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ÉTALE, adj.

ÉTALE, adj.
A.− MARINE
1. [En parlant de la mer] Qui est immobile, a cessé de monter ou de descendre et n'a pas commencé son mouvement inverse. Le niveau uniforme du varech sur toutes les roches marquait la ligne de flottaison de la marée pleine et de la mer étale (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 257):
À une heure, la mer atteignit son plus haut point. Elle était étale, c'est-à-dire à ce court instant où l'eau ne monte plus et ne descend pas encore. Il fallait opérer sans retard. Verne, Enf. cap. Grant,t. 3, 1868, p. 54.
Emploi subst. masc. Court moment où la mer est immobile entre deux marées. Étale de flot, de jusant (Gruss1952).L'étale de la marée (cf. Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 173).
P. anal. Fleuve, rivière étale. Fleuve, rivière qui à la fin d'une période de crue reste stationnaire. Attesté ds Ac. 1932, Rob., Dub., Lar. dep. Lar. Lang. fr.
2. P. ext. Qui reste stationnaire. Ancre étale. Ancre qui s'arrête au fond après avoir chassé (cf. Soé-Dup. 1906). Navire étale. Un navire qui, ayant changé le sens de sa marche, n'a d'erre ni en avant, ni en arrière (d'apr. Le Clère 1960). Vent étale. Vent médiocrement fort et régulier (cf. Bonn.-Paris 1859).
B.− P. métaph ou au fig. (surtout au xxes.). Qui est calme, stationnaire après une période agitée ou tumultueuse. Il n'existe pas dans la vie intérieure de nappes immobiles, étales et il est inévitable que qui ne progresse pas décroisse (Du Bos, Journal,1923, p. 288).À la puberté du garçon, l'amour de la mère devient étale : elle ne peut plus se rapprocher de ce monstre, auquel elle ne comprend rien (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1381).Emploi attesté ds Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. : [etal]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. fin xiies. cerveise estale « (bière) reposée » (A. de Coutances, Roman des Franceis, 9 ds Mél. Lecoy (F.), v. note de l'éd.); 2. 1687 mer-etalle (Desroches, Dictionnaire des termes de marine, 349 ds Fr. mod. t. 26, p. 51); 3. 1773 vent étale (Bougainville, Voyage autour du monde, Explication, p. 176). B. Subst. av. 1707 l'estale de la mer (Marquis de Villette, Mémoires, éd. Monmerqué, p. 102). Prob. empr. au m. néerl. stelle cannebier, attesté au sens A 1 (Verdam); v. FEW t. 17, p. 209a. Fréq. abs. littér. : 70. Bbg. Sain. Sources t. 2 1972 [1925] p. 192.

ÉTALER1, verbe trans.

ÉTALER1, verbe trans.
I.− [L'étalement se fait dans l'espace]
A.− Exposer pour la vente des marchandises en les plaçant les unes à côté des autres, en plein air sur un étal ou dans un magasin. Du reste, pourquoi étalez-vous tant de marchandises? C'est bien fait, si l'on vous vole (Zola, Bonh. dames,1883, p. 642).
Absol., vieilli. Les marchandes qui étalaient au carreau des halles, sur l'emplacement où était situé le pilori, payaient une redevance annuelle à l'exécuteur de la prévôté et vicomté de Paris (Balzac, Œuvres div.,t. 1, 1824-30, p. 305):
1. Il y a une grande quantité de ces orfèvres; ils étalent peu : tout est renfermé dans de petites cassettes qu'ils ouvrent quand on leur demande un bijou. Lamartine, Voy. en Orient,t. 2, 1835, p. 226.
Emploi pronom. à sens passif. Cette place, destinée au commerce, était bordée de comptoirs et de magasins où s'étalaient des marchandises de toute espèce (Thierry, Récits mérov.,t. 1, 1840, p. 350).
Au fig. et fam. Étaler sa marchandise. ,,Tirer vanité de ce que l'on fait, de ce que l'on a de rare, de singulier, en faire parade`` (Ac. 1835-1932).
Rem. En arg., cette expr. a pris le sens de « montrer ses seins ou son derrière » (cf. France 1907).
B.− P. ext.
1. [Sans idée d'ostentation]
a) [L'obj. désigne une pluralité ou un ensemble d'inanimés concr.] Exposer, étendre sur une surface plane.
α) [En les éparpillant pour les (faire) voir, les montrer] Étaler des objets, des livres, des papiers sur une table, sur le sol. En un instant, je gagnai cent cinquante ou deux cents louis, que j'étalais devant moi et sur lesquels elle fixait des yeux ardents (Dumas fils, Dame Cam.,1848, p. 252):
2. L'autre [la vieille], antique, ridée (...) disposa sur la table ses cartons sales. Elle faisait des tas, les ramassait, étalait de nouveau les cartes en murmurant des mots qu'on ne distinguait point. Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Misti, 1884, p. 910.
Étaler son jeu. Déposer ses cartes sur la table pour les montrer aux autres joueurs. Mmede Savageat lance une carte, Gabrielle étale son jeu (Bernstein, Secret,1913, p. 17).Au fig. Montrer clairement ses intentions. Je ne demande comme vous qu'à étaler mon jeu. Ce que je cherche! Je l'ai déjà dit : la cause du suicide de MmeClapain, rien de plus (Estaunié, MmeClapain,1932, p. 271).
Étaler des papillons. Les présenter, ailes déployées, dans les boîtes de collection (cf. H. Bazin, Vipère, 1948, p. 121).
β) [En les déployant largement ou entièrement] Étaler une couverture, des draps sur un lit, une lessive, un tapis; étaler un journal, une carte de géographie sur une table. Le paon lui étale en roue sa queue brillante (Bern. de St-P., Harm. nature,1814, p. 328).On étala des nappes sur l'herbe, on déballa vaisselle et victuailles (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 277).Cf. affectation1ex. 9.
Littér. [Le suj. désigne un élément naturel] L'arbre étale son feuillage; le rhododendron étale sa fleur. L'homme [dans Homère] s'épanouit tout entier, harmonieusement et avec aisance, comme ces platanes, ces orangers (...) qui étalent la rondeur de leurs dômes (Taine, Voy. Ital.,t. 1, 1866, p. 56).
SYNT. Étaler sa jupe, sa robe sur ses genoux; barbe étalée sur la poitrine; cheveux étalés sur l'oreiller.
Emploi pronom. à sens passif. Partout, ensuite, s'étalaient des merveilles, les tapis de la Mecque aux reflets de velours (Zola, Bonh. dames,1883p. 471).
[Le suj. désigne un élément du paysage] Issoudun s'étale du nord au sud sur un coteau qui s'arrondit vers la route de Châteauroux (Balzac, Rabouill.,1842, p. 363).La rivière s'étalait parfois sur de longues grèves plates où le soleil ruisselait (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 97).
Péj. [Le suj. désigne un livre] [Le] grand Meaulnes, dont l'intérêt se dilue; qui s'étale sur un trop grand nombre de pages (Gide, Journal,1933, p. 1149).
γ) [En disposant en couche mince (un produit semi-liquide, une matière à la fois compressible et extensible)] Étaler du beurre sur du pain; étaler des couleurs, des fards, de la peinture; étaler un onguent sur une plaie. La plus rustique façon [d'accommoder les rillettes] consiste à les étaler avec du beurre, sur du pain de maïs préalablement rôti (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 115).Elle lui prit la chaussure des mains. Il allait sur le cuir jaune étaler du cirage noir (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 211).
Emploi pronom. à sens passif. Cette peinture s'étale bien. Une rougeur s'étale sur sa joue [d'une jeune fille] comme la buée sur un vase d'eau fraîche (Renard, Journal,1910, p. 1131).
P. anal. Étaler du foin pour le faire sécher. Ces plantes entassées ne sécheront pas, il faut les étaler sur cette table (Ac.1798-1932).
b) [L'obj. désigne une pers.]
α) Rare et fam. Étaler qqn.Le faire tomber à terre de tout son long. D'un coup de poing il l'a étalé (Littré).Un coup de poing a suffi pour l'étaler par terre (Ac.1932).
Usuel, emploi pronom. réfl. S'étendre de tout son long à terre, notamment à la suite d'une chute, d'un mouvement involontaire. S'étaler sur le dos, sur le ventre. Faire un faux pas et s'étaler (Zola, Page amour,1878, p. 839).Ma main se retourne, s'étale à plat ventre, elle m'offre à présent son dos. Un dos argenté, un peu brillant − on dirait un poisson (Sartre, Nausée,1938, p. 129):
3. L'une d'elles [des branches] accroche son fichu. Elle se jette en avant pour le retrouver, bute contre une souche, s'étale de tout son long. Bernanos, Mouchette,1937, p. 1270.
β) S'étaler (dans un siège, etc.). Prendre ses aises à demi-allongé et en prenant une place démesurément large. S'étaler dans un fauteuil. Synon. partiels s'allonger, s'étirer.Vais m'étaler dans mon lit et lire les mémoires de Bassompierre (Barb. d'Aurev., Mémor. 2,1838, p. 283):
4. Et nouant ses bras mollement en couronne au-dessus de sa tête, elle se laissait aller sur les oreillers et s'étalait joliment sur sa chaise longue, la taille dénouée, le corps abandonné avec une grâce coquette et douloureuse. Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 313.
Emploi abs. Le sans-gêne d'un voisin qui s'étale, s'élargit contre la balustrade de la loge voisine, m'indigne (Gide, Journal,1912, p. 373).
Au fig. S'installer dans le confort. Je veux m'étaler à mon tour, avoir un chez-moi confortable, mon automobile, des domestiques, et n'être plus obligé de me contenter, en tout et partout, de la seconde classe (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 347).
2. [Emploi intensif avec une idée de mise en valeur et/ou d'ostentation au fig.] Montrer sous toutes ses faces, sous tous ses aspects et avec abondance une chose dans laquelle on se complaît ou qu'on veut faire valoir.
a) [En la faisant paraître avec éclat aux yeux de tous] La nature étale ses charmes, ses couleurs. Les bonnes étalaient des tabliers éclatants de blancheur (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 342).Cf. cimaise ex. 4 :
5. Les champs de fleurs, autour des petites maisons basses, étalaient leur parure chatoyante, une fête, une orgie de couleurs blanches, rouges, vertes et violacées, sous un brutal soleil d'août. Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 252.
Emploi pronom. à sens passif. Nom qui s'étale en gros caractères dans un journal. La Vérité [journal] où (...) votre nom grossit chaque semaine et s'étale dès maintenant en première page? (Breton, Manif. Surréal.,1930, p. 127).
P. anal., emploi pronom. réfl. [En parlant d'une pers.] Quelle inconvenance! Des mariés de quatre jours, cela se cache, ne traîne pas dans les rues, ne s'étale pas dans des salons, ne s'affiche pas avec une mère de la jeune mariée (Colette, Sido,1929, p. 15).
Péj. [En la faisant paraître avec ostentation, fatuité, en en faisant étalage, parade] Étaler ses bijoux, son luxe, ses richesses; étaler son érudition; étaler du grec. Il aime trop à étaler son esprit, son savoir (Ac.1798-1932).Les poitrines découvertes des femmes, qu'elles étalent là comme les officiers leurs uniformes (Stendhal, Amour,1822, p. 261).Il sait le détail de ses mérites, il les étale, il en fait tapage (Barrès, Homme libre,1889, p. 188).
Emploi pronom. à sens passif. Ici, cela regorge de familles. La maternité s'y étale, une sorte de maternité animale et poussinière (Goncourt, Journal,1864, p. 64).
P. anal. [En parlant d'une pers.] Synon. partiels se faire mousser, se faire valoir, se pavaner.Les femmes ne devinent pas un homme, c'est tout au plus si elles le comprennent; encore faut-il qu'il s'étale au grand jour, qu'il se pavane en leur présence, qu'il se fasse un commentaire à son usage (Janin, Âne mort,1829p. 148).
b) [En développant des arguments en faveur d'une idée, en la faisant valoir] Étaler son approbation. Laurent (...) dressait des embûches, calculait les mauvaises chances, étalait les avantages qu'il aurait à être assassin (Zola, Th. Raquin,1867, p. 54).Elle s'étend interminablement sur ses études, étale les raisons qui l'ont fait l'enlever à l'École Alsacienne (Gide, Journal,1902, p. 131).
Emploi pronom. à valeur subjective. S'étaler sur qqc.Parler d'abondance de quelque chose. S'étaler sur tel sujet. Puis [il] s'étale sur la saleté et l'infection de Planche, sa bête d'horreur (Goncourt, Journal,1852, p. 79).
c) [En dévoilant ce qui était tenu caché] Preuve étalée au grand jour; étaler sa passion, ses sentiments, sa vie. Étaler son existence (cf. M. de Guérin, Corresp.1832, p. 46).Le scandale, la honte étalée devant tout Paris (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 142):
6. Ce fut comme si l'on étalait à nu devant le jeune homme les secrets de son propre cœur. La figure de cette élue, ainsi qu'avait fait son chant, le révéla à lui-même, et le conduisit aux sources de sa vie... Barrès, Jard. Oronte,1922, p. 34.
Spéc. Étaler un scandale, un divorce. On demande que les scandales de la vie conjugale ne soient point étalés devant les tribunaux (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 362).
Emploi pronom à sens passif. Le vice s'étale impunément dans ce pays (Ac.1932).
II.− Mod. [L'étalement se fait dans le temps] Répartir dans le temps sur une plus longue période qu'il ne semblerait naturel ou normal de prime abord. Étaler les congés, des paiements, des dates de rendez-vous, l'application d'un plan.
Emploi pronom. à sens passif. Livre (...) qui s'étale (...) sur un long espace de temps (cf. Gide, Journal,1933, p. 1150).
Rem. 1. Sens et syntagmes attestés ds Rob., Dub., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. 2. On relève ds la docum. étaloir, subst. masc. Planche sur laquelle on étend les papillons de collection pour les faire sécher. Les « étaloirs » de liège où séchaient les machaons (Colette, Sido, 1929, p. 160). Attesté ds Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Quillet 1965.
Prononc. et Orth. : [etale]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 astaler trans. « assigner une place, installer » (Dialogues Grégoire, 64, 20 ds T.-L.); 2. xives. trans. « exposer des marchandises à vendre » (Recueil de documents relatifs à l'hist. de l'industr. drapière en Flandre, publ. par G. Espinas et H. Pirenne, t. 1, p. 334); 3. 1376-77 intrans. « se montrer avec ostentation » (J. Le Fèvre, Respit de la mort, éd. G. Hasenohr, 1780), attest. isolée; 4. 1550 etaller « montrer; déployer » (Ronsard, Odes, I, XVII, 41, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 150); 5. 1690 étalé « (d'une personne) qui s'est allongé avec nonchalance » (Fur.); 1819 s'étaler (Boiste); 6. 1819 s'étaler « tomber » (ibid.); 1864 étaler « faire tomber » (Littré); 7. 1819 « étendre sur une grande surface en une couche fine » (Boiste); 8. 1932 dans le temps (Céline, Voyage, p. 328). Dér. de étal*; dés. -er.

ÉTALÉ, ÉE, part. passé et adj.

ÉTALÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de étaler1*.
II.− Emploi adj.
A.− Exposé en bon ordre pour la vente. Marchandises étalées au marché.
P. métaph. Monde [vu d'avion] en vitrine, trop exposé, trop étalé (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 7).
B.− P. ext. Étendu, répandu, déployé sur une surface pour être regardé. Livres étalés; cartes étalées. Et elle formait ainsi, sur la nappe de ses cheveux étalés, d'un noir d'encre (Zola, Page amour,1878, p. 808).La ville, toute étendue, étalée devant moi (Céline, Voyage,1932, p. 52).
BOT. [En parlant des parties ouvertes d'une plante, formant un angle presque droit avec celles d'où elles tirent leur origine] Feuilles étalées, étamines étalées (Littré). Balsamines au bord des ruisseaux − à fleur mauve, largement étalée, presque plate (Gide, Retour Tchad,1928, p. 977).
Au fig. Exposé à la vue, dévoilé. Les illégalités, les scandales étalés. La magie du luxe étalé (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 129).L'image, simplifiée, étalée, provocante, tonitruant de ses couleurs et de ses formes ramassées, devient l'instrument d'un racolage universel (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 52).Cf. affermi, ie ex. 11 :
Et plus tard, je devais m'apercevoir, en effet, que les Parisiennes, en dépit de leur vie étalée et de leurs liaisons tapageuses, demeurent des créatures mystérieuses et sans cœur... Fargue, Piéton Paris,1939, p. 191.
C.− Échelonné dans le temps. Paiements étalés. Contrats étalés (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 167).
Fréq. abs. littér. : 774. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 558, b) 1 555; xxes. : a) 1 236, b) 1 238.

ÉTALER2, verbe trans.

ÉTALER2, verbe trans.
A.− MARINE
1. [Le suj. désigne un navire] Opposer une résistance égale à la force des éléments; se maintenir contre. Étaler un coup de vent :
L'alarme régnait, notre vaisseau était le premier bâtiment d'un grand port qui eût osé mouiller dans la rade dangereuse où nous étalions la marée. Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 263.
Emploi abs. Le vent était bon pourtant (...) mais les courants le contrariaient, et c'est à peine si le brick étalait (Verne, Enf. Cap. Grant,t. 3, 1868, p. 35).Cf. aussi Charcot, « Pourquoi-Pas? », 1910, p. 55.
P. ext. Étaler un bâtiment, un navire. Se maintenir à la même vitesse que lui, ne pas se laisser distancer (d'apr. Littré; cf. également Ac. 1932).
2. [Le suj. désigne une pers.] Étaler une voie d'eau. L'empêcher de progresser dans un compartiment envahi, à l'aide de pompes, etc. (d'apr. Littré, Gruss 1952).
B.− Au fig. et fam. (supra emploi abs.). Se maintenir dans une situation délicate ou difficile. Arriver à étaler. En se serrant les côtes, on arriverait à étaler, tous les deux (Bourdet, Sexe faible,1931, p. 443).Nous pouvions étaler six mois... soutenir plusieurs sièges en règle... On était pourvu!... Épicerie! Bibine! Margarine!... Absolument tout! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 608).Sens attesté ds Quillet 1953 : Ce commercant arrive juste à étaler, il gagne juste assez pour vivre et couvrir ses frais.
Prononc. et Orth. : [etale]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1678 étaler la marée (Guillet, III). Dér. de étale* adj.; dés. -er.
STAT. − Étaler1 et 2. Fréq. abs. littér. : 2 271. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 898, b) 5 032; xxes. : a) 3 837, b) 3 032.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·