Dans cette page, retrouvez les définitions de:

RAMÉ1, -ÉE, adj.

RAMÉ1, -ÉE, adj.
[Corresp. à rame1et à rameau]
A. − Qui a des branches, des rameaux, une ou plusieurs ramures. Chaque jour nous avons trouvé dans le bois ramé une feuille de chêne pleine de rosée pour nous nourrir (Quinet, Ahasvérus, 1833, 2ejournée, p. 167).Il cherchait quelque arbre ramé propre à son dessein de désespoir (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 97).
B. − [En parlant d'un jeune cervidé] Dont les bois poussent (d'apr. Duchartre 1973).
C. − HÉRALD. [En parlant d'un cerf ou d'un daim] ,,Qui a des bois d'un émail particulier`` (Past. Hérald. 1979).
Prononc. et Orth.: [ʀame]. Homon. et homogr. ramé2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1200 cers rames (Renaut de Montauban, 103, 18 ds T.-L.); 1690 hérald. (Fur.). Dér. de l'a. fr. rain, rame « bois du cerf » (ca 1165, Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 29302 var.), p. ext. du sens « branche, rameau » (v. rame1). Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 55.

RAMÉ2, -ÉE, adj.

RAMÉ2, -ÉE, adj.
ARTILL. ANC. Balles ramées. ,,Deux ou trois balles de plomb attachées ensemble par un fil d'archal tortillé`` (Leloir 1961).
Boulets ramés. Deux boulets réunis par une barre ou une chaîne. Tous ces canons (...) tirent avec des boulets ramés qui tuent vingt hommes à la fois (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p. 339).
Prononc. et Orth.: [ʀame]. Homon. et homogr. ramé1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1598 basles ramees (Enquéreurs de Toul ds Gdf. Compl.); 2. 1690 boulets ramés (Fur.). Part. passé de ramer « attacher (des balles d'arquebuse) par deux ou par trois avec une vergette de fer » (1636, Monet), dér. de rame4*.
STAT.Ramé1 et 2. Fréq. abs. littér.: 49.

RAMÉE1, subst. fém.

RAMÉE1, subst. fém.
A. − Littér. Couvert formé par les branches, les rameaux, les feuilles d'un arbre, d'un groupe d'arbres. Épaisse ramée; à travers la ramée. La colombe gémit sous la verte ramée (Baour-Lormian, Veillées, 1827, p. 325).Le soleil ayant passé sur les arbres, la voûte opaque des ramées fit l'allée, semblait-il, plus fraîche (Gide, Tentative amour., 1893, p. 76).
P. anal., région. (Berry). Abri réalisé avec des arceaux de bois fichés en terre sur lesquels repose une toile de tente et servant de restaurant champêtre. Les paysans, pour lesquels on avait dressé des ramées, chantaient, buvaient (Sand, Valentine, 1832, p. 169).
B. − Le plus souvent au sing. coll. Ensemble de branches coupées avec leurs feuilles. Le lendemain, au point du jour, les petits charbonniers trouvèrent leur cabane de ramée (...) couchée sur le gazon (Bertrand, Gaspard, 1841, p. 208).Ils revenaient du bois tout chargés de ramée (A. France, Révolte anges, 1914, p. 213).
En partic. (Ensemble de) branches coupées avec leurs feuilles et servant, généralement desséchées, de nourriture à certains animaux (mammifères ruminants). Il gueule vers l'écurie des chèvres où Marguerite départage les ramées d'olivier (Giono, Colline, 1929, p. 36).
P. méton., rare. Récolte de branches feuillées. Étant allé à la ramée dans les bois (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 68).
Prononc. et Orth.: [ʀame]. Homon. et homogr. ramée2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « abri de feuillage » (Beroul, Tristan, éd. A. Ewert, 1737); 2. ca 1200 « couvert formé par les branches des arbres » (Aiol, 697 ds T.-L.). Dér. de rame1*; suff. -ée*.

RAMÉE2, subst. fém.

RAMÉE2, subst. fém.
Pop. Ne pas en fiche(r), en foutre une ramée. Ne rien faire (v. rame2B). Il en foutait pas une ramée c'était évident (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 190).
Prononc. et Orth.: [ʀame]. Homon. et homogr. ramée1. Étymol. et Hist. 1892 ne pas en fiche une ramée (ds Esn.). Part. passé subst. de ramer2*.
STAT.Ramée1 et 2. Fréq. abs. littér.: 49.

RAMER1, verbe trans.

RAMER1, verbe trans.
[Le suj. désigne une pers.] Installer une rame (à une plante grimpante). Françoise, occupée à ramer des pois au fond du potager (Bosco,Mas Théot., 1945, p. 123).
Empl. pronom. passif. Les choux ne se rament pas (Littré).
Expr. fig., fam. S'y entendre comme à ramer des choux. Ne rien comprendre à quelque chose; ne pas savoir faire quelque chose; entreprendre quelque chose de ridicule. (Dict. xixeet xxes.). [P. allus. à cette expr., avec une infl. possible de ramer2(v. ce mot B 1), l'accent étant mis sur le ridicule] Et l'on voyait bien que vous faisiez des mouvements sous la table [pour attraper un soulier]; vos mains et vos bras en reproduisaient d'instinct le rythme sur la nappe: vous aviez l'air de ramer des choux (Toulet,Tendres mén., 1904, p. 175).
[En parlant d'une branche, d'une perche] À ramer (une plante grimpante).Qui sert de rame à cette plante. Fouillis desséché de perches à ramer les pois (Pergaud,De Goupil, 1910, p. 92).
Part. passé en empl. adj. [En parlant d'une plante grimpante] Qui a une rame, qui est soutenu par une rame. Feuilles et pétales parfumés, Montent, montent les rosiers ramés (Moréas,Cantil., 1886, p. 227).Il ravage les planches de fèves et abat les pois ramés (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p. 88).
REM.
Rameur, subst. masc.,plais. [Dans un cont. métaph.] Celui qui installe une rame (à une plante grimpante). Un travail de tuteur, de rameur de pois. On soutient la vie des autres: on ne vit pas (Renard,Journal, 1906, p. 1064).
Prononc. et Orth.: [ʀame], (il) rame [ʀam]. Homon. et homogr. ramer2, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1326 poiz ramez (Doc. ds J. M. Richard, Cartulaire de l'hôpital St Jean en L'Estrée d'Arras, 133); 1640 il entend cela comme à ramer les choux « il n'y entend rien » (Oudin); 1688 s'y entendre comme à ramer des choux (Miege). Dér. de rame1*; dés. -er.

RAMER2, verbe

RAMER2, verbe
A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne une pers., parfois un de ses attributs] Manœuvrer une ou deux rames, agir sur une ou deux rames pour faire mouvoir un bateau. Ramer dans, sur une galère; se mettre, se remettre à ramer; cesser de ramer. Toutes les mains qui ne ramaient pas s'élevèrent vers le capitaine (Hugo,Travaill. mer, 1866, p. 209).Ces deux matelots ramaient d'une façon très lente et régulière (Maupass.,Sur l'eau, 1888, p. 285).
Expr. fig. Ramer contre le(s) courant(s), à contre-courant. Aller contre les façons de faire, de penser du moment, de tout le monde. On avait l'habitude, au Désert, de voir Justin ramer contre les courants et les brises (Duhamel,Désert Bièvres, 1937, p. 199).C'est assez de la patience de quelques hommes obstinés qui rament à contre-courant pour tenir Machiavel en respect (Mauriac,Cah. noir, 1943, p. 363).
Plus rare. [P. méton.; le suj. désigne un bateau] Se déplacer sous l'action des rames. Des canots armés ont entouré le vaisseau: ils ramaient au loin, écartant les curieux, même à coups de fusil (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 34).
2. P. anal.
a) Imiter le mouvement d'une rame qu'on manœuvre. Bras qui rame. Ses mains rament sous le lit à la recherche d'un pot qu'il sait absent (Renard,Poil Carotte, 1894, p. 23).Le long triangle du phare de Colombo ramait dans la nuit (Malraux,Voie roy., 1930, p. 32).
b) [Le suj. désigne un oiseau] Voler avec un mouvement d'ailes rappelant celui des rames. Les uns y rament [dans l'air], comme le pigeon pesant; d'autres y volent par longs jets, comme la perdrix (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p. 153).
c) [Le suj. désigne une pers. ou un animal] Ramer avec, de + compl. de moyen.Se déplacer à l'aide d'un élément fonctionnant comme une rame; faire un mouvement rappelant celui d'une rame à l'aide de quelque chose. C'était un aveugle (...) ramant dans l'espace autour de lui avec un bâton (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 95).Seul, l'intrépide oiseau [le goëland], ramant énergiquement des deux ailes, résiste à l'ouragan, avance même par rudes secousses (Coppée,Franc-parler I, 1894, p. 270).
3. P. méton., pop., fam.
a) [Le suj. désigne une pers.] Travailler, se donner de la peine, se fatiguer:
Il a fallu quinze ans pour en arriver là − ou, plus exactement, l'on a « ramé » pendant quatorze ans et neuf mois (...) et, en trois mois, le nouveau Comité (...) trouve une solution à tous les problèmes. L'Auto, 29 oct. 1933, p. 5 ds Grubb Sports 1937, p. 60.
b) Expr. Ça rame. C'est difficile, ce n'est pas évident, cela se déroule mal. Ils se turent encore un moment et Mathieu pensa tristement: « Ça rame » (Sartre,Âge de raison, 1945, p. 120).
B. − Empl. trans., gén. littér.
1. [Le compl. désigne un bateau] Le faire mouvoir au moyen des rames. À la forme passive. Polisson admirablement ramé par A (Le Sport,1ersept. 1858ds Petiot 1982).
[Dans un cont. métaph.] Jusqu'au jour de misère Où, condamné, je sors Seul, ramer ma galère (Corbière,Am. jaunes, 1873, p. 145).
2. P. anal.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose concr.] Ramer qqc. de + (compl. de moyen).Lui donner un mouvement de rame à l'aide de quelque chose. Et la jeune espérance au court manteau (...) Qui rame des deux mains la noble faux (Péguy,Quatrains, 1914, p. 529).
b) [Le compl. d'obj. dir. désigne l'élément environnant] L'agiter comme avec une ou plusieurs rames. Quelques gestes, parfois, qui mollement rament l'ombre lourde (Genevoix,Éparges, 1923, p. 166).
Ramer qqc. avec, de + (compl. de moyen).Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes (Verlaine,Poèmes saturn., 1866, p. 73).L'aveugle ramait doucement l'air de ses mains ouvertes (Bernanos,Nuit, 1928, p. 36).
REM. 1.
Ramant, -ante, adj.,rare. Qui rame. Mais d'autres fois, c'est la mort grande et sa légende, Avec son aile (...) ramante (Verhaeren,Villes tentac., 1895, p. 192).
2.
Ramé, -ée, adj.Vol ramé. Vol d'oiseau rappelant le mouvement des rames. Dans leur vol ramé, les oiseaux battent l'air avec leurs ailes (Davau-Cohen1972).
Prononc. et Orth.: [ʀame], (il) rame [ʀam]. Homon. et homogr. ramer1, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 « manœuvrer la rame, l'aviron » (Fet des romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, 712, 28); 2. 1718 fig. « prendre beaucoup de peine » (Ac.); 3. 1765 « voler en battant des ailes (d'un oiseau) » (Encyclop.). Dér. de l'a. fr. raim, rain, reimes (fin xies., Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 123), « rame de bateau », qui représente le lat. remus « rame ». Bbg. Bruch (J.). Frz. vanneau, ramer. Z. fr. Spr. Lit. 1932, t. 56, pp. 355-359. − Vidos 1939, p. 558, 559.

RAMER3, verbe trans.

RAMER3, verbe trans.
INDUSTR. TEXT. Mettre (une pièce de tissu) sur une rame afin de la sécher, de la tendre et de lui donner des dimensions déterminées et régulières. À la forme passive. [Les tissus de coton] sont: (...) 2. − Ramés (Blanquet, Technol. mét. habill., 1948, p. 35).
Prononc. et Orth.: [ʀame], (il) rame [ʀam]. Homon. et homogr. ramer1, 2. Étymol. et Hist. 1723 (Savary d'apr. FEW t. 16, p. 235b). Dér. de rame4*; dés. -er.
STAT.Ramer1 à 3. Fréq. abs. littér.: 258. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 293, b) 324; xxes.: a) 635, b) 288.
DÉR.
Rameur, -euse, subst.,industr. text. a) Ouvrier, ouvrière qui met une pièce de tissu sur une rame. (Ds Mét. 1955). b) Subst. fém. Synon. de rame4et plus partic. de rame sans fin. (Ds D. de Prat, Aide-mémoire de l'industr. text. ds Dict. text. fr.-all.-angl., Paris-Liège, 1928, p. 337). [ʀamœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. (1405 Arch. Fribourg, 1reColl. de lois, n o145, f o35 v ods Gdf.); de ramer3, suff. -eur2*.

Ramé, -ée, adj.,

Ramé, -ée, adj.,hapax. [En parlant d'un bateau] Qui est muni de rames. Une belle galère, ma foi, je l'avoue, haute de bords, bien ramée, couronnée de jolies voiles pourpres (Céline,Voyage, 1932, p. 228).

Ramé, -ée, adj.

Ramé, -ée, adj.Vol ramé. Vol d'oiseau rappelant le mouvement des rames. Dans leur vol ramé, les oiseaux battent l'air avec leurs ailes (Davau-Cohen1972).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·