a) Raconter oralement (un fait, un événement). L'abbé, qui dégoisa l'affaire avec une admirable bonhomie, fut écouté froidement par Albert (Balzac, A. Savarus,1842, p. 98):2. − Tonton Gabriel, dit Zazie paisiblement, tu m'as pas encore expliqué si tu étais un hormosessuel ou pas, primo, et deuzio où t'avais été pêcher toutes les belles choses en langue forestière [étrangère] que tu dégoisais tout à l'heure?
Queneau, Zazie dans le métro,1959, p. 132.
♦ P. ext. [Par écrit] Je puis vous écrire. (...) j'ai tant de choses à vous dégoiser que je ne m'y reconnais plus (Flaub., Corresp.,1872, p. 342).
− Spéc. Lire à haute voix, réciter. Dégoiser un rôle, une tirade, des vers. Je vous dégoiserais quelques pages (Flaub., Corresp.,1869, p. 178).« La petite » est debout et dégoise sa tirade préparée (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 106).
b) Raconter, révéler (ce qui était caché). Ma foi, pendant que j'y suis, je m'en vais leur dégoiser tout ce qui m'étouffe! (Vallès, J. Vingtras,Insurgé, 1885, p. 37).Ne fais pas l'andouille, mets-toi gentiment à table et dégoise ce que tu sais (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 91).Rem. La docum. le atteste subst. masc. dégoisement et le subst. fém. dégoisade. Péj. Fait de débiter avec volubilité. Une « dégoisade » de maximes niaisement pédantesques (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 324). Du matin au soir il sortait d'elle [Augustine] un dégoisement de sottises, un vomissement d'injures (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 123). Certains dict. attestent dégoisement au sens a) [En parlant des oiseaux] Chant (Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-20e). b) [En parlant des enfants] Babillage, bavardage (Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892).