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LAI1, LAIE, adj.

LAI1, LAIE, adj.
Vx. Synon. de laïque.Emploi subst. Les clercs et les lais (Ac.).
DR. ANC. Cour laie. Tribunal séculier. Traduire un ecclésiastique en cour laie (Ac.1798-1878).Avocat lai. Maître Jean Rabateau était avocat général lai; les causes criminelles lui appartenaient tandis que les causes civiles allaient à l'avocat général clerc (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 221).
RELIG. CATH. [Dans un couvent] Frère lai, sœur laie. Synon. de frère convers, sœur converse.Les prêtres égyptiens remplissaient les clepsydres (...) dès que leur dernière goutte s'était écoulée. Il en fut de même pour les diverses clepsydres plus perfectionnées : dans les couvents, jusque bien avant dans le Moyen Âge, un frère lai ou un moine était chargé de ce service (Bassermann-Jordan, Montres, horl. et pend.,1964, p. 163).
Prononc. et Orth. : [lε]. Ac. 1694, 1718 lay, e, ensuite lai, e. Étymol. et Hist. Ca 1150 « illettré » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 9 : Li un sunt lai, li un lectré); ca 1170 « qui n'appartient pas au clergé » (Rois, 83, éd. E. R. Curtius, p. 43). Du lat. eccl. laicus « commun, qui est du peuple » et « qui n'est pas clerc », gr. λ α ι κ ο ́ ς (de λ α ο ́ ς « peuple ») « qui concerne le peuple, du peuple » et « laïque (opposé à κ λ η ρ ι κ ο ́ ς v. clerc) ». Fréq. abs. littér. : 15.

LAI2, subst. masc.

LAI2, subst. masc.
HIST. LITT. (Moyen Âge)
A. − Lai (narratif). Conte relativement court en octosyllabes et souvent marqué par le merveilleux. Les lais de Marie de France. Vous rappelez-vous le lai du chevalier de Graëlent? (Druon, Louve Fr.,1959, p. 190):
Les lais narratifs sont des poèmes abrégés, en octosyllabes suivis, à rimes plates, prenant pour sujet une aventure merveilleuse, qui se rattache en général aux légendes arthuriennes ou au cycle de la Table Ronde. On les disait en s'accompagnant de la harpe ou de la rote. Morier1961.
B. − Forme poétique et musicale de longueur variable, en strophes plus ou moins complexes, en usage surtout aux xiveet xvesiècles. Les lais de Guillaume de Machaut, de Christine de Pisan. Moi qui sais des lais pour les reines Les complaintes de mes années (Apoll., Alcools,1913, p. 50).Les lais purement lyriques parviennent à leur perfection technique au cours des xiiieet xives. Ce sont alors des poèmes d'un nombre de vers variables, dépassant rarement 300, partagés en principe en 12 strophes hétérométriques (Mus.1976).
P. métaph. Lorsque le soir élevait une vapeur bleuâtre au carrefour des forêts, que les complaintes ou les lais du vent gémissaient dans les mousses flétries, j'entrais en pleine possession des sympathies de ma nature (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 130).
Prononc. et Orth. : [lε]. Ac. 1694, 1718 lay, ensuite lai. Étymol. et Hist. 1. 1155 « poème narratif ou lyrique, de longueur variable (ayant très souvent un accompagnement musical) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3699); ca 1170 en partic. avec réf. à une tradition « bretonne » (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner; v. p. ex. Guigemar, 20); 2. ca 1350 genre poétique, à forme fixe (Guillaume de Machaut, Lay de plour, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 283). L'hyp. communément admise est celle d'un empr. à un mot d'une lang. celtique (peut-être au bret. *laid̄ ) correspondant à l'irl. lôid, plus tard laid « chant des oiseaux, chanson; pièce de vers » attesté dep. ca 800 (Romania t. 8, p. 422), v. FEW t. 20, p. 11. Une nouvelle hyp. a été proposée par R. Baum (Beiträge zum romanischen Mittelalter, 1977, pp. 17-78) à partir de la constatation que le bret. n'est pas attesté, que l'a. prov. lais au sens de « chant des oiseaux » (ca 1140, Marcabru) est antérieur à l'a. fr., tandis qu'au sens de « mélodie, poésie chantée avec accompagnement musical » (dep. 1170-1200, Daurel et Beton, v. R. Baum ds Z. rom. Philol. t. 85, pp. 1-44) les attest. en a. prov. ne font pas réf. à la litt. « bretonne » : lai serait d'orig. lat. et remonterait à (versus) laicus (v. laïc) où laicus serait devenu subst. autonome pour désigner une forme d'expr. pop. (à côté de genres musicaux d'inspiration religieuse, créés par les clercs); cette hyp. a encore besoin d'être étayée et d'autre part la forme a. prov. lais fait difficulté. Fréq. abs. littér. : 23.

LAIS, subst. masc.

LAIS, subst. masc.
A. − DR. ANC. [Forme anc. de legs] On a changé l'orthographe du vieux français lais − dérivé à partir de laisser (dérivation régressive) − en legs croyant qu'il provient de legatum, participe passé de legare qui a été repris en français sous une forme savante léguer (O. Duchacek, La Tendance de motivation et la conscience étymol., Wiss. Z. der Humboldt-Universität, t. 18, no4, 1969, p. 702).
HIST. LITTÉR. Les lais des Testaments, le Lais ou Petit Testament, de François Villon (1461) (où le poète distribue à ses amis et connaissances des legs bouffons ou d'intention satirique).
B. −
1. DR. ADMIN., JURISPR.
a) Au plur. Lais de mer, lais et relais de la mer. Terrains que la mer en se retirant laisse à découvert de façon permanente (et qui sont administrativement la propriété de l'État, mais peuvent être concédés par adjudication) (d'apr. Gruss 1952). Synon. polders (pour la Hollande).Nous qui, après le reflux de la monarchie, somme restés à sec comme les lais et les relais de la mer, quel retentissement pourraient avoir nos murmures sur les plages désertes d'un océan retiré? (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 2, 1838, p. 374):
Une loi de 1963 a apporté des modifications importantes à la consistance du domaine public maritime en y incorporant le sol et le sous-sol marin jusqu'à la limite de la mer territoriale ainsi que les lais et relais de la mer qui faisaient antérieurement partie du domaine privé de l'État. Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 387.
b) Au sing. Lais de rivière. ,,Atterrissement abandonné par une rivière et qui devient propriété d'État avant d'être aliéné, le plus souvent au riverain`` (Fén. 1970). Synon. alluvion.
2. GÉOGR. Synon. rare de laisse3.Lais de haute mer. (Ds Rob., Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
C. − EAUX ET FORÊTS. Jeune baliveau laissé en réserve dans une coupe de taillis pour devenir un arbre de haute futaie. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth. : [lε]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. [1142 lat. médiév. lessum « legs, donation » (doc. ds Du Cange, s.v. laxare 2)] Ca 1179 (Renart, éd. M. Roques, 2029 : Or vos deüssiez confesser Et faire lais a vos enfanz), v. aussi legs; 2. 1495 « atterrissements, alluvions déposés par une rivière » (Procès verbal des anc. coutumes de Bourbonnais, Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 3, p. 1227); 3. 1586 « jeune baliveau laissé lors de la coupe des taillis, pour devenir grand » (G. Bounyn, Satyre au roy, éd. F. Fleuret et L. Perceau, Satires fr. du xvies., t. 2, p. 155). Déverbal de laisser*; au sens 1, cf. le synon. a. fr. laisse ([ca 924 lat. médiév. laxa, 1164 lessa ds Du Cange, loc. cit.] ca 1175 Benoît de Ste-Maure, Chron., éd. C. Fahlin, 41575).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·