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NIPPER, verbe trans.

NIPPER, verbe trans.
Fam. Procurer des vêtements (à quelqu'un), l'habiller. Synon. fam. et pop. fringuer.Quand sa mère fut restée huit jours avec lui, qu'elle l'eut installé, nippé et emménagé (...), la bonne femme songea à se séparer de son fils (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 16).Moi je veux t'nipper à mon idée, parce que t'es un copain (...) − Enfile voir... pas si vite... ça colle pas... ôte-moi ça. (...) Prends c'falzar-là; t'es bath avec... (Benjamin, Gaspard,1915, p. 13).
Le plus souvent au passif. Habillé, vêtu. Synon. pop. sapé.Être nippé comme un prince, comme une princesse. Il la reluqua : − Vous êtes bien nippée. Ce compliment lui redonnait confiance (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 210).Vêtues moi de soie rouge, et elle de soie bleue, nous étions en vérité fort mal nippées (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 295).
Emploi pronom. réfl. dir. Se procurer des vêtements; se vêtir. Il menait une vie de bourgeois gras et renté. Il avait acheté (...) une petite maison (...). Peu à peu, il s'était nippé; il avait même fini par faire l'emplette (...) d'un cheval (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 940).Nous voici donc partis tous les trois. Ça s'est décidé en cinq sec; juste le temps de faire ses valises et de me nipper (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1067).
Prononc. et Orth. : [nipe], (il) nippe [nip]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1718 trans. (Ac.); av. 1755 part. passé (Saint-Simon, Mémoires, VI, 201 ds Adam, p. 30); 1770 pronom. (J.-J. Rousseau, Confessions, XI ds Œuvres complètes, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 562). Dér. de nippes*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 12.

NIPPES, subst. fém. plur.

NIPPES, subst. fém. plur.
A.− Vieilli. Objet, linge, bijou servant à la toilette et à la parure. Des paquets, des boîtes, des valises, dont la comédienne fit la revue et qu'elle ouvrit (...). C'étaient de belles nippes, du fin linge, des guipures, des dentelles, des bijoux, des pièces de velours et de satin de la Chine : tout un trousseau aussi galant que riche (Gautier, Fracasse,1863, p. 191).
Au fig. et fam. Il en a eu, il en a tiré de bonnes nippes. (Ac. 1835, 1878) ,,Se dit d'un homme qui a tiré beaucoup d'utilité, beaucoup d'avantage de quelque liaison, de quelque commerce, de quelque emploi`` (Ac. 1835, 1878).
B.− Vêtement pauvre et usagé. Synon. frusques (pop.), guenille, harde.Le long des murs, sur le dossier des meubles, pendaient un châle troué, un pantalon mangé par la boue, les dernières nippes dont les marchands d'habits ne voulaient pas (Zola, Assommoir,1877, p. 376).
C.− P. ext., fam. Vêtement. Synon. pop. et fam. fringue.Armand exigea la seconde [chambre]. Justin la réclama aussitôt (...). Brusquement, Justin céda. Mais il commença, sans rien dire, de retirer ses meubles et ses nippes de la chambre qu'il occupait depuis deux jours (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 94).
Rem. Le mot est très rarement employé au sing. : Gervaise pleure comme une enfant, la tête sur la table. Il n'y a plus un sou à la maison, pas une nippe à engager, rien, pas même une croûte de la veille (A. Daudet, Crit. dram., 1897, p. 108).
Prononc. et Orth. : [nip]. Ac. 1694-1878 au sing.; Ac. 1935 au plur. Étymol. et Hist. [1605 sans contexte ds Barbier Misc. 27, p. 251 (Considérations admirables sur tous les Evangiles des dimanches et fêtes de Caresme, trad. d'un ouvrage esp. de F. de Santiago)] 1. Début du xviies. plur. « ensemble des objets de toilette et de parure » (Malherbe d'apr. Lafaye 1861); 1637 (Corneille, La Galerie du palais, III, 5); 2. 1611 « vêtements usagés » (Cotgr.). Prob. issu de guenipe* au sens de « guenilles, vieux habits », avec chute du groupe [gn] initial, inhabituel en français. Fréq. abs. littér. : 106.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·