Dans cette page, retrouvez les définitions de:

ÉDUQUER, verbe trans.

ÉDUQUER, verbe trans.
A.− [L'obj. désigne une pers.; correspond à éducation A 1] Donner à quelqu'un, spécialement à un enfant ou à un adolescent, tous les soins nécessaires à la formation et à l'épanouissement de sa personnalité. Synon. élever, former.Il fallait l'éduquer le môme (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 262):
1. Le juge Tiraqueau, qui venait d'épouser (...) demoiselle Marie Caillé, âgée de onze ans, recherchait les meilleurs moyens d'instruire, éduquer, former sa jeune épouse. France, Rabelais,1924, p. 14.
Emploi abs. :
2. Le premier devoir professionnel d'un éducateur, ô vieux maître de la jeunesse, est d'éduquer, d'éduquer par la parole, ce qui est peu de chose, et, quand l'occasion précieuse s'en présente, d'éduquer par l'acte, ce qui est tout. Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 31.
P. ext. [L'objet désigne un groupe de pers.] Éduquer la classe ouvrière (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 100).
B.− P. méton. [L'obj. désigne une qualité physique ou morale; correspond à éducation A 2] Développer et former par un entraînement approprié. Synon. exercer.Une étude minutieuse (...) éduquant l'adresse, le sens de l'équilibre (Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p. 147).On éduquera la maîtrise volontaire de soi (Mounier, Traité caract.,1946, p. 334).
C.− P. ext. [L'obj. désigne un animal; correspond à éducation A 3] Élever. Synon. apprivoiser, dresser.Prendre et éduquer les serpents (Flaub., Corresp.,1858, p. 245).
Rem. Éduquer est signalé comme pop. par les dict. du xixes.; Littré seul proteste contre la « répugnance » manifestée à son égard par le bon usage. Auj., il est largement admis et il est même affecté d'une connotation méliorative par rapport à élever, impliquant souvent, lorsqu'il est employé avec un obj. désignant une pers., l'idée d'une éducation raffinée.
Prononc. et Orth. : [edyke], (j')éduque [edyk]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1385 part. passé « formé par l'éducation » (A.N. MM 31, fo2 vods Gdf. Compl.); rare av. 1746 (La Morlière, Angola, ch. XIII ds Gohin, p. 259); mot mal reçu jusqu'au xixes., v. Fér. et Littré; 1825 homme bien né, éduqué (Courier, Pamphlets pol., p. 212); 1838 bien, mal éduqué (Ac. Compl. 1842). Empr. au lat.educare « élever, instruire », fréquentatif de educere « faire sortir, élever ». Bbg. Gohin 1903, p. 259. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 408.
Fréq. abs. littér. : 83.

ÉDUQUÉ, ÉE, part. passé et adj.

ÉDUQUÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de éduquer*.
II.− Adj. [En parlant d'une pers. ou d'une faculté de cette pers.]
A.− [Correspond à éducation A] Qui a reçu ou reçoit une éducation. Le spectateur non éduqué (Alain, Beaux-arts,1920, p. 53).Harmoniques, que l'oreille éduquée parvient à analyser (Arts et litt.,1935, p. 3407):
Tant de gens sur qui s'accumule un tel poids d'hérédités, enserrés dans tant de drames familiaux, si mal éduqués, secoués par de tels conflits, bousculés par la vie et les dégâts, somme toute, sont si limités! Mounier, Traité du caractère,p. 37.
Emploi subst. Personne qui reçoit une éducation. La relation pédagogique d'éducateur à éduqué (Dumazedier, Ripert, Loisir et cult.,1966, p. 53).
B.− [Correspond à éducation B] (Bien) éduqué. Qui a de l'éducation. Synon. distingué, poli.Vous, monsieur, qui, à voir, semblez homme bien né, homme « éduqué » (Courier, Pamphlets pol.,1824, p. 212).L'homme doit être éduqué, et du monde; la femme, naturelle et du peuple (Goncourt, Journal,1858, p. 451).Je suis un homme bien éduqué, je ne vous poursuivrai pas en essayant de vous prendre la taille dans les couloirs (Anouilh, Répét.,1950, II, p. 41).
Mal éduqué. Qui n'a pas d'éducation. Synon. grossier, malappris, vulgaire.
Fréq. abs. littér. : 63.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·