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RÉPROUVER, verbe trans.

RÉPROUVER, verbe trans.
A. − [L'obj. désigne des pers., des attitudes, des actes, etc.] Condamner sévèrement ce qui est considéré comme répréhensible. Synon. blâmer.C'est en grande partie à l'affaissement du sens moral, à des complaisances honteuses pour ce qu'au fond la conscience réprouve, que nous devons nos malheurs (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 255).
− Dans le domaine relig.Condamner (ce qui est jugé contraire au dogme). Il s'agit de réprouver l'erreur protestante qui n'attribue de valeur aux sacrements que par la foi qu'ils provoquent dans l'âme (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 605).Au IVesiècle, le synode de Laodicée réprouve l'attribution de pouvoirs surnaturels aux pierres précieuses (Metta, Pierres préc., 1960, p. 98).
[En parlant d'une divinité] Exclure, rejeter. Le jongleur déclara que l'étranger (...) étoit réprouvé du Grand Esprit (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 319).
THÉOL. ,,Destiner aux peines éternelles`` (Littré). Synon. maudire, damner.
B. − P. ext.
1. [L'obj. désigne une création de l'esprit] Récuser ce qu'on trouve particulièrement mauvais. Synon. désapprouver, désavouer.Plusieurs morceaux annotés au crayon (...) démontrent à quel point un compositeur, qu'un directeur force à travailler à coups de papier timbré, peut faire preuve d'insigne mauvais goût en écrivant, contraint et forcé, des choses qu'il réprouve lui-même (L. Schneider, Maîtres opérette fr., 1924, p. 211).
Réprouver que.Désapprouver fortement que. [Mes amis espagnols] réprouvent que (...) Realito, transportant dans sa littérature le saint délire de la chorégraphie, invoque à tout bout de champ les glorieux ancêtres (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 669).
2. Rare. [Dans le domaine du concr.] Critiquer fortement, dénoncer. Nos échanges intellectuels se bornent à des exclamations qui veulent être gaies ou qui réprouvent l'état des routes (Colette, Entrave, 1913, p. 28).
Prononc. et Orth.: [ʀepʀuve], (il) réprouve [-pʀu:v]. Ac. 1694, 1718: reprouver; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1100 « reprocher quelque chose à quelqu'un » (Roland, éd. J. Bédier, 768); 2. a) 1remoit. xiies. « écarter, rejeter, blâmer » (Psautier d'Oxford, 117, 21 ds T.-L.); b) déb. xives. théol. « rejeter et destiner aux peines éternelles » (Jean Chapuis, Le Thresor, éd. Méon, 1399). Du lat. eccl. reprobare « rejeter, condamner quelque chose, quelqu'un », dér. de probare « trouver bon; faire approuver; démontrer, prouver », préf. re-marquant un mouvement en sens contraire. Fréq. abs. littér.: 207. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 312, b) 94; xxes.: a) 367, b) 340.
DÉR.
Réprouvable, adj.Qui peut, qui doit être réprouvé. Synon. blâmable.[Rimbaud] arrivait avec ce bagage précieux (...) des descriptions vertigineuses vraiment géniales, le Bateau Ivre, les Premières Communions, chef-d'œuvre à mon gré d'artiste, parfois bien réprouvable pour mon âme catholique (Verlaine, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 272). [ʀepʀuvabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1reattest. reprovable (Nicole Oresme, Ethiques, III, 26, éd. A. D. Menut, p. 227); de réprouver, suff. -able*.
BBG.Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p. 111.

RÉPROUVÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.

RÉPROUVÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de réprouver*.
II. − Adj. et subst.
A. − Adj. Qui est rejeté. Personne n'a le droit de dire: Celle-ci est une pierre réprouvée; car peut-être sera-t-elle la pierre angulaire de l'édifice futur (Renan, Avenir sc., 1890, p. 456).
B. − Adj. et subst., THÉOL. (Celui, celle) qui est rejeté(e) par Dieu. Ce qu'il y aura de terrible pour les réprouvés dans l'enfer, ce sera de se dire: il m'a aimé jusqu'à la fin, et il m'a aimé en vain (Monod, Sermons, 1911, p. 268).
P. anal. (Celui, celle) qui est rejeté(e) par la société. Synon. paria, hors la loi.Salut au poëte qu'aucune contradiction n'étonne, à celui qui chantera, vieux barde, les réprouvés de la civilisation, et qui viendra méditer un jour sur leurs vestiges! (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 83).Même en Angleterre où (...) Fielding, Richardson, Goldsmith introduisent les petits bourgeois, Daniel de Foe les chenapans et les réprouvés sur la scène intellectuelle, l'aristocratie de naissance est définitivement dépossédée (...) de son caractère divin (Faure, Hist. art, 1921, p. 127).
Prononc.: [ʀepʀuve]. Fréq. abs. littér.: 213. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 174; xxes.: a) 431, b) 285.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·