II.− Adj. Relatif à l'Achaïe ou à ses habitants : 4. Les vieilles races industrielles, les Pélasges et d'autres tribus furent asservies, et périrent. Puis, périrent, entre les vainqueurs eux-mêmes, les tribus inférieures, achéennes, etc. Puis, dans les vainqueurs des vainqueurs, Doriens, Ioniens, Romains, les pauvres périrent à leur tour.
J. Michelet, Introduction à l'histoire universelle,1831, p. 417.
5. Les Pélasges qui restèrent en Italie furent assujétis, ceux du Nord (Tyrrhéniens) par le peuple barbare des Rasena, ceux du Midi (Aenotriens et Peucétiens) par les Hellènes, surtout par la ville achéenne de Sybaris.
J. Michelet, Histoire romaine,t. 1, 1831, p. 22.
6. Le type très antique, le type achéen célébré par Homère, n'est pas un simple souvenir; il a reparu plusieurs fois dans le monde. « Il y a eu pendant la Renaissance un réveil superbe de l'idéal classique, de l'évaluation noble de toutes choses »; et après la Révolution, « se produisit tout à coup la chose la plus prodigieuse et la plus inattendue : l'idéal antique se dressa en personne et avec une splendeur insolite devant les yeux de la conscience de l'humanité... (alors) apparut Napoléon, homme unique et tardif s'il en fut ».
G. Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 357.
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P. ext. Relatif à la Grèce archaïque : 7. Nul doute que [l'] ardeur et [les] allures guerrières [du cheval turcoman ou iranien] n'aient beaucoup contribué à son adoption par l'homme; mais, même en cet emploi, c'est déjà associé au char que le montrent les guerres assyriennes ou achéennes. Animal et véhicule avaient donc été introduits ensemble.
P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 221.
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Loc. Ligue achéenne. Confédération de douze cités de l'Achaïe, dirigée contre la domination macédonienne (vers 280 av. J.-C.), puis contre Sparte, enfin contre les Romains (146 av. J.-C.) : 8. Les Achéens voulurent profiter de ce moment pour réduire Sparte, soulevée contre eux par les intrigues de Rome. Métellus, vainqueur de la Macédoine, leur fait dire à Corinthe, qu'à partir de ce moment, Corinthe, Sparte, Argos, Héraclée et Orchomène, cessent de faire partie de la ligue achéenne. L'indignation du peuple fut telle, qu'il massacra les Lacédémoniens qui se trouvaient à Corinthe. Les commissaires romains n'eurent que le temps de prendre la fuite. Les députés que Métellus envoya pour les amuser encore, furent renvoyés avec honte, et la ligue achéenne, déterminée à périr au moins glorieusement, osa déclarer la guerre à Rome.
J. Michelet, Histoire romaine,t. 2, 1831, pp. 98-99.
9. On peut voir dans Polybe et dans Tite-Live que si, en 198, Argos ouvre ses portes aux Macédoniens, c'est que le peuple y domine (...); qu'à Athènes, à Démétriade, à Phocée, la populace est hostile aux Romains; que Nabis, le tyran démocrate, leur fait la guerre; que la ligue achéenne, tant qu'elle est gouvernée par l'aristocratie, leur est favorable; que les hommes comme Philopémen et Polybe souhaitent l'indépendance nationale, mais aiment encore mieux la domination romaine que la démocratie; que, dans la ligue achéenne elle-même il vient un moment où le parti populaire surgit à son tour; qu'à partir de ce moment la ligue est l'ennemie de Rome;...
N.-D. Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 491.