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PÉPIE, subst. fém.

PÉPIE, subst. fém.
A. − Enduit épais recouvrant la langue des oiseaux dans certains cas de stomatite et qui peut éventuellement les gêner pour s'alimenter et émettre leurs cris; maladie qui provoque cette sécrétion. [Les pigeons peuvent être atteints de:] Dépérissement du sujet, qu'on pourrait qualifier de suette ou phtisie, avec accompagnement très souvent de la pépie et de la dyssenterie (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1899, p.456).Elle élevait des animaux, (...) des poules. Elle leur arrachait elle-même la peau de la langue, dans la pépie (Giraudoux,Ondine,1939, III, 4, p.195).
B. − P. méton. Soif. La veuve Plumeau: Et la compagnie Dixmer, elle va donc mourir de la pépie (...) Dixmer: (...) monte vingt bouteilles et distribue-les en mon nom aux amis (Dumas père, Chev. Maison-Rouge,1847, II, 3, p.61).Et moi (...) qui n'ai bu Depuis la mort du père Ubu, Voyez ma gorge... Il n'y passerait un grain d'orge. Voulez-vous faire des heureux?... Du vin pour moi, de l'eau pour eux. Oh! l'oeuvre pie Que de guérir notre pépie! (Ponchon,Muse cabaret,1920, p.71).
Avoir la pépie. Avoir très soif, avoir les muqueuses de la bouche asséchées. Y a qu'j'ai la pépie (...) v's avez bien une tite orangeade? (...) Une tite limonade? (...) Au seul bruit du liquide Gaspard léchait ses lèvres sèches (Benjamin,Gaspard,1915, p.103).
Prononc. et Orth.: [pepi]. Ac. 1694-1835: pepie; dep. 1878: pépie. Littré: pepie ,,plusieurs prononcent pépie``. Fér. 1768, Fér. Crit. t.3 1788, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844 et Besch. 1845 déjà pépie. DG: pépie ,,et vieilli, pepie``. Rob., Lar. Lang. fr. uniquement pépie. Pour la substitution de [e] à [ə] dans la syll. protonique initiale cf. G. Straka, Formation de la prononc. fr. ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t.19 no1 1981, pp.187-188. Étymol. et Hist. Déb. xiiies. pepie [d'un chapon] (Chastoiement d'un père à son fils, éd. A. Hilka et W. Söderhjelm, III, A 1397); 1580 «soif intense (d'une personne)» (Montaigne, Essais, I, XXVI, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.157). Pépie est une altération du terme dial. pipie répandu notamment dans l'aire normanno-pic. (FEW t.8, p.618a), issu du lat. vulg. *pippita (cf. ixes. pipita ds CGL t.2, 151, 5), forme assimilée de *pittita, altération du class. pituita «mucus, humeur, pus; pépie [maladie des oiseaux]», v. aussi pituite. Bbg. Steinmetz (H.). Gallo-rom. Bezeichnungen für betrunken, sich betrinken, Trunkenheit, Trunkenbold. Bonn, 1978, p.26.

PÉPIER, verbe intrans.

PÉPIER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne un oiseau] Pousser de petits cris. Synon. crier, gazouiller.On était aux premiers jours d'avril. Les feuilles des lilas verdoyaient déjà, un souffle pur se roulait dans l'air, et de petits oiseaux pépiaient, alternant leur chanson avec le bruit lointain que faisait la forge d'un carrossier (Flaub.,Éduc. sent.,t.1, 1869, p.238).Un oiseau pépiait dans un parc (...) répétant sans cesse une petite ritournelle d'une simplicité naïve et comique (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Yvette, 1884, p.508).L'ortolan (...) chante ou plutôt pépie, sur une seule note aiguë, un cri bref et répété (Pesquidoux,Chez nous,1923, p.104).
P. compar. Il s'aventura discrètement, les doigts au mur, pestant contre ses souliers qui pépiaient à ses pieds comme de petits oiseaux (Courteline,Ronds-de-cuir,1893, 3etabl., 2, p.103).
B. − P. anal. [Le suj. désigne une pers., le plus souvent une femme] Parler de façon incessante, insouciante, avec volubilité, de choses futiles. Synon. caqueter, jacasser, papoter.Les comédiennes, ayant bu deux doigts de vin, pépiaient comme des perruches sur leurs bâtons et se complimentaient sur leurs succès réciproques (Gautier,Fracasse,1863, p.32).Ce pont était animé comme une volière; les femmes riaient, pépiaient, puis s'envolaient dans un frou-frou de robes (Peisson,Parti Liverpool,1932, p.42).C'étaient des blonds aux traits fins qui tiraient sur une bouffarde (...) Il y avait des coquettes vêtues de robes «bois de rose» (...) Tout cela pépiait (Vialar,Risques et périls,1948, p.26).
REM.
Pépiant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) [En parlant d'un oiseau] Qui pépie, qui pousse de petits cris. La lutte courte de deux moineaux sur un toit, au milieu d'une foule de moineaux pépiants qui les excitent (Renard,Journal,1905, p.1011).[P. méton.] Une cage toute pépiante d'oiselets des îles sollicite à chaque instant son regard et son sourire (Verlaine,OEuvres compl.,t.4, Mém. veuf, 1886, p. 196).b) P. anal. [En parlant d'une pers.] Qui jacasse, qui papote. Un rôle de petite marquise toute en nuances, précieuse et pépiante (Colette,Jumelle,1938, p.118).Toutes les femmes pépiantes qui envahissaient l'appartement lui paraissaient jeunes, jolies et désirables (Druon,Gdes fam.,t.2, 1948, p.31).
Prononc. et Orth.: [pepje], (il) pépie [pepi]. Ac. 1762: pepier; 1935: pépier. V. pépie. Étymol. et Hist.1. 1572 [ca 1540] aller pépiant [en parlant de petits pigeons] (Jacques Yver, Le Printemps d'Yver, Congé à son livre ds Vieux conteurs fr., éd. P. L. Jacob, 1841, p.653); 1588 pepiant poulet (Du Bartas, Judith, II, p.368 ds Hug.); 2. 1863 «jacasser, bavarder» (Gautier, loc. cit.). Dér. du rad. onomat. pepp-, var. de pipp- rendant le cri des oiseaux et se trouvant à la base des verbes lat. pipire, pipiare, pipare; de ce dernier, par redoublement expr. du -p-, le lat. vulg. *pippare, d'où l'a. fr. piper «pousser de petits cris» (ca 1180 aler pipant [en parlant d'une souris] Marie de France, Fables, 3, 74 ds T.-L.; ca 1330 en parlant d'un oiseau Chant du Roussigneul, 75, ibid., v. piper1) et, avec changement de suff., le m. fr. pipier (ca 1380 ds Roques t.2, I, 9243: pipier conme poucins ou pijons); cf. FEW t.8, p.211a et 559b; Guir. Étymol., p.89. Fréq. abs. littér.: 43.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·