Dans cette page, retrouvez les définitions de:

IDIOTISME1, subst. masc.

IDIOTISME1, subst. masc.
Synon. vieilli de idiotie.
A. − MÉD. Arriération mentale. État de quasi-idiotisme, de demi-idiotisme. M. Pinel, médecin de l'hospice de Bicêtre, dans un ouvrage sur l'aliénation mentale (...) a remarqué que l'idiotisme ôte à l'homme la parole, et le conduit au mutisme (Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 274).L'absence de tout mouvement dans le corps, de toute chaleur dans le regard, s'accordait avec une certaine expression de démence triste, avec les dégradants symptômes par lesquels se caractérise l'idiotisme (Balzac, Chabert,1832, p. 31).Avec des conformations moins défectueuses, on observe des nuances d'idiotisme moins prononcées et qu'on peut évaluer aisément par l'inspection de divers crânes (Broussais, Cours phrénol., leçon 1, 1836, p. 6).
B. − Absence d'intelligence, stupidité. Un postillon, l'idiotisme en personne, ne put retenir ses chevaux et nous campa dans un fossé (Stendhal, Journal,1809, p. 3).Dans ces lettres [à Voltaire] le grand Frédéric est un sot. − L'admiration pour les écrivailleurs le rogne jusqu'à l'idiotisme (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1837, p. 146).Les Italiens ont autant que les Français de ce prétendu bon goût qui est de l'idiotisme. Ah! la bêtise, quel gouffre! (Flaub., Corresp.,1875, p. 229).
Prononc. et Orth. : [idjɔtism̥]. ,,Malgré l'étymologie, l'o est tout à fait ouvert et bref dans (...) les dérivés des mots en -ot, suivant l'analogie des mots en -ote`` (Mart. Comment prononce 1913, p. 111). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1611 (Cotgr.). Dér. de idiot*; suff. -isme*. Bbg. Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917/18, t. 30, pp. 57-58.

IDIOTISME2, subst. masc.

IDIOTISME2, subst. masc.
A. − LING. ,,Construction qui apparaît propre à une langue donnée et qui ne possède aucun correspondant syntaxique dans une autre langue`` (Ling. 1972). Un idiotisme est plutôt un syntagme figé rebelle à l'analyse grammaticale comme il y a en français (Dupré,1972).Des tournures comme il y a ou c'est... qui, c'est... que sont des idiotismes, particuliers au français; d'autres langues exprimeraient les mêmes rapports par des constructions différentes (Lang.1973) :
1. ... il frappa gentiment à sa porte. − On y va, dit le bandit, qui, en fréquentant la maison de maître Pastrini, avait fini par apprendre le français jusque dans ses idiotismes. Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 740.
P. ext. Mot, expression propre à une personne, à un groupe. Il disait : Cet homme n'est pas de mon ciel, là où les autres disaient : Nous ne mangerons pas un minot de sel ensemble. Chaque homme de talent a ses idiotismes particuliers (Balzac, L. Lambert,1832, p. 187) :
2. Dans notre langage collégial, ce mot être faisants constituait un idiotisme difficile à traduire. Il exprimait un partage fraternel des biens et des maux de notre vie enfantine, une promiscuité d'intérêts fertile en brouilles et en raccommodements... Balzac, L. Lambert,1832p. 37.
B. − P. anal., rare. Caractère qui appartient en propre à quelqu'un, à quelque chose. Nous avons parlé déjà de l'idiotisme de beauté particulier à chaque époque, et nous avons observé que chaque siècle avait, pour ainsi dire, sa grâce personnelle (Baudel., Curios. esthét.,1863, p. 347).Il y a dans tous les êtres un idiotisme de métier, une caractéristique qui peut se traduire physiquement en laideur (Baudel., Curios. esthét.,1863p. 359).
Prononc. et Orth. Cf. idiotisme1. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1558 (B. des Périers, Nouvelles récréations et joyeux devis, éd. P. Jourda, II, p. 370). Empr. au lat.idiotismus « expression propre à une langue », gr. ι ̓ δ ι ω τ ι σ μ ο ́ ς « langage courant ou vulgaire ».
STAT. Idiotisme1 et 2. Fréq. abs. littér. : 72.
BBG. Militz (H.-M.). Zur gegenwärtigen Problematik der Phraseologie. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, pp. 102-103.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·