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INVÉTÉRÉ, -ÉE, adj.

INVÉTÉRÉ, -ÉE, adj.
A. − [En parlant d'une chose] Qui s'est fortifié, enraciné chez quelqu'un avec le temps et dont il ne peut se départir. Synon. ancré, immuable, vivace.Mal invétéré; haine, habitude, maladie, manie invétérée. Depuis dix-huit heures l'orgueil le plus invétéré, le plus fortifié par l'habitude, lui disputait le cœur de Madame Grandet (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 387).Notre rationalisme invétéré veut toujours trouver la pensée lucide à la source de toutes nos actions comme de toutes nos créations (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 381):
... l'ambassadeur avait été habitué autrefois dans la diplomatie à considérer les dîners en ville comme faisant partie de ses fonctions, et à y déployer une grâce invétérée dont c'eût été trop lui demander que de se départir par extraordinaire quand il venait chez nous. Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 438.
B. − [En parlant d'une pers.] Qui a laissé s'ancrer en lui une habitude, un défaut, une manière d'être de façon durable et apparemment indéracinable. Synon. endurci, impénitent, incorrigible, incurable.Alcoolique, bavard, buveur, fumeur, voleur invétéré. M. Dillaërts, citadin invétéré, mais que chaque séjour chez son fils laisse un peu plus épris du pays (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 225).Sa robuste confiance en lui-même (...) commençait à chanceler. Il doutait de sa veine, ce fataliste invétéré (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 216).
Prononc. et Orth. : [ε ̃veteʀe]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. V. invétérer. Fréq. abs. littér. : 113.

INVÉTÉRER (S'), verbe pronom.

INVÉTÉRER (S'), verbe pronom.
A. − Vx ou littér. Qqc. s'invétère.Se fortifier, s'aggraver avec le temps, de façon à devenir indéracinable. Synon. s'ancrer, s'enraciner, s'établir.Habitude qui s'invétère. Il y a chez vous, je le crains, un commencement d'obstruction au foie. Ne laissez pas s'invétérer un mal qui peut maintenant être guéri radicalement (Lamennais, Lettres Cottu,1822, p. 132):
Le traditionalisme des corporations (...), une fois qu'il se fut invétéré dans les mœurs, (...) survécut aux causes qui lui avaient donné naissance et qui le justifiaient primitivement. Durkheim, Division trav.,1893, p. XXIX.
Rem. ,,Après l'auxiliaire laisser, le pronom réfléchi est souvent sous-entendu`` (Dupré 1972). Une erreur qu'on laisse invétérer (Ac.).
B. − Rare. Qqn s'invétère.Vieillir avant l'âge, agir en vieillard. Synon. s'encroûter.Dans ce milieu l'on ne vit plus, l'on s'invétère. Bien peu, je vous assure, aiment vraiment la vie (Gide, Feuillets,1896-1902, p. 104).
Prononc. et Orth. : [ε ̃veteʀe], (il s')invétère [ε ̃vetε:ʀ]. Conjug. : change [e], é du rad. en [ε], è devant syll. muette. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1480, 6 mars invétéré part. passé adj. « qui date de très longtemps » les anciens et inveterez usaiges (Ord. xvii, 192 ds Gdf. Compl.); 1547 « (d'une maladie, d'un vice, etc.) enraciné, fortifié par le temps » malice trop inveteree (M. de Navarre, Désert, 788 ds IGLF); 1563 invétéré en quelque chose « (d'une personne) endurci par le temps » (Palissy, Recepte véritable, p. 98 ds Hug.); 1694 « impénitent » [un] bourgeois des plus inveterez (Boursault, Mots à la mode, sc. 8 ds Brunot t. 4, p. 577); 2. a) 1606 pronom. « (d'un état, d'une chose mauvaise) se fortifier, s'affermir avec le temps » (Crespin); b) 1896-1902 « vieillir » (Gide, loc. cit.). 1 empr. au lat. class. inveteratus « enraciné, implanté, ancien », part. passé adj. de inveterare « laisser, faire vieillir » au passif « devenir vieux »; 2 empr. au lat. class. inveterare, v. 1.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·