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UNI, -IE, adj. et adv.

UNI, -IE, adj. et adv.
I. − Adjectif
A. −
1. [En parlant d'animés]
a) [En parlant de pers. ou de groupes]
α) Qui est avec, ou qui sont ensemble, de manière à former un tout harmonieux ou à être en union, en association. Anton. séparé, divisé.Indissolublement unis. Plus nous irons vers Dieu, plus nous serons unis, c'est-à-dire rapprochés. Les êtres humains ne sont pas parallèles mais convergents et Dieu est leur foyer (Bloy, Journal, 1903, p. 191).
[En parlant des Trois Personnes de la Sainte Trinité] Trois essences (...) existent dans l'essence divine, non pas distinctes et séparées mais unies et jointes éternellement sans néanmoins se confondre (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 935).
P. anal. [En parlant d'animaux] Au sein de la ruche, toutes [les abeilles] s'aiment et s'entr'aident. Elles sont aussi unies que les bonnes pensées d'une même âme (Maeterl., Vie abeilles, 1901, p. 109).
[En parlant de pers. rapprochées par des liens affectifs ou spirituels] Il semble que jamais les amis n'aient été plus unis que cette année-là (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 63).
En partic. Mariés. Unis devant Dieu; unis par les liens du mariage. Par contrat de mariage, car ils sont unis sous le régime dotal, la femme a reconnu à son mari un apport de trois millions (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 170).
Expr. Unis comme les doigts de la main. V. doigt I B 1.
β) Où règne la concorde. Synon. en bonne entente*, lié; anton. brisé, brouillé, désuni, divisé, séparé.Couple, ménage uni; très, étroitement, tendrement uni. L'Oratoire forme certainement une congrégation très unie, très homogène (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 185).C'était une famille très unie (...). Ils avaient en commun leurs idées, et ils y tenaient (Triolet, Prem. accroc., 1945, p. 308).
b) [En parlant d'États, de sociétés, de groupes; en compos. formant un nom propre] Qui forme un tout organique fédéré. Je vis à l'orient le désert des Casquias et des Tamarouas, qui vivent dans des républiques unies (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 249).
[En parlant d'États, de sociétés]
Les États-Unis (d'Amérique). République fédérale d'Amérique du Nord. Un encore plus grand nombre de nos contemporains continuent d'admirer les États-Unis parce qu'ils sont une démocratie (Morand, New-York, 1930, p. 263).V. américain ex. 1.P. anal. Français et patriote, et se faisant de la paix une conception napoléonienne, il entendait que l'union des nations fût l'œuvre exclusive de la France et que la France présidât en souveraine les États-Unis du monde (A. France, Vie fleur, 1922, p. 514).
Les Nations(-)Unies, Organisation des Nations(-)Unies (O.N.U.). V. organisation B 2 b.Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (U.N.E.S.C.O.). Organisation intergouvernementale ayant pour but de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité, en resserrant, par l'éducation, la science et la culture, la collaboration entre les nations, afin d'assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des libertés fondamentales ». (Ds Éduc. 1979).
Les Provinces-Unies. État fédératif de sept provinces créé en 1579 par le traité d'Utrecht, formant la république de Hollande et qui a cessé d'exister en 1795 (d'apr. Besch. 1845, s.v. province). Les sept Provinces-Unies s'administraient par un stathouder qui s'appelait Orange ou Nassau, quelquefois par deux, et par leurs états généraux (Hugo, Rhin, 1842, p. 419).
Les Provinces Unies de l'Amérique centrale. ,,République fédérative de l'Amérique centrale, divisée en cinq États: Costa, Rica, Guatimala, Nicaragua et San Salvador`` (Besch. 1845, s.v. Guatémala). Provinces Unies ou confédération du Rio de la Plata. État républicain de l'Amérique du Sud (d'apr. Besch. 1845).
Les (trois) Royaumes(-)Unis (vieilli). V. royaume A 2 b.
Le Royaume-Uni. V. royaume A 2 c.
[En parlant de groupes nationaux] Les « Irlandais unis », organisés par Wolf Tone à la fin de 1791, sans distinction de confession, et le « comité catholique » (...) s'accordèrent pour réclamer l'abolition du test et le droit de vote pour les catholiques (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 298).Américains-unis. V. américain II A 2 rem 1.
c) [P. méton.] Qui est formé d'éléments en cohésion, en union; qui forme une unité. Présenter, opposer un front uni. Il y a une chose qui est essentielle, c'est que le parti de la liberté remporte la victoire uni, réellement uni (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 343).
2. [En parlant d'inanimés]
a) [En parlant de choses concr. ou de parties du corps] Qui sont en communication, rapprochés de manière à former un ensemble. Synon. joint (part. passé de joindre), réuni.Nos/les lèvres unies; les/nos mains unies; planches unies. Les arbres d'essences différentes restent unis par les racines, une même terre les nourrit, une même sève gonfle la forêt tout entière (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 448).
b) [En parlant de choses abstr.] Synon. de associé, connexe.Pour indiquer cette dualité du cogito, Descartes en fait le type de toute évidence et lui confie ainsi le critère dernier de la vérité; mais il le réalise en même temps dans une substance qui est le lieu des faits de conscience. Ce sont ces deux traditions qui cheminent tantôt unies, tantôt distinctes dans l'histoire de la philosophie (J. Vuillemin, Être et trav., 1949, p. 1).
B. −
1.
a) [En parlant d'une surface, d'un contour ou d'une étendue liquide ou solide] Qui ne présente pas d'inégalités, pas d'aspérités, pas de variation. Synon. égal, lisse1, nivelé, plain, plan1, plat1, ras3, uniforme1; anton. accidenté, inégal, mouvementé, raboteux, varié.Chemin, espace, mur, sable, sol, terrain uni; eau, façade, glace, mer, onde, peau, pente, plaine, route, surface unie. De là on découvrait de lointaines campagnes, tantôt unies et divisées par d'innombrables clôtures, tantôt montueuses ou couvertes de bois (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 36).Leurs palmes [des fougères] (...) étalaient sous les pins une nappe unie de clarté verte (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 303).
Empl. subst. masc. L'homogénéité du revêtement n'est jamais parfaite, (...) le revêtement perd son uni, des dépressions qui se forment se remplissent d'eau (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 101).
Arg., empl. subst. Mal uni. ,,Celui qui a le visage marqué de la petite vérole`` (Rossignol, Dict. arg., 1901, p. 71).
Loc. adj., vx. À l'uni. De niveau. Il y avait du haut et du bas dans ce jardin, on a mis tout à l'uni (Ac.1798-1878).
b) Qui n'a qu'une couleur ou qui a un aspect uniforme. Couleur unie; le bleu uni du ciel; teint uni. Le ciel uni de fin d'après-midi commençait à peser sur Madrid pleine de flammèches et d'étincelles (Malraux, Espoir, 1937, p. 744).Empl. subst. masc., rare. Céladon d'un uni de ton et d'une glaçure de pierre précieuse réalisant presque le jade (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 248).
[En parlant d'un tissu, d'un matériau et, p. méton., d'un vêtement] D'une seule couleur et sans ornement, sans relief. Anton. imprimé, ouvré.Tissu, velours uni; étoffe, nappe, soie, toile unie. Sur la cheminée, une glace, un vase en porcelaine unie entre deux lampes (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 121).Elle portait une robe noire toute unie (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 46).
Spécialement
BÂT., ARCHIT. ,,Dont la surface est plane, égale, sans aspérités, sans saillies, sans ornements`` (Jossier 1881). Champ uni; panneau, plafond, mur tout uni. De ses arcades aux colonnes diverses, torses ou unies, on découvre les toits nivelés par l'altitude (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 58).
ÉBÉN. Meubles unis. ,,Meubles sans moulures ni sculptures`` (Jossier 1881). Quand le placage doit être absolument uni, tout l'art de l'ébéniste consiste à dissimuler les raccords entre deux feuilles plaquées et à choisir les veines du bois de manière à ce que la surface obtenue soit d'une très grande uniformité (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 89).
TEXT. Armure unie. Armure fondamentale où les fils sont intercalés régulièrement, un dessus un dessous (envers et endroit identiques) (d'apr. Rama Maroq. 1975). Empl. subst. masc. Il a fabriqué dans sa première jeunesse le satin et le gros de Naples, les unis et les façonnés (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 363).En augmentant l'uni d'un pris dans le sens trame, nous obtiendrons un reps en long ou effet trame ou « gros de Naples » (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p. 69).
2. P. anal.
a) Vx. Chant, style uni. ,,Chant, style sans ornement`` (Littré).
b) [En parlant de l'expr. verbale] Simple, sans ornement, ni effet. Syle uni. Plus l'expression est alors naturelle, unie et simple, plus elle frappe (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 86).
Empl. subst. masc., rare. Cette présentation des faits de par sa nature même et l'égalité, l'uni du ton sur lequel je les présente, fait aussitôt lever dans l'esprit de l'interlocuteur tous les commentaires mêmes que je m'interdisais (Du Bos, Journal, 1922, p. 115).
c) Pop., fam., vieilli. Uni comme bonjour. Simple et sans façon. Je n'ai point de nouvelles à vous apprendre, ni de la famille, ni de la politique, ni de rien. Ces quinze jours-ci sont unis comme bonjour (Balzac, Corresp., 1822, p. 160).
d) Vieilli
Qui s'écoule sans variété, sans diversité. Synon. calme, monotone, tranquille, uniforme1; anton. mouvementé, varié.Heures unies; existence, vie unie. Un grand bruissement uni de train rapide (Gracq, Beau tén., 1945, p. 123).
[En parlant de qqn ou d'un aspect de son comportement] Simple et naturel, sans façon. Il me répondit d'un air uni, indifférent comme s'il s'était agi d'un autre (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 201).Dans un bourg (...) du côté de Tauves, un curé prit à gages un garçon de campagne, tout uni, tout champêtre (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 176).
e) HIPP. [En parlant d'un cheval] Qui est parfaitement rassemblé; qui galope régulièrement (d'apr. St-Riquier-Delp. 1975).
Allure unie. Allure régulière et également espacée (d'apr. Tondr. Cheval 1979). Galop uni. Galop régulier (d'apr. Ac. 1935).
II. − Adv., vx. D'une manière égale. Synon. également, uniment.Cela est filé bien uni (Ac. 1835-1935). Le temps coulait uni, sans un pli, sans une ride, sans hâte, comme s'il eût dû durer toute la vie (Rolland, Âme ench., t. 2, 1925, p. 206).
Prononc. et Orth.: [yni]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. unir. Fréq. abs. littér.: 3 242. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 621, b) 3 103; xxes.: a) 2 558, b) 5 790.

UNIR, verbe trans.

UNIR, verbe trans.
I. − Empl. trans. dir.
A. − Mettre ensemble deux ou plusieurs éléments de façon à former un tout ou à ne faire qu'un.
1. [Les compl. désignent des animés] Qqn1unit qqn2à/avec/et qqn3
a)
α) Faire exister ensemble des personnes ou leur vie, leur destinée, de façon à ne faire qu'un. Synon. accorder, assembler, réunir ; anton. éloigner, séparer.Être uni à Dieu, à qqn par le cœur; (être) unis par l'amitié, par l'amour, par un lien, par des liens de, par des rapports, par le sang:
L'être en état de grâce, comme il ne cesse pas d'être uni au Christ, s'il vient à subir le martyre, comme il ne cesse pas d'être en état d'assentiment à son Créateur, participe à la même passion et en dilate sur tout ce qui l'entoure la vertu d'expiation et de rachat. Claudel, Nuit Noël, 1915, p. 576.
Absol. Justement, parce qu'Il est Celui qui unit, il [Jésus] est aussi Celui qui trie, qui sépare, et qui juge. Il y a le bon grain, dans l'Évangile, et les brebis, et la droite du Fils de l'homme, et la salle du festin nuptial, et le feu qui embrase de joie. Mais il y a aussi l'ivraie; il y a les boucs; il y a la gauche du Juge (Teilhard de Ch., Milieu divin, 1955, p. 187).
[Le suj. désigne la nature, la cause de l'union des pers.] Qqc. unit qqn1à/avec qqn2.Lien qui unit les hommes, les membres d'un groupe; lien(s), parenté, rapports qui unissent des personnes; sentiment, sympathie qui unit des personnes; unir les cœurs, les âmes; lien qui unit l'individu à la société, à un groupe; solidarité qui unit (des hommes). L'horreur du mal unit à Dieu, car Dieu a le mal en horreur (Joubert, Pensées, t. 1, 1824, p. 139).
β) En partic. Marier.
[Avec compl. au plur. désignant les membres du couple, ou au sing. désignant le couple lui-même] Il disait: « Il va nous unir, comme mari et femme » (Vercors, Sil. mer, 1942, p. 37).À quelque temps de là, je ceignis pour la première fois mon écharpe en vue d'unir le nouveau couple (Gide, Feuillets d'automne, 1949, p. 1094).
[Avec compl. au sing.] Qqn1unit qqn2à/avec/et qqn3.Vatard crut que sa réponse aux propositions d'unir Désirée avec Auguste était cause de ces bourrasques (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 199).Ainsi vous avez envisagé d'unir votre fille à ce révolutionnaire? (R. Char, Trois coups sous les arbres, 1985 [1967], p. 1004).
Absol. L'ancien blason du notariat exprimait pittoresquement ce pouvoir d'unir qu'a le notaire: c'étaient deux mains l'une dans l'autre (Gozlan, Notaire, 1836, p. 34).
[Le suj. désigne qqc.] Les fiancés échangent devant le prêtre le oui qui les unit (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 152).
γ) Créer l'entente, la concorde. Synon. accorder, rapprocher, rassembler, réunir; anton. diviser.Être étroitement, intimement unis. Qu'aucune force au monde ne dresse plus jamais les uns contre les autres ces Français que, dans la Résistance, le général de Gaulle a unis (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 391).
Absol. L'absence unit et désunit, elle rapproche aussi bien qu'elle divise, elle fait se souvenir, elle fait oublier (Fromentin, Dominique, 1863, p. 16).
b) [Les compl. désignent un ou plusieurs États, des pers. physiques ou morales] Qqn1unit qqn2à/et qqn3.Associer politiquement ou économiquement. Synon. allier, annexer, fédérer, réunir.François Ier, d'après la prière des États assemblés à Vannes, unit, par édit publié à Nantes en 1532, le duché de Bretagne à la couronne de France, garantissant à ce duché ses libertés et privilèges (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 196).En 1786, par un traité de commerce qui sera un des griefs des États Généraux contre la monarchie (...), le gouvernement de Louis XVI voulut réconcilier les deux pays, les unir, les associer par les échanges (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 15).
c) Rare. [Le suj. désigne une entité concr.] Lier matériellement. Ils allaient du même pas, obligés de se presser l'un contre l'autre, de cette allure gênée, maladroite, spéciale aux prisonniers que la chaîne unit par le bras et entrave (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 461).
2. [Les compl. désignent des inanimés] Qqn1/qqc.1unit qqc.2à/avec/et qqc.3
a)
α) Mettre ensemble pour former un tout. Synon. additionner, adjoindre, agglutiner, agréger, amalgamer, fondre, fusionner, joindre, lier, mélanger, mêler, réunir, raccorder; anton. désagréger, disloquer, distinguer, séparer, trier.On unit l'eau-de-vie au sucre et aux parfums, pour (...) en faire des potions qu'on appelait, suivant l'usage du temps, potions cordiales (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 277).
β) [Le suj. désigne une ou des pers.; les compl. désignent des entités abstr.] Mettre en relation, en communication. Synon. associer, joindre, rapprocher, relier, réunir; anton. disjoindre, dissocier.Unir des idées. Dans tous ces monastères on a travaillé à unir les lettres anciennes avec les doctrines chrétiennes (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 104).Je veux unir la pensée et son contenu, sortir avec élégance d'une contradiction pour laquelle les artistes n'ont encore trouvé que des solutions grossières (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 117).
[P. méton.; le suj. désigne le lien] Relations qui unissent des choses, des personnes à des choses. Tout s'harmonise dans la nature; des rapports secrets unissent l'aigle et le brin d'herbe, les anges et nous dans l'ordre de l'intelligence (E. de Guérin, Journal, 1838, p. 200).
[Le compl. d'obj. désigne des mots] Synon. agencer, associer, attacher, combiner.Ma pensée grelotte encore avec une incohérence sénile, incapable d'unir deux mots, tant j'ai eu froid en voyage (Mallarmé, Corresp., 1865, p. 191).
[P. méton.; le suj. désigne une entité abstr.] Il y a donc dans toutes les langues (...) des prépositions (...) dont la fonction est d'unir un nom ou un adjectif, à un autre nom qui lui sert de complément (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 116).
[Le compl. d'obj. est un subst. sing. coll.] Puis donc qu'on [Bergson] ne nie pas l'extériorité réciproque des parties de l'espace, il faudrait chercher à unir cette multiplicité homogène (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 121).
γ) [Le suj. au plur. désigne des pers.; le compl. d'obj. au plur. désigne souvent des attributs des pers., à valeur réciproque, précédé souvent d'un adj. poss.] Mettre en commun en vue d'un but déterminé. Synon. conjuguer, joindre, rassembler.Unir les compétences, leurs efforts, leurs forces, leurs voix. Ils se sont rencontrés en route et ont uni leurs commerces (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 346).
δ) [Le suj. désigne souvent une entité concr. ou une partie du corps, d'un organe] Lier matériellement. Synon. attacher, enchaîner, joindre, relier.Avec le temps, les larges membranes qui unissent les doigts des canards, des oies, etc., se sont formées telles que nous les voyons (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 249).
b) Qqn1/qqc.1unit qqc.2à/avec/et qqc.3Faire communiquer, se toucher.Synon. joindre, rapprocher, rejoindre, réunir.Unir leurs mains, leurs lèvres. Ses épais sourcils (...) étaient tellement rapprochés, qu'il suffisait pour les unir d'un simple froncement (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 89).
c) Relier par un moyen de communication. Synon. desservir, joindre, relier.Il arrêtait l'heureuse et hardie mesure d'unir le golfe de Venise et celui de Gênes, à l'aide du Pô et d'un canal qui, partant d'Alexandrie, eût gagné Savone au travers de l'Apennin (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 263).Tramways. Lignes intérieures. (...) La ligne Montrouge-Gare de l'Est, dessert l'une des plus grandes artères de la ville. Elle relie le Sud au Nord et coupe l'agglomération en deux portions presque égales. Elle unit des quartiers en plein développement, au centre des affaires et du travail (Albitreccia, Gds moyens transp., 1931, p. 70).
d) Qqc.1unit qqc.2à/avec qqc.3Constituer un élément de liaison.De même que les colonnes d'un temple, émergeant seules du sable, montrent encore les vestiges de la table qui s'est éboulée, ainsi ces piliers solitaires témoignent d'un vaste plateau qui les unissait autrefois (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 174).
e) Littér. Qqn unit qqc.1à qqc.2Faire coopérer.Synon. allier, joindre, marier (v. ce mot II).Apporte de Selma la harpe secourable; Unis ta voix légère à mes tristes accents: Le barde va chanter un combat mémorable (Baour-Lormian, Ossian, 1827, p. 66).
f) Qqn/qqc.1unit qqc.2à/avec/et qqc.3Posséder à la fois, faire coexister deux caractères, deux qualités très différentes, le plus souvent contrastés.Synon. ajouter, allier, associer, joindre.Digne neveu d'Innocent III, il sut unir toujours la justice et la fermeté (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. xviii).On retrouve pareillement en lui cette race d'entraîneurs d'hommes qui sait unir la méthode à l'élan (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 51).
[Le compl. d'obj. est un subst. au plur.] Unir les contraires. La doctrine qu'on prônait était un éclectisme aristocratique, qui s'efforçait d'unir les caractères distinctifs de trois ou quatre grandes époques musicales, du VIeau XXesiècle (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 695).
B. − Rare. [Le compl. d'obj. est un subst. sing.] Qqn/qqc.1unit qqc.2Rendre égal, uni, supprimer les aspérités de.Synon. aplanir, égaliser, lisser, planer1, polir.Je ne vous croyais pas si jeune. Où diable avez-vous vécu? Vous êtes un caillou non uni par les frottements (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 102).Une lumière de lune (...) qui adoucit la ride, unit le teint, baigne le contour (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 117).
II.
A. − Empl. pronom.
1. [Le suj. au plur. désigne des entités concr., des éléments] Se trouver ensemble pour former un tout. Synon. adhérer, se confondre, se fondre, se joindre, se mêler.Le surplus d'une fontaine chante en deux sources. Elles tombent du roc et le vent les éparpille. Elles pantèlent sous l'herbe, puis s'unissent et coulent ensemble sur un lit de jonc (Giono, Colline, 1929, p. 9).Les cellules fixes, qui s'unissent pour former les organes (Carrel, L'Homme, 1935, p. 86).
Rare. [Le suj. est un subst. sing. coll.] Le chaos tourbillonnant de la barbarie, qui, dès Attila, dès Théodoric, voulait se fixer et s'unir, trouva son centre en Charlemagne (Michelet, Introd. Hist. univ., 1831, p. 422).
2. [Le suj. au plur. désigne des entités abstr. ou douées de vie] Être associé de façon harmonieuse. Synon. s'harmoniser, se marier (v. ce mot II).On ne sait si c'est le soleil encore ou si c'est déjà la Grâce, Tant la nature et l'esprit s'unissent en de subtils accords! (Claudel, Feuilles Saints, 1925, p. 615).
Rare. [Le suj. est un indéf.] Concourir. Environ la trentaine, tout semblait s'unir pour abattre ma confiance naïve en la vie (Blanche, Modèles, 1928, p. 5).
3. [Le suj. au plur. désigne deux ou plusieurs caractères différents] Exister ensemble. Synon. s'allier, s'associer, cohabiter, se concilier, s'enchaîner.Un type de héros en qui s'unissent l'aptitude à l'action, la culture et la lucidité (Malraux, Conquér., 1928, p. 163).
B. − Empl. pronom. réfl.
1. Qqn1s'unit à qqn2; qqn1s'unit avec qqn2(plus rare)
a) Être en communion avec; se joindre à. Synon. s'associer à, communiquer avec.S'unir à Dieu; Dieu s'unit à l'humanité; s'unir de cœur, d'intention à qqn. Pompée voulant faire confirmer tout ce qu'il avait fait en Asie, malgré Cicéron, Lucullus et Caton, il s'unit étroitement avec Crassus et César (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 232).
Absol., rare. Le Christianisme sauve, avec les droits de la pensée, l'aspiration essentielle de toute mystique: s'unir (c'est-à-dire devenir l'Autre) en restant soi (Teilhard de Ch., Milieu divin, 1955, p. 139).
[P. méton.; le compl. désigne une action] Il a ressenti l'effroi de l'univers et de la vie. Il s'est uni à la communion des vivants et des morts (Barrès, Cahiers, t. 7, 1909, p. 199).
P. anal. [Le suj. désigne qqc.] C'était (...) en nous et par nous que la nature connaissait Dieu, et non seulement l'adorait, mais s'unissait à lui dans l'Eucharistie (Mauriac, Journal 1, 1934, p. 89).
b) En partic. Épouser; vivre avec; avoir des relations sexuelles avec. Elle était convaincue qu'elle trouverait le bonheur en s'unissant avec lui; mais elle ne pouvait l'épouser qu'en montrant son acte de naissance (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 54).Et le mâle s'était uni à la femelle, le peuple est né, Que tu gouvernes avec sagesse selon les règles de la Musique et le précepte de l'Antiquité (Claudel, Repos 7ejour, 1901, i, p. 798).
2. Qqc.1s'unit à/avec qqc.2
a) [Le suj. désigne une chose, notamment une partie du corps ou d'un organe] Communiquer avec, se joindre à. Synon. s'attacher à, coopérer.Un corps s'unit (chimiquement) à un autre. Chacune des apophyses, tant épineuses que transverses, a aussi un petit ligament qui l'unit à celle qui la précède ou qui la suit. La dernière vertèbre s'unit absolument de la même manière avec l'os sacrum (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 154).
b) Littér. Exister en même temps que, coopérer avec. Synon. s'allier à, se joindre à, se marier à (v. ce mot II).Le murmure des invités s'unit au bruissement des pas qui foulaient le sable (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 408).
c) [Le suj. et le compl. désignent deux qualités distinctes, voire opposées] Exister en même temps que. Synon. s'ajouter à, s'allier à, s'associer à, se joindre à.Il venait de composer une recette, en vers, où ses idées de vieux militant s'unissaient à des conseils de cuisinier (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 195).
C. − Empl. pronom. réciproque
1. Qqn1et qqn2s'unissent (l'un à l'autre/entre eux)
a) Créer et entretenir des liens affectifs réciproques, s'entendre. Synon. s'accorder.Ainsi le maître et le disciple s'unissent-ils l'un à l'autre sous l'ascendant et dans un réciproque amour d'une même et commune vérité (Blondel, Action, 1893, p. 243).Jésus se tient au bord de la tombe et frémit (...). Là où les Trois Personnes de la Trinité S'unissent dans le lien suprême, Le froid de la mort a pénétré et l'Évangile nous dit qu'Il se troubla Lui-même (Claudel, Visages radieux, 1947, p. 789).
b) En partic. [Le suj. désigne un homme et une femme] Se marier; vivre ensemble; avoir des rapports sexuels. Joseph fut fiancé à Marie. L'intention de cette coutume est de laisser aux deux époux le temps de se connoître avant de s'unir (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 73).Une galerie par laquelle on arrive à une chambre où nous nous unissons, pied à pied, tête à tête (Éluard, Donner, 1939, p. 39).
P. anal. [Le suj. désigne des animaux] S'accoupler. Les animaux sont ardents à s'unir selon leurs guises; mais il s'en faut que les divers hymens des quadrupèdes, des oiseaux, des poissons et des reptiles égalent en vénusté les noces des arbres (A. France, Île ping., 1908, p. 107).
c) Avoir des liens sociaux réciproques (entre personnes ou entre groupes), vivre dans l'entente, dans la concorde; faire œuvre commune. Synon. s'accorder, s'associer, s'entendre, se rapprocher, se rassembler, se solidariser.S'unir pour collaborer, pour faire qqc., pour la défense de qqn, contre qqn; s'unir davantage, étroitement, intimement. Il faut que nous acceptions de nous unir fraternellement afin de guérir la France blessée (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 623).
d) [Le suj. au plur. désigne des États, des pers. physiques ou morales ] S'associer politiquement ou économiquement. Synon. collaborer, se fédérer.Les artisans commencent à sentir le besoin de s'unir et forment leurs premières associations (Durkheim, Divis. trav., 1902, p. xi).V. prolétaire I B 2 b ex. de Martin du Gard.
2. [Le suj. au plur. désigne des parties du corps] Se mettre en contact. Synon. se joindre, se rapprocher.Lèvres, mains, doigts qui s'unissent. Une grille séparait les deux quartiers; mais les barreaux n'en étaient pas assez rapprochés pour empêcher les mains de se joindre et les bouches de s'unir (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 242).
Rem. gén. La loc. pléonastique unir ensemble est att. dans la docum. par qq. ex.: Deux amis, l'un d'Athènes et l'autre de Corinthe, ont résolu d'unir ensemble leur fils et leur fille (Staël, Allemagne, t. 2, 1810, p. 202). Un nouveau sceptre qui s'étendrait sur le monde entier, et lui rendrait l'âge d'or, en fondant et unissant ensemble tant de peuples absorbés dans l'empire, mais non identifiés jusque-là (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 737).
REM.
Unissable, adj.Qui peut être uni (à quelque chose). Maintenir strictement le principe de la non-individualité de l'âme en tant que telle, car deux formes de ce genre qui seraient numériquement distinctes en tant que formes, c'est une absurdité; elles ne le sont pas même en tant qu'unissables à des corps différents (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 206).
Prononc. et Orth.: [yni:ʀ], (il) unit [yni]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Fin xes. « établir des liens affectifs entre des personnes », ici part. passé adj. (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 276: en caritad toz es uniz); 1538 unir (Est.); 2. ca 1180 « assembler, rapprocher étroitement des éléments de façon à former un tout » unir un cunte « réunir les données d'un récit » (Thomas, Tristan, éd. B. H. Wind, D, 836); ca 1200 uniz part. passé adj. (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 131, ligne 17); 3. 1371 « associer par un lien politique » (Lettres qui portent que le comté d'Auxerre ... sera uni à la couronne ds Ordonnances des Rois de France de la 3erace, t. 5, p. 415: nous avons Approprié, unie & annexé); 4. 1594 « associer, joindre ensemble » (P. Pithou, 61 ds Littré); 1616 [éd.] pronom. (D'Aub., Hist., II, 193, ibid.); 5. 1644 trans. « lier par le mariage » (Corneille, Rodogune, V, 3, 1592); 1669 pronom. (Racine, Britannicus, II, 2, 477); 6. 1660 « créer le rapprochement, la concorde » (Corneille, Toison d'or, 356, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. VI, 270); 7. 1727 « établir une communication entre deux choses » canaux ... qui unissent les villes entre elles (Ramsay, Voyages de Cyrus, p. 178). II. 1. Ca 1170 uni part. passé adj. « sans variété, sans changement » sa volente est tuz jours unie (Rois, éd. E. R. Curtius, I, XV, 11, p. 29); 2. a) ca 1480 id. « dont la surface ne présente pas d'inégalités; dont le relief ne présente aucun accident » et sur terre unie ... sommes abordez (Myst. Vieux Testament, éd. J. de Rothschild, 6127, t. 1, p. 237); d'où b) 1567 subst. à l'uni (J. Martin, Arch. Vitruve, p. 52 vo; les ouvriers [...] coupperent à l'uni des parois les sorgects des dictes solives); c) 1539 unir et applanir (Est.); 3. 1640 part. passé adj. « qui n'est agrémenté d'aucun ornement » (Oudin Curiositez ; habit tout Uni, simple, sans ornement); 4. 1625 id. cheval uny (Pluvinel, L'Instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval, Paris, M. Nivelle, p. 49); 5. a) 1669 id. « d'humeur égale » je suis si unie, si tranquille et si reposée (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 114); b) 1727 « qui se comporte d'une manière naturelle, sans recherche ni affectation » le plus simple, le plus uni [des] hommes (Boissy, Le Français à Londres, p. 38); 6. 1732 « qui est d'une seule couleur » drap tout uni (Lesage, Hist. de Gil Blas, p. 548); d'où subst. 1783 l'uni « étoffe d'une seule couleur » (Mercier, Tableaux de Paris, p. 44). Empr. au lat. d'époque impérialeunīre « unir », dér. de unus, v. un1. Fréq. abs. littér.: 2 913. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 404, b) 2 516; xxes.: a) 2 466, b) 3 240.

Uni/bi/tri/quadri/...loculaire, adj.

Uni/bi/tri/quadri/...loculaire, adj.Qui contient une/deux/trois/quatre/...loges. L'anthère est uniloculaire dans la guimauve, biloculaire dans la plupart des plantes (Privat-Foc.1870).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·