et d'ordure. Ch. Pèguy, Ève,1913, p. 855.
15. Comme il est jeune! comme je suis âcre, déjà, à côté de lui! est-ce que je ne vais pas le contaminer? il pourrira, lui aussi. Quelle honte! des postes d'observation j'interrogeais l'étendue, me demandant à quel endroit le prochain obus allait tomber : ... H. de Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 256.
Rem. Contrairement au sens propre, le sens fig. de âcre est gén. dépréc. : il dénote un trait de caractère désagréable. Âcre est associé à aigre, sombre, hargneux, rageur, acharné, irritable...
Prononc. − 1. Forme phon. : [ɑ:kʀ]. Enq. : /akʀ, D/. 2. Dér. et composés : âcrement, âcreté.
Étymol. ET HIST. − 1606 « piquant au goût et à l'odorat » sens propre (Nicot s.v. : Comme sont aux oignons et semblables, acer, acris et hoc acre); 1611 « id. » sens propre et fig., en parlant d'une pers. (Cotgr. s.v. : Acre, com. Eager, sharpe, tart, sower, unripe; also earnest, vehement). [Dans l'attest. 1334, Gir. Rouss., 6474 ds Gdf. Compl. s.v. acre « dur, âpre » aucres ne représente pas le mot vedette mais une mauvaise transcription de la forme ancrés de l'éd. Mignard, vers 6474, prob. utilisée par Gdf. (classée par T.-L. s.v. engrès< ingressus; il correspond à la forme angrès de l'éd. Ed. Billings Ham, v. 6474, ms. de base Montpellier, Méd. H 349, xives., le ms Montpellier, Méd. H 244, xves., portant la var. aigre); voir FEW s.v. ingressus.] Empr. au lat. acer, acris assimilé en lat. vulg. à la 2edéclinaison. Pour l'étude de ces formes et celle des sens du lat. acer, voir aigre, dont âcre est le doublet savant. Âcre a peut-être appartenu d'abord au lang. méd. Cf. Rich. t. 1 1680 : Urine âcre. Fur. 1690 : Les médecins appellent âcre, toute saveur qui imprime un sentiment de chaleur brûlante sur la langue... ibid. 1701 : Les médecins distinguent deux sortes de saveurs âcres : l'une qui procede du chaud et du sec; comme dans le poivre : l'autre du chaud et de l'humide; comme dans l'ail. [Ces déf. utilisent la théorie anc. des quatre éléments dont les combinaisons produisent la variété des corps, ces quatre éléments étant le chaud (ou feu), le froid (ou air), le sec (ou terre) et l'humide (ou eau)].
STAT. − Fréq. abs. litt. : 436. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 313, b) 952; xxes. : a) 904, b) 531.
BBG. − Bailly (R.) 1969. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bouillet 1859. − Comm. t. 1 1837. − Fér. 1768. − Gramm. t. 1 1789. − Guizot 1864. − Laf. 1878. − Lav. Diffic. 1846 − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814. − 20. − Plais.-Caill. 1958. − Sardou 1877. − Sommer 1882. − Synon. 1818. − Thomas 1956.

ACRÉ1, interj. et subst. masc.

ACRÉ1, interj. et subst. masc.
Argot
1. Interj. Sert de signal pour avertir d'un danger et inviter à la méfiance. Synon. attention!
Rem. Le terme est attesté sous plusieurs autres formes : acrée ou acrie (France 1907); acrès (L. Larchey, Dict. historique d'argot, Nouveau suppl. 1889); accrès (Nouguier, Notes manuscrites interfoliées au Dictionnaire de Delesalle, 10.01.1900); acret (ex. 3); acrétot (L. Larchey, Dict. historique d'argot, Nouveau suppl. 1889); akrè ou akrèté (A. Humbert, Mon bagne, 1880, p. 115) :
1. Acré. Paix! Silence! Exclamation lancée à l'atelier soit pour avertir les camarades de se taire, soit pour annoncer l'entrée du patron. L. Rigaud, Dict. du jargon parisien,L'Argot ancien et moderne, 1878, p. 5.
2. Subst. dans divers syntagmes :
Nifer de l'acré. Faire attention (cf. G. Delesalle, Dict. argot-français et français-argot 1896).
Coup d'acré :
2. Coup d'acré : Extrême-onction (...) Mot à mot : coup du défions-nous (...) Les plus braves n'ont pas leur confiance entière au dernier moment. L. Larchey, Dict. historique d'argot,1ersuppl., 1880, p. 37.
Il y a de l'acré. Il y a du danger auquel il faut faire attention :
3. Croquebol, pris d'une inquiétude, déclara : − Mon colon, v'là l'moment d'ouvrir l'œil et le bon, et de faire attention au mouvement : y a de l'acret sûr comme je te le dis si nous ne nous cavalons pas à la minute. − Tu crois? fit La Guillaumette terrifié. − Quien parbleu! ça fait pas un pli; ce client-là nous brûle la gueule comme à des pieds! − 'de Dieu! ça s'rait un sale coup! − Tu parles! − En ce cas-là écoute, je vais te dire une bonne chose : faut nous tirer des galipettes! G. Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, pp. 123-124.

ACRÉ2, ÉE, adj.

ACRÉ2, ÉE, adj.
Arg., emploi adj. 1. Vite. 2. Fort. Aboulage acré. Abondance (cf. F. Vidocq, Les Voleurs, 1836).
Rem. Autre forme : agré; cf. aussi cres.
Étymol. ET HIST. − 1. 1836 « fort » adj. servant à renforcer le sens d'un subst. (Vidocq, Les Voleurs ds Esn. 1965 s.v. cres : aboulage acré [« abondance »]); 2. 1848 interj. donnant l'alerte (Pierre [éd.], Argot et jargon, ibid. : Acrie!). Prob. forme euphémique de sacré* (Sain. Sources Arg. t. 2, 1912, p. 266) qui a des sens très voisins dans la lang. pop. Voir aussi FEW t. 11, s.v. sacrare.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 4.
BBG. − Bél. 1957. − Canada 1930. − Esn. 1965. − Larch. 1880. − Larch. Suppl. 1880. − La Rue 1954 (s.v. acrée).Michel 1856.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·