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COUR1, subst. fém.

COUR1, subst. fém.
A.− Espace découvert entouré de murs, de haies ou de bâtiments, attenant à une maison d'habitation et à ses commodités ou à un édifice. Cour intérieure. Cette cour était environnée de haies et de murs assez hauts, et les portes en étaient soigneusement fermées (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 226).D'anciens « atria » se voient à Rome, devant les églises monastiques primitives (...) : ce sont des cours enceintes de murailles peu élevées (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 97):
1. Arrivé dans la grande cour carrée de la ferme, garantie des vents par les bâtiments qui l'entourent, on y trouve tous les animaux domestiques réfugiés pêle-mêle avec les enfants de la maison; c'est l'arche de Noé placée sur la terre. Bonstetten, L'Homme du Midi et l'homme du Nord,1824, p. 26.
SYNT., EXPR., a) Cour + subst. [Le compl. désigne des inanimés concr.] Cour d'auberge, de caserne, du château, du collège, du couvent, des diligences, d'école, d'église, d'entrée, de la gare. Cour d'honneur. Principale cour d'un château ou d'un palais. Cour de l'hôpital, de l'hôtel, du lycée, de la maison, du palais, de la prison, de la récréation; cour des Archives, de la Conciergerie, des Hypothèques, des Invalides, des Messageries, du Ministère, du Palais Royal. b) Subst. + de cour [A propos de pers. qui y accomplissent une tâche] Homme de cour. Valet de ferme. Deux vachers ou hommes de cour, un berger et un petit porcher, en tout douze serviteurs (Zola, Terre, 1887, p. 99). c) Verbe + prép. + cour. Donner sur cour.
Loc. Côté cour, côté jardin (cf. côté I A 2).P. métaph. Il [Machiavel] est fort amateur de farces et ses principes les plus secs ont toujours un côté cour et un côté jardin (Giono, Voy. Italie,1953, p. 257).Entre cour et jardin. Les maisons comme elles sont dans les campagnes (...) entre cour et jardin (A. France, Bergeret,1901, p. 87).
Fam. et pop. Être sur la cour. Être au chômage quand on se trouve en prison (d'apr. Esnault, [Commentaire (I.G.L.F. 1950) de Chautard, Vie étrange arg. (1931)]). Va pleurer dans la cour. Laisse-nous tranquille (cf. Carabelli, [Lang. pop.]).
Rem. 1. On rencontre également ds la docum. a) l'expr. fille de basse-cour. Fille de ferme. Les postillons, les palefreniers et les filles de basse-cour (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 321). b) Les mots composés avant-cour*, arrière-cour*, cour-jardin. C'était une petite cour-jardin, tout en broussailles et ordures, entourée d'une palissade branlante, derrière laquelle on voyait des cages à lapins (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 114). 2. Pierreh. 1926 atteste le subst. fém. courtine, région. (Suisse romande) au sens de ,,place ou fosse à fumier``.
P. méton. Groupe de personnes qui se trouvent dans la cour. Tout à coup le bruit courut que les groupes deux à deux étaient interdits. Ce fut une révolution [au collège]. La cour s'émut (Estaunié, Empreinte,1896, p. 67).
B.− P. anal. Impasse dans les villes, entourée de murs ou de maisons d'habitation. Cour du Commerce. Le club des Cordeliers, à la cour du Commerce (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 1, 1870, p. 342).Cour des Fermes, cour des Miracles. Endroit où se retrouvaient mendiants et truands et où disparaissaient comme par miracle les infirmités qu'ils affectaient au-dehors. Une partie de la cour des Miracles en était close par l'ancien mur d'enceinte de la ville (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 455).Le Borghetto, espèce de cour des Miracles où se rassemblait la canaille (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 206).
P. méton. Groupe de mendiants, de truands et de faux infirmes. Le lépreux avait disparu, ainsi que son conseil de mendiants. La place était nette comme si la cour des Miracles n'y eût jamais siégé (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 230).
P. iron. :
2. Ce fut l'abbé Judaine qui donna le signal du départ pour la Grotte (...) Et l'effrayant défilé, cette cour des miracles de la souffrance humaine roulait sur le pavé en pente. Zola, Lourdes,1894, p. 149.
Prononc. : [ku:ʀ]. Enq. : /kuʀ/. Ds Ac. 1694-1932. Homon. courre, cours, court, formes du verbe courir. Avant-cour est admis ds Ac. 1694, s.v. avantcour; ds Ac. 1718-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. A. 2emoitié xes. cort « espace découvert entouré de murs, d'habitations » (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 244); 1616 Cour des Miracles « repaire de gueux » (Drachier d'Amorny, Le Carabinage ou Matoiserie soldatesque, p. 31 ds Sain. Sources Arg. t. 1, p. 55). B. 1. 2emoitié xes. curt « résidence d'un souverain et de son entourage » (Saint-Léger, éd. J. Linskill, 44); 2. ca 1100 curt « entourage d'un souverain » (Roland, éd. J. Bédier, 231); ca 1352 cour de Romme (G. Le Muisit, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 324); 3. ca 1130 cort « souverain et son conseil » ici « assemblée de vassaux réunie par le souverain pour régler une question importante ou pour une solennité » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 161); début xives. estre bien de court « jouir de la faveur du roi » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, t. 8, 11456); 4. a) 1539 Faire la court a quelqu'ung « être empressé auprès de lui pour gagner ses faveurs » (Est.); 1651 spéc. id. à une femme « la courtiser » (Corn., Nicom. I, 1 ds Littré); b) 1690 cour « ensemble de personnes cherchant à obtenir les faveurs de quelqu'un » (Fur.). C. 1. début xiies. curt « siège de justice » (Lois Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 24); 2. xiiies. Haute Court (Assises de Jérusalem, éd. Beugnot, t. 1, p. 23); 1549 désigne les tribunaux d'ordre supérieur (Est. : cours souveraines); spéc. 1804 cour de cassation, v. cassation; 3. xiiies. « magistrats composant ces tribunaux » (Assises de Jérusalem, t. 1, p. 54); 1690 (Fur.); 4. fin xiiie-début xives. Court d'Amours (Mathieu Le Poirier, Le Court d'Amours [titre] d'apr. Romania, t. 10, 1881, p. 519); 1830 Cour des comptes (Balzac, 21, 475 ds Quem.). Du b. lat. curtis « cour de ferme » (vies. ds TLL, s.v. cohors, 1550, 6) puis « enclos comprenant maison et jardin, tenure » (d'où l'a. fr. cort « ferme, exploitation agricole » xiiies. ds Gdf.) et « centre d'exploitation d'un fisc, résidence royale » (Capit. de villis ds Nierm.), « entourage du roi, personnel de la cour royale » (Capit., ibid.), « curia d'un prince territorial, surtout dans sa fonction de tribunal » (1000, ibid.). Curtis est issu du lat. class. cohors « coin de ferme » et dans la lang. milit. « division du camp » d'où « troupes (cantonnées dans cette division) » accessoirement « gardes du corps d'un grand personnage ». L'orth. mod. cour est prob. due à l'infl. du lat. médiév. curia attesté dans des sens analogues (Nierm.).
DÉR.
Courette, subst. fém.Petite cour intérieure. À droite et à gauche de cette cour, qu'il me faudrait plus justement nommer courette, s'ouvraient les fameux « communs » (Duhamel, Terre promise,1934, p. 82).Des courettes d'une tristesse maladive avec leur petit carré d'herbe verte entouré de murs noirs, espèce de fonds de puits tragiques (Green, Journal,1936, p. 66).Semble s'employer plus spéc. dans le Nord pour désigner une petite cour sombre encastrée dans des maisons d'habitation (attesté ds Littré et Quillet 1965). [kuʀ εt]. Ds Ac. 1932. 1resattest. a) 1797 (Princesse Louise de Condé dans l'Introduction à sa Correspondance, 1889, p. XV ds R. Philol. fr. t. 27, p. 95 : On dit qu'il est question de donner au roi une petite possession en Russie, de lui laisser porter ce titre et de lui former une apparence de courette); b) [av. 1854 d'apr. Pt Rob.] av. 1866 « petite cour » (Blanqui ds Lar. 19e); de cour, suff. -ette*. Fréq. abs. littér. : 49.
BBG. − Archit. 1972, p. 32. − Bruppacher (V.). Zur Geschichte der Siedlungsbezeichnungen im Galloromanischen. Vox rom. 1961, t. 20, p. 133. − Gottsch. Redens. 1930, p. 218. − Pris ds l'actualité. Amis Lex. fr. Lex. dern. 1975, no3, p. 3 (s.v. courette).

COUR2, subst. fém.

COUR2, subst. fém.
I.− [Gén. avec l'idée d'une supériorité aristocratique s'exerçant dans le domaine pol. et soc.]
A.− Lieu où réside un souverain et sa suite. Aller vivre à la cour; avoir bouche à cour (vx). (Quasi-)synon. palais.La cour est un lieu de ténèbres. Vous y auriez été une petite lumière (Montherl., Reine morte,1942, I, 2etabl., 5, p. 156):
1. ... M. Decazes est de la cour (...) lui : La cour est mon pays, je n'en connais point d'autre; (...) dans l'idée de tous les courtisans, la cour est l'univers; leur coterie, c'est le monde; hors de là, c'est néant. La nature, pour eux, se borne à l'œil-de-bœuf. La faveur, la disgrâce, le lever, le débotter, voilà les phénomènes. Tout roule là-dessus. Courier, Pamphlets pol.,Lettres au rédacteur du « Censeur », 1819-20, p. 30.
P. anal. La cour céleste. Le paradis (ou, p. méton., l'ensemble des anges, des saints qui siègent autour de Dieu). Elle était la Mère de Dieu; (...) Il se la figurait ainsi au milieu de la cour céleste (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1295).La cour du roi Pétaud [p. allus. au temps où les mendiants élisaient un roi] Endroit ou, p. méton., assemblée où chacun veut commander et où, pour cette raison, règne la plus grande confusion. Leur fameuse société [des économistes] (...) est une fraction de l'immense cour du roi Pétaud (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 347).
B.− P. méton.
1. Personnes de haut rang et de haute qualité qui constituent l'entourage d'un souverain ou d'un prince. La cour, ce sont les généraux, les maréchaux, les hommes qui entourent le roi (Courier, Pamphlets pol.,Procès, 1821, p. 96).
2. Sous le terme général de Cour, il [Vaugelas] comprend les femmes comme les hommes et « plusieurs personnes de la ville où le Prince réside, » et à qui l'air de la Cour arrive par une communication prochaine et naturelle. Le mot de Cour chez lui revient assez à ce qu'on a appelé depuis la bonne société. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 6, 1863-69, p. 352.
SYNT., EXPR., (relatifs à I A et B 1). a) Cour impériale, papale, royale, seigneuriale; belle, grande, petite, splendide, vieille cour. Cour plénière. Assemblée d'apparat, tenue sous l'autorité du roi, en quelque circonstance solennelle. Tenir cour plénière. Se rassembler en grand nombre. Cette petite salle servait aux Mauvais-Garçons d'Issoudun à tenir leur cour plénière (Balzac, Rabouil., 1842, p. 380). P. anal. [en parlant d'animaux] Les chauve-souris et les rats tiennent leur cour plénière (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 307). Cour de la duchesse, de l'empereur, du prince, de la princesse, du roi, du seigneur; ambassadeur, bouffon, dame, fournisseur, gentilhomme, maréchal, ministre de cour. Noblesse de cour [p. oppos. à la noblesse de province] La noblesse de province, souvent plus pure de race que ne l'est la noblesse de cour (Balzac, Langeais, 1834, p. 227). Parti, personnage, personne, poète de (la) cour. Les oiseaux chantent pour n'importe qui, comme les poètes de cour (Coppée, Bonne souffr., 1898, p. 64). Anecdote, bal, bruit, charge, esprit, étiquette, faste, faveur, fête, pompe de cour. Habit, manteau, robe de cour. Tenue prescrite par l'étiquette. b) Péj. Abbé de cour. Prêtre élégant et mondain (cf. Abbé ex. 15). Femme, gens, homme de cour. Personne(s) attachée(s) au roi ou à un prince; p. ext., qui use(nt) de ruse et de flatterie à la cour ou comme à la cour. Il ne commet jamais une indiscrétion, lui, l'homme de cour qui connaît tous les détours du sérail (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 18). Amitié de cour. Amitié sur laquelle on ne peut guère compter. Le monde est si méprisable que le peu de gens honnêtes qui s'y trouvent estiment ceux qui le méprisent (...). Amitié de cour, foi de renards et société de loups (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 39). Eau bénite de cour. Fausse protestation d'amitié ou proposition de service. Il est venu un monsieur avec l'espérance d'une pension... Eau bénite de cour, ... rien de comptant (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1836, p. 356).
En partic. Le souverain et son gouvernement composé de ministres et de conseillers. Malgré les ordres de la cour, le patriarche osa opposer sa volonté à une concession aussi sage que politique (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 280).
Spéc. (en pol. extérieure). Un envoyé extraordinaire de la cour de France à Saint-Pétersbourg (Dumas père, Teresa,1832, IV, 13, p. 218).Il n'y avait dans le sein de l'Église qu'une seule force qui pût y réussir : c'était la cour de Rome, la papauté (Guizot, Hist. civilisation,Leçon 6, 1828, p. 33).
SYNT., EXPR., Recevoir un ordre, servir les intérêts de la cour; jouir de faveur à la cour; être bien/mal en cour. Il n'y avait pas de bonnes manières qu'on ne lui fît [à la mule du Pape]; car chacun savait que c'était le meilleur moyen d'être bien en cour (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p. 63). Avoir quelque crédit à la cour; avoir quelqu'un en cour (cf. Dumas père, Tour Nesle, 1832, I, tabl. 1, 2, p. 8).
2. P. anal. Réunion de personnes empressées de plaire. Il ne marchait qu'entouré d'une petite cour d'évêques et d'abbés de hautes lignées, galants, grivois et faisant ripaille au besoin (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 42).À vingt ans elle a sa cour d'hommes de lettres et sa ferme modèle, son hôpital et ses collections (Giraudoux, Judith,1931, I, 2, p. 24):
3. À l'escorter sa cour [de Morgane] est préparée : Quatre lutins, à l'aile diaprée, Sont les coursiers de son char nébuleux; Et, dans sa main, la branche balancée, Sceptre léger, ressemble au caducée Qui mène au Styx les mânes fabuleux. Baour-Lormian, Les Veillées,1827, p. 279.
C.− P. ext.
1. Hommage respectueux que l'on adresse à une personne généralement de haut rang. Faire la cour à; faire un doigt, un brin de cour; faire sa cour aux dépens de qqn. Il a fait sa cour aux prêtres, aux nobles et aux rois, dans l'espoir de se faire accepter pour monarque légitime (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 271).Il aime mieux faire la cour à M. le Ministre de l'Intérieur qu'à l'épicier du coin de la rue (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 3).
P. anal. M. le bailli faisait la cour à Dieu comme aux puissances de la terre; il ne se passait jamais de la grand'messe (Tillier, Oncle Benjamin,1843, p. 164).
2. En partic. Attentions marquées, intérêt déférent qu'un homme témoigne à une femme pour la conquérir. Faire une cour assidue, empressée, pressante. Le beau Thuillier passa pour faire un doigt de cour à madame Colleville, et il fut un de ses attentifs (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 30).Il fait la cour à toutes les femmes, il a une façon de les regarder, assez gênante (Bernstein, Secret,1913, II, 7, p. 22):
4. Je lui fis la cour, une cour d'essai à laquelle elle répondit par des provocations évidentes. Nous en fûmes bientôt aux regards tendres, aux mains pressées, à toutes les petites galanteries qui précèdent la grande attaque. (...) la plupart des liaisons mondaines, même très courtes, ne valent pas le mal qu'elles nous donnent ni tous les ennuis qui peuvent en résulter... Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Porte, 1887, p. 1074.
P. anal. Amant du soleil, il lui faisait sa cour. Il rêvait qu'il se parait pour le soleil, qu'il lui tendait des pièges gracieux (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 232).
II.− DR. Lieu où la Justice est rendue (primitivement par les souverains, puis par les magistrats), organe de justice.
A.− [Dans l'anc. temps] Tribunal.
Rem. Attesté ds Ac. 1878, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, Guérin 1892, DG, Rob., Quillet 1965.
SYNT., EXPR., Cour royale. Se pourvoir en cassation (...) contre l'arrêt rendu par la cour royale (Code d'instruction criminelle, 1808, p. 786). Cour souveraine. Il n'y avait ni juge-commissaire, ni agent, ni cour souveraine possible dans l'endroit où la banqueroute avait éclaté (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 367). Cour des aides*, p. anal., arg., aller à la cour des aides [en parlant d'une épouse]. Aller chercher remède aux négligences ou aux insuffisances de son mari auprès d'un amant (d'apr. Delvau, Dict. lang. verte, 1866, p. 6). Cour d'église. Procureur du roi en cour d'église (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 77). Cour de parlement. La première présidence de la cour de parlement (Id., ibid., p. 226).
P. anal. Cour(s) d'amour. Société(s) de personnes qui au Moyen Âge s'étai(en)t formée(s) en Provence pour y débattre notamment de questions de galanterie (cf. amour ex. 218). Toute prête aussi à être la reine de Saba pour un nouveau Salomon et à entreprendre avec lui une dispute de cour d'amour (Giraudoux, Judith,1931, II, 1, p. 115).
B.− [Dans la nouvelle Juridiction] Tribunal supérieur. Le Conseil supérieur de la Magistrature fait des propositions pour les nominations de magistrats du siège à la Cour de Cassation et pour celles de Premier Président de Cour d'Appel (Doc. hist. contemp.,1852-1959, p. 214).
SYNT., EXPR., Cour martiale, régionale. Le pourvoi en cassation peut être introduit aussi bien contre un jugement du Tribunal départemental que contre un jugement de la Cour régionale (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit., 1954, p. 294). Cour suprême. Comment justifier la création d'une Cour Suprême de Justice avec mission d'établir, sous le contrôle de l'envahisseur, la responsabilité de la France dans la guerre (Procès Pétain, 1945, p. 28). Cour d'appel*, d'assise*, de cassation*. Cour des comptes. Juridiction financière habilitée à contrôler les comptables de l'État et à vérifier le budget des administrations. La Cour des comptes (...) examine la comptabilité publique en général après une période de cinq à six ans (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 246). Cour de discipline budgétaire. Juridiction administrative habilitée à sanctionner les ordonnateurs qui ont responsabilité des deniers publics. La cour de discipline budgétaire est compétente à l'égard de tous les agents du secteur public ou semi-public y compris ceux des collectivités locales (sauf les maires), (...) (Belorgey, Gouvern. et admin., Fr. 1967, p. 209). Cour de Justice. Juridiction d'exception ayant à juger les infractions concernant la sûreté de l'État. [En dr. internat.] Juridiction des trois communautés européennes. Si la Cour de Justice reconnaît qu'un État membre a manqué à une des obligations (...), cet État est tenu de prendre les mesures que comporte l'exécution de l'arrêt de la Cour de Justice (Traité instit. (Euratom), 1957, p. 359). Cour internationale de Justice. Organe juridictionnel des Nations Unies. Tous les membres des nations unies sont ipso facto parties au statut de la cour internationale de justice (Charte Nations-Unies, 1946, p. 100). Cour permanente de justice internationale. Ancienne juridiction des Nations Unies. Lorsqu'un traité ou une convention en vigueur prévoit le renvoi à une juridiction que devait instituer la société des nations ou à la cour permanente de justice internationale, la cour internationale de justice constituera cette juridiction entre les parties au présent statut (ibid., p. 122). Haute cour de justice, cour de sûreté de l'État. L'ordonnance du 13 novembre 1944 (...) a institué la Haute Cour de Justice à l'effet de juger les personnes ayant participé, notamment sous la dénomination de « Chef de l'État » à l'activité des gouvernements ou pseudo-gouvernements qui ont eu leur siège dans le territoire de la métropole (Procès Pétain, 1945, p. 22).
Loc. Hors cour; renvoyer un jugement hors cour. Résultat du conseil de guerre (...) : « L'armée innocentée, le général innocent, le ministre hors de cour (Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 111).
P. anal. Chaque genre jouissait du degré de considération qu'il méritait; chaque théâtre avait sa cour spéciale, son tribunal ad hoc (Jouy, Hermite,t. 3, 1813, p. 231).
P. méton. Ensemble des magistrats qui siègent pour rendre la justice. Faire partie de la cour; juge, magistrat, président, procureur de la cour. Messieurs, la Cour. Les membres de la cour sont élus par l'assemblée générale et par le conseil de sécurité sur une liste de personnes présentées par les groupes nationaux de la cour permanente d'arbitrage (Charte Nations-Unies,1946, p. 110):
5. Le président répéta la question. Cette fois l'homme entendit. Il (...) regarda le public, les gendarmes, son avocat, les jurés, la cour... Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 329.
Prononc. Cf. cour1. Étymol. et Hist. Cf. cour1. Fréq. abs. littér. : 12 020. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 22 898, b) 18 393; xxes. : a) 17 507, b) 11 193. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 93, 189. − Gottsch. Redens. 1930, p. 443. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 168-171.

COURIR, verbe.

COURIR, verbe.
I.− Emploi intrans.
A.− Emploi abs. [Aspect imperf. du procès]
1. [Le suj. désigne un animé]
a) [En parlant de l'homme et de certains animaux] Se déplacer rapidement par un mouvement successif et accéléré des jambes ou des pattes prenant appui sur le sol :
1. Car si le blaireau ne provoque personne, il se défend dangereusement. Nul carnassier de nos climats n'en vient à bout. Ne pouvant ni courir ni bondir, il se renverse sur le dos, mord et griffe. Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 91.
SYNT. (exprimant la très grande vitesse de course). Courir à toutes jambes, ventre à terre; courir à perdre haleine, comme un dératé; courir comme un lapin. Cf. infra II A 2 a courir la poste.
Proverbe. [P. empr. à la fable de La Fontaine Le lièvre et la tortue] Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Mieux vaut un effort soutenu et régulier qu'une action brillante mais désordonnée au dernier moment.
En partic.
α) [En parlant d'un cavalier] Courir à toute bride, à bride abattue. Ne freiner en rien l'allure très rapide d'un cheval. Au fig. Cf. bride.
β) SP. Participer à une course de vitesse :
2. Elle avait mis une grosse somme sur un cheval qui courait ce jour-là aux courses de Chantilly. A. France, Le Lys rouge,1894, p. 332.
[Course à pied] Courir (dans telle ou telle épreuve athlétique).
[Course de vitesse quelconque] Courir à bicyclette, en auto, etc. :
3. ... sous les yeux et les applaudissements de toute la nation, dépouillés de leurs habits, ils [les jeunes gens] luttaient, boxaient, lançaient le disque, couraient à pied ou en char. Taine, Philos. de l'art,t. 1, 1865, p. 70.
Faire courir (un cheval, un pilote, etc.). L'engager dans une course. Il avait fait courir jadis et avait eu des succès d'écurie (Lorrain, Phocas,1901, p. 5).
b) [Avec une nuance appréciative]
α) [Étonnement admiratif ou au contraire nuance de reproche] Marcher d'un pas (trop) rapide; se dépêcher.
[En emploi factitif avec nuance d'étonnement admiratif] Ce spectacle fait courir les foules.
[Nuance de reproche] Vous ne marchez pas, vous courez (Littré).
Au fig. Passer vite, ne pas s'attarder sur quelque chose :
4. Pour bien dire la messe, le prêtre devrait redevenir jeune ou souple; ad deum qui laetificat juventutem meam. Car il faut courir, et l'on n'a pas le droit de s'appesantir sur telle ou telle impression, comme dans la prière privée. Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 235.
Loc. adv. En courant. À la hâte, superficiellement. Lire en courant. Excusez cette cacographie; je ne veux pas vous faire attendre et j'écris en courant (Gide, Corresp. [avec P. Claudel], 1899-1926, p. 163).
Rem. Noter la loc. adv. vieillie tout courant, « en toute hâte », citée par les dict. gén. et, dans ce même sens, l'emploi abs. de l'inf. Je n'ai pas le temps de faire ma petite écriture à ma façon comme je fais quelquefois, vous savez, celle que vous trouvez jolie. J'écris à courir, et je vous demande bien pardon (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 395).
β) Aller librement ici ou là; vagabonder.
Au fig. Faire courir (vieilli), laisser courir (usuel). Laisser faire, le plus souvent par résignation, ne plus intervenir dans une action en cours. Il [Maxime] avait renoncé au Conseil d'État, il faisait courir (Zola, Curée,1872, p. 589).Au point de vue religieux il [Lamartine] n'avait pas d'opinion très nette (...) il laissait courir (Barrès, Cahiers,t. 10, 1913-14, p. 52).
γ) [En parlant d'un malfaiteur ou de quelqu'un qui ne veut ou n'ose pas rester sur place] S'enfuir, s'échapper le plus rapidement possible.
Loc. Il court encore. Il s'est enfui pour ne pas se laisser prendre, ou parce qu'il n'ose pas insister :
5. − Et qu'a répondu ce M. Bloch? demanda distraitement Mmede Guermantes (...) − Ah! je vous assure que M. Bloch n'a pas demandé son reste, il court encore. Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 505.
c) Faire des courses*., des démarches pour se procurer ou pour obtenir quelque chose. 24 janvier. Couru pour les affaires de Mmede St(aël). Elle sera payée, je le crois (Constant, Journaux,1815, p. 429).
Rem. Ce sens se rattache aux emplois mentionnés sous I B 2 c.
Péj. Faire courir qqn. Faire faire une démarche inutile; faire perdre son temps à quelqu'un.
2. P. anal. [Le suj. désigne un inanimé capable de mouvement]
a) [L'accent est sur la rapidité du mouvement] Se déplacer rapidement. Des nuages couraient dans le ciel, de temps à autre la pluie tombait (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 18).Un vent glacial courut, accéléra le vol éperdu de la neige, intervertit l'ordre des couleurs (Huysmans, À rebours,1884, p. 61).
[En parlant de corps liquide] Couler rapidement. Le sang court dans les veines :
6. ... son visage étincelait d'amour, Et mes regards, fermés pour les choses profanes, Voyaient le sang courir dans ses bras diaphanes! T. de Banville, Les Exilés,Le Cher fantôme, 1874, p. 96.
b) [L'accent est sur la régularité et la continuité du mouvement]
α) [En parlant du temps] Se dérouler de façon continue :
7. On a aplani la difficulté, un contrôle de disponibilité est ouvert. Là les officiers inscrits voient courir leur temps comme s'ils rendaient des services effectifs. Chateaubriand, Correspondance gén.,t. 2, 1789-1824, p. 34.
Par le(s) temps qui court (courent). Actuellement. Ah! C'était un brave ami (...) un homme rare par le temps qui court (Maupass., Pierre et Jean,1888, p. 306).
β) Au fig., FIN. [Avec une idée de délai] Être compté régulièrement comme dépense à partir d'une certaine date (exprimée ou laissée implicite). Les intérêts courent à partir d'aujourd'hui :
8. [Il faut] tenir compte des jours de chômage pendant lesquels l'animal de trait ne produit aucun travail utile, alors que son entretien continue cependant à courir. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 752.
c) [L'accent est sur l'avancement spontané du mouvement]
α) [En parlant d'un aspect de la nature] Se répandre dans un espace. Une plante court sur le sol.
GÉOGR. S'étendre dans une certaine direction. La côte court du Nord au Sud. Les racines [de la bourdaine] courent à fleur de terre (Baudrillart, Nouv. Manuel forest.,trad. de Burgsdorf, t. 1, 1808, p. 304).Le lierre courait sur les murs des maisons basses (Druon, Roi de fer,1955, p. 150).
β) [En parlant d'un bruit, d'une nouvelle] Se propager. Elle-même répéta la phrase, qui courut ainsi d'oreille à oreille, au milieu des exclamations et des rires étouffés (Zola, Assommoir,1877, p. 719).
Loc. verbale. Le bruit court que :
9. Le bruit courait que Gundermann, contrairement à ses habitudes de prudence, se trouvait engagé dans d'effroyables risques... Zola, L'Argent,1891, p. 316.
γ) [En parlant d'un objet destiné à se déplacer] Aller librement, sans contrainte, sans contrôle. Laisser courir sa plume :
10. Représenter, rendre ce monde, ces trois dimensions, avec cette plume qui gratte régulièrement, qui court sur le papier. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo,1910, p. 700.
MAR. Faire (laisser) courir une manœuvre (un cordage) :
11. Tout le gréément du bateau est englobé dans une coque de glace (...) et il est totalement impossible de faire courir les manœuvres. J.-B. Charcot, Le« Pourquoi Pas? » dans l'Antarctique, 2eexpédition antarctique fr., 1908-10, 1910, p. 352.
B.− Emploi prép. [La prép. ajoute à l'aspect imperf. du verbe une valeur d'aspect perf. ou une nuance de cet aspect]
1. [Aspect perf. pur et simple; la prép. indique le but, le terme du procès] Courir à.
a) [Le suj. désigne une pers.] Se porter rapidement et parfois en masse vers quelqu'un ou vers quelque chose. Courir au feu, aux armes; courir à un spectacle. Les hommes courent à leurs quêtes Sur la terre, ardents et pressés (Dierx, Poèmes et poés.,1864, p. 17):
12. À peine se fut-on quitté, que le chevalier de Beauvoisis courut aux informations : elles ne furent pas brillantes. Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 269.
Courir au plus pressé. Se hâter d'accomplir ce qui est urgent :
13. En me promettant à moi-même qu'Albertine serait ici ce soir, j'avais couru au plus pressé et pansé d'une croyance nouvelle l'arrachement de celle avec laquelle j'avais vécu jusqu'ici. Proust, La Fugitive,1922, p. 428.
Courir à sa ruine, à sa perte. Tomber inexorablement dans une situation extrême :
14. Vous n'avez pas reconnu votre véritable ennemi, vous lui prêtez de petits motifs. Il n'en a que de grands et vous courez à votre perte. Camus, Caligula,1944, II, 2, p. 34.
Spéc., MAR. Courir au nord, au sud, à terre, au large, etc. Faire route en direction de.
b) Au fig. [Le suj. désigne une chose abstr.] Être sur le point de (finir). La saison court à sa fin :
15. Les événements courent trop vite à leur fin; on n'a pas assez de temps pour faire, en quelque sorte, connaissance avec les personnages, ce qui rend l'intérêt moins vif. Lamennais, Lettres inédites... à la baronne Cottu,1830, p. 216.
2. [Aspect connotatif progressif au procès; la prép. suggère l'idée d'un effort dans une poursuite voulue par le suj. pers.] Courir après.
a) [Le compl. désigne une pers.] Courir après qqn.Chercher à l'atteindre rapidement. Son oncle, ne la voyant pas revenir du bout de la place, courut après elle (Stendhal, Lamiel,1842, p. 128).Courir après un homme, une femme (au fig.). Le, la poursuivre de ses assiduités :
16. Ce hideux calotin ose insinuer et même dire assez clairement que, lorsqu'il portait encore la soutane, toutes les femmes couraient après lui, et qu'il n'avait qu'à se baisser pour en prendre. Bloy, Journal,1900, p. 384.
b) [Le compl. désigne une chose] Chercher à atteindre, à obtenir une chose par tous les moyens. Courir après les honneurs, la gloire. Courir après son argent. Essayer de regagner, de rattraper l'argent perdu au jeu ou essayer de se faire payer l'argent dû. Courir après l'esprit. Chercher à être spirituel. Courir après son ombre. Chercher à atteindre l'impossible :
17. Ne me demande point à moi, sculpteur, de courir après la beauté : je m'assiérai ne sachant où courir. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 697.
c) Loc. [Avec ell. du compl. prép.]
Fam. Tu peux toujours courir! Tu auras beau faire, tu n'obtiendras pas ce que tu veux.
Proverbe. Il vaut mieux tenir que courir (cf. un tiens vaut mieux que deux tu l'auras).
3. [Aspect directif; la prép. exprime une idée d'approche, souvent doublée d'une valeur affective] Courir sur ou sus à.
a) [Le compl. désigne l'âge de qqn avec parfois une idée de vivacité ou d'appréhension] S'approcher rapidement de. Courir sur ses trente ans. Marianne est très vieille et court sur ses cent ans (Verlaine, Œuvres compl., t. 3, Invect., 1896, p. 346).
Rem. Dans l'expr. courir sur les brisées de qqn, sur exprime le terrain dans lequel on a pénétré, avec sans doute, comme plus haut, une idée d'illicite.
b) [Avec gén. une idée d'hostilité] Se précipiter sur :
18. Indouvoura courut sur Yassiguindja. Elle l'aurait frappée, mordue, griffée. Elle débitait des menaces pendant que ses compagnes la maintenaient. Maran, Batouala,1921, p. 55.
Au fig. S'attaquer à, combattre. Courir sus aux abus.
C.− Emploi semi-auxil. Courir + inf.[Le plus souvent pour dire que l'on fait vite l'action exprimée par l'inf.] Qu'on coure me chercher de l'huile de térébenthine et de l'émétique (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 303).
Rem. Pour souligner l'idée de but, l'inf. peut être précédé de la prép. pour. Elle courait pour chercher quelque drogue à la pharmacie (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 145).
II.− Emploi trans.
A.− [Le suj. désigne un animé]
1. [Aspect perf. du procès, avec une idée de poursuite; l'obj. désigne un animé ou un inanimé suggérant une idée de proie à prendre]
a) [La proie est une bête sauvage] Donner la chasse à. Courir le cerf, le lièvre :
19. Quoique je sois bien décidé à ne frayer qu'avec les gens de la plus haute volée, vous aurez cependant vos petites entrées, mon cher Monsieur Jolibois, et de temps en temps vous viendrez courir un cerf avec moi. Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 3.
Proverbe. Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois. S'engager dans deux entreprises différentes, c'est risquer d'échouer dans l'une comme dans l'autre.
Rem. Courir qqn se rencontre dans la lang. class. au sens de « poursuivre qqn en courant » et dans la lang. pop. au sens de « importuner » : tu me cours (sur le système, sur le haricot, sur le ciboulot, etc.). Elle me court! menace Jady (Colette, Music-hall, 1913, p. 199).
b) P. anal., dans le lang. de la galanterie. [La proie est une pers. gén. du sexe fém., ou ce qui la représente] Courir les filles, la gueuse, les jupons; courir la prétantaine :
20. Madame de Kergant (...) voyait (...) dans le champ étroit et fantasque de ses préjugés l'ancien pupille de son frère (...) courant le guilledou sous l'étrange costume qu'elle prêtait aux sans culottes... Feuillet, Bellah,1850, p. 20.
c) P. ext. [La proie est un avantage recherché] Rechercher vivement, poursuivre assidûment. Courir le cachet, les honneurs.
P. méton. Au cours de cette poursuite affronter des périls, s'y exposer. Courir des risques.
d) P. méton., SP. [La proie est suggérée par la nature de l'épreuve au bout de laquelle la victoire peut être atteinte] Participer à une course pour la gagner. Courir un cent mètres. Ce dimanche-là (...) on courait le Grand Prix de Paris au bois de Boulogne (Zola, Nana,1880, p. 1375).
2. [Aspect perf. instrumental; l'obj. désigne un lieu à travers lequel on se déplace en tout sens dans une intention plus ou moins précise]
a) [Le lieu est un espace d'une certaine étendue ou complexité] Parcourir, sillonner, voyager à travers un lieu pour y chercher à satisfaire un désir. Courir la ville, le monde. C'était un de ces forains qui courent les campagnes, le dos chargé de leur marchandise (A. Daudet, Jack,t. 1, 1876, p. 230).
Vieilli. Courir le pays. Faire une incursion rapide en pays ennemi.
P. méton. Courir la poste. Parcourir vite les relais de poste, aller fort vite et au fig. se dépêcher outre mesure pour atteindre son but. Le lendemain, Suter court la poste sur la route de Paris (Cendrars, Or,1925, p. 26):
21. Une voyageuse, qui courait la poste, fut prise des douleurs de l'enfantement à la poste du prieuré... G. Sand, La Comtesse de Rudolstadt,t. 1, 1844, p. 97.
Courir la mer. Faire la course* :
22. On eût dit un de ces vieux récits (...) où il est question de corsaires barbaresques courant les mers latines... A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 172.
Emploi abs. :
23. Or, vers la fin de 1702, elle [l'Espagne] attendait un riche convoi que la France faisait escorter par une flotte de vingt-trois vaisseaux commandés par l'amiral de Château-Renaud, car les marines coalisées couraient alors sur l'Atlantique. Verne, Vingt mille lieues sous les mers,t. 2, 1870, p. 92.
b) [L'obj., gén. au plur., désigne une suite de locaux que fréquente la Société] Fréquenter assidûment en allant d'un lieu à un autre pour y chercher son plaisir. Courir les théâtres, les salons.
B.− [Le suj. désigne un inanimé]
1. Vieilli. [En parlant d'une rumeur, d'un bruit] Se répandre dans (cf. supra II A 2 a). Cette nouvelle court la ville, les rues.
Loc. fig. Courir les rues. Se trouver partout, être normal, commun. Nous habitons une ville de commerçants, où le bon goût ne court pas les rues (Maupass., Pierre et Jean,1888, p. 367).
2. MAR. [En parlant d'un navire et p. ext. des marins] Courir une (des) bordée(s).
Prononc. et Orth. : [kuʀi:ʀ], (je) cours [ku:ʀ], couru, ue [kuʀy]. Ds Ac. depuis 1694. Ac. 1694-1798 : « courir ou courre ». Les mots de la famille de courir s'écrivent evec un seul r sauf courre (chasse à −), courrier, courriériste, concurrent, occurrence, récurrent et leurs dér. (pour cette liste cf. Ortho-vert 1966, p. 173). Comparer l'imp. je courais et le fut. et cond. je courrai(s) dans lesquels la consonne double qu'on prononce géminée [kurr ε] sert à distinguer les temps (cf. Nyrop Phonét. 1951, § 130 et § 251, ainsi que Mart. Comment prononce 1913, p. 217). Noter que Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 transcrivent à l'inf. [kuʀi] qui est l'anc. prononc. des inf. en -ir du moy. fr. jusqu'au milieu du xviiies. où r final est restauré sous l'infl. des verbes comme dire, écrire, etc. (cf. Bourc.-Bourc. 1967, § 183 H). Homon. : formes du verbe courir et cour, cours, court. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. mil. xies. curre « se déplacer par élans » (Vie de Saint Alexis, éd. Chr. Storey, 423); 2. a) mil. xies. « (d'une chose) se mouvoir avec rapidité » (ibid., 79); b) 1262-68 « se dépêcher » (Brunetto Latini, Li Livres dou Tresor, éd. F. J. Carmody, p. 23, 13); 3. 1559 « courir dans une compétition » (Amyot, Vies. Thémistocle, 47 ds Littré); 4. a) ca 1100 curir a aucun « courir pour atteindre quelqu'un » (Roland, éd. J. Bédier, 2086); b) ca 1160 + inf. « aller vite dans un certain but » (Enéas, éd. J.J. Salverda de Grave, 909); 5. a) ca 1100 « couler » ewe curant (Roland, 2226); b) 1119 « avoir cours, être en vigueur » (Ph. de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 3544); c) apr. 1225 « être répandu, circuler (bruit, renommée) » (Gerbert de Montreuil, Continuation de Perceval, éd. M. Williams, 3638); d) 1690 « s'étendre, se dérouler » (Fur. [ici, en parlant d'un rhumatisme, d'une dartre]). B. Trans. 1. ca 1210 « parcourir, sillonner (un pays, etc.) » (Herbert Le Duc de Dammartin, Folque de Candie, éd. O. Schultz-Gora d'apr. FEW t. 2, p. 1570a); 2. a) ca 1225 « poursuivre à la course » (Péan Gatineau, Saint Martin, éd. W. Söderhjelm, 1252); b) 1434-38 « poursuivre quelqu'un » (Jacques D'Esch, Chronique messine, éd. G. Wolfram d'apr. FEW t. 2, p. 1569 b); c) 1690 « rechercher, courtiser » (Fur.); 3. 1547 « fréquenter assidûment (un lieu) » (Noël Du Fail, Propos rustiques et facétieux, t. 1, p. 75 ds IGLF); 4. av. 1558 « s'exposer à, risquer » (Mellin de Sainct-Gellais, Œuvres complètes; éd. P. Blanchemain, t. 2, p. 78); 5. 1585 « rechercher avec ardeur » (Noël Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, t. 2, p. 233 ds IGLF); 6. [1883?] 1895 pop. courir à qqn « importuner quelqu'un » (sans réf. ds Esn.); 1901 courir qqn (ibid.); 7. 1901 fam. c'est couru « c'est prévisible » (Bruant, p. 175 [à l'orig., terme de turf]). Du lat. currere « courir ». L'anc. forme courre a été supplantée à partir du xiiies. par courir (ca 1275, Rose, F. Lecoy, 15890), formé d'apr. les verbes en -ir. Fréq. abs. littér. : 13 612. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 17 337, b) 24 133; xxes. : a) 20 292, b) 17 961. Bbg. Baldensperger (F.). Notes lexicol. R. de philol. fr. et de litt. 1927, t. 39, p. 58. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Lang. pop. 1929, p. 135. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, pp. 298-299. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 82. − Quem. 2es. t. 2 1971. − Rog. 1965, p. 131, 179, 234, 237. − Spitzer (L.). Courir la calabre. Fr. mod. 1948, t. 16, pp. 165-166.

COURS, subst. masc.

COURS, subst. masc.
I.− [Dans une perspective spatiale]
A.− [Désigne le mouvement d'une eau courante]
1. Écoulement continu d'une eau courante. Cours lent, rapide, tranquille; barrer, détourner le cours d'une rivière; suivre, remonter le cours d'un fleuve. Tandis qu'un clair ruisseau, se hâtant dans son cours, Fuit, roule et de son lit abrège les détours! (Delille, Homme des champs,1800, p. 126).
P. ext. Le parcours suivi par une eau courante. Dans son cours la Loire traverse plusieurs villes importantes :
1. Lecourbe, attaqué sur le Saint-Gothard par des forces supérieures, avait fait aussi sa retraite, en descendant le cours de la Reuss. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 497.
Spéc. Cours d'eau. Toutes eaux courantes qui s'écoulent entre des rives (ruisseaux, fleuves, canaux, etc.) :
2. Il est des pays comme ceux de l'Europe occidentale, où le gel des canaux ou des cours d'eau arrête complètement durant l'hiver la circulation : c'est la terrible période de chômage! J. Brunhes, La Géogr. hum.,1942, p. 301.
2. P. anal. [En parlant d'autres liquides : larmes, sang] Le cours du sang dans notre corps. L'un des principaux usages de la respiration est de faciliter (...) le cours du sang (La Madelaine, Chant,1852, p. 20).
Expr. Donner (libre) cours à. Laisser s'écouler sans retenue. Je revins chez moi; je me jetai sur mon lit, non pour dormir, mais pour donner un libre cours à mes sanglots (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 94).
Au fig. Laisser éclater. Donner libre cours à ses sentiments.
B.− [Désigne le mouvement d'un astre] Mouvement réel ou apparent d'un astre. Le cours du soleil :
3. Gosse, tu peux te dire qu'à ton âge t'as sauvé un homme. Oh! c'est pas une si belle affaire. Y a pas lieu d'en être fier, ça ne changera pas le cours de la lune... A. France, Crainquebille,version pour la scène, 1905, III.
C.− [Désigne une suite de choses ou un espace qui se développent entre des limites précises]
1. [Dans une ville] Longue et large avenue. Se promener sur le cours. Dans les ormes du cours, blancs de poussière, les cigales chantaient comme en pleine Crau (Daudet, Lettres moulin,1869, p. 116):
4. J'ai quitté mon fiacre et me suis mis à errer dans les environs du magnifique Cours d'Aquitaine [à Bordeaux] (nous appellerions ça à Paris boulevard d'Aquitaine). Stendhal, Mémoires d'un touriste,t. 3, 1838, p. 8.
2. En partic., ARCHIT. Cours d'assises : ,,rang de pierres de même hauteur sur toute la longueur d'une façade `` (Barb.-Cad. 1963). Cours de pannes : ,,rangée de pannes sur toute la longueur d'une façade`` (Barb.-Cad. 1963). Cours de plinthes : ,,développé de la plinthe sur tout le pourtour d'une pièce`` (Barb.-Cad. 1963). Cf. Adeline, Lex. termes art., 1884.
II.− [Dans une perspective temporelle]
A.− [En parlant des temps proprement dit]
1. Déroulement inexorable des temps. Le cours des saisons. Qu'est-ce donc qui le dirige, ce qui vous entraîne tous, l'aveugle cours des choses (Senancour, Rêv.,1799, p. 110):
5. Il lui sembla que le cours du monde venait alors de s'arrêter et que personne, à partir de cet instant, ne vieillirait plus ni ne mourrait. Camus, L'Exil et le Royaume,1957, p. 1568.
Suivre son cours. Se développer, évoluer normalement. Faut-il que l'affaire suive son cours? faut-il (...) étouffer ce procès (Balzac, La Cous. Bette,1846, p. 305).Ne vous inquiétez pas, il faut que la crise suive son cours (Zola, Page amour,1878, p. 805).
2. Durée d'un événement, d'une action, d'un moment de vie, etc. Le cours des idées. J'avoue qu'entraîné par le cours naturel de mes pensées, j'avais perdu de vue le château de Lusance (A. France, Bonnard,1881, p. 343).
Loc. prép.
Pendant, dans le cours de; au cours de, en cours de. Pendant la durée de. Dans le cours de la représentation (Goncourt, Journal,1883, p. 288).Au cours de la discussion (La Déclaration universelle des droits de l'homme,1949, p. 4).En cours de discussion (Lidderdale, Parlement fr :,1954, p. 202).
(Être) en cours. Être en train de se faire. Les travaux sont en cours. Je terminai vivement l'aventure en cours, j'emmenai mes personnages en une tout autre région du globe (Sartre, Mots,1964, p. 126).
B.− [En parlant de valeurs : ce qui est actuel] FIN. Taux auquel se négocient des valeurs, des marchandises. Cours du coton, de l'or; au cours du jour : cours du change; cours d'ouverture, de fermeture. Fermeté des cours.
En partic. Cours de bourse. ,,Prix d'une valeur mobilière tel qu'il résulte, à une date donnée, de l'équilibre de l'offre et de la demande, par opposition à la valeur nominale`` (CIDA 1973). Cours forcé (de la monnaie). ,,Cours légal de la monnaie, assorti d'une impossibilité, pour les particuliers de demander à la banque centrale la conversion de cette monnaie en or`` (CIDA 1973). Cours légal (de la monnaie). ,,Obligation pour un créancier d'accepter, comme instrument de paiement les billets (monnaie fiduciaire, voir ce mot) émis par la banque centrale`` (CIDA 1973).
(N') avoir (plus) cours. (N')être (plus) légal ou (plus) actuellement en usage :
6. ... d'anciennes monnaies qui n'ont plus cours depuis longtemps : écus de six livres, florins, ducats et ducatons, jacobus... A. France, L'Étui de nacre,La Messe des ombres, 1892, p. 116.
P. métaph. :
7. Si le style d'information pure et simple, dont la phrase précitée offre un exemple, a cours presque seul dans les romans, c'est, il faut le reconnaître, que l'ambition des auteurs ne va pas très loin. Breton, Les Manifestes du Surréalisme,1erManifeste, 1924, p. 18.
Expr. fig.
Donner cours à qqc. L'accréditer :
8. Comment, Monsieur le Maréchal avez-vous pu oublier que, sans Pierre Laval, vous n'auriez pas reçu, d'un président de la République et d'un Parlement moribonds, l'investiture qui a donné cours légal à votre autorité. L'Œuvre,14 févr. 1941.
Prendre cours. S'établir dans l'usage.
N'être plus au cours de. Cf. courant :
9. Chacun m'écrit : Prenez bien garde à ce qui sort de votre plume! ... Vous n'êtes plus au cours des choses! P.-A. de Beaumarchais, Époques,1793, p. 293.
III.− [Dans une perspective spatio-temporelle]
A.− [En parlant d'enseignement : ce qui est suivi]
1. Enseignement suivi dans une discipline précise; l'une des leçons de cet enseignement. Cours de latin, de mathématiques; donner, faire un cours; suivre un cours, assister à un cours. Hier j'ai fait mon premier cours à des officiers (Green, Journal,1942, p. 262):
10. Par un pluvieux matin de décembre elle me demanda, au sortir d'un cours de l'accompagner jusqu'à sa pension. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 297.
P. méton.
a) Traité, manuel scolaire, textes polycopiés présentant l'enseignement d'une matière précise. Les cours de la Sorbonne :
11. Il devient certain que de mon vivant ou après moi je publierai ces cours, que de plus en plus ils deviendront centraux dans ma vie d'écrivain et m'empêcheront (...) d'écrire beaucoup de choses... Du Bos, Journal,1924, p. 174.
b) Établissement d'enseignement spécialisé. Cours de danse.
2. Degré déterminé d'enseignement. Le cours moyen élémentaire, supérieur.
B.− [En parlant d'autres activités] MAR.
1. Capitaine au long cours. Officier reconnu apte à commander un navire d'un certain tonnage pour de longs voyages. Pour ex. cf. capitaine.
2. Voyage au long cours. Voyage comportant une longue traversée. Voyageur au long cours (Davau-Cohen.1972).Vous me croirez menteur comme un voyageur de long cours (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase,1817, p. 313).
Prononc. et Orth. : [ku:ʀ]. Pour Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841 on prononce l's final, prononc. jugée mauvaise ds Littré. Pour s final muet cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 310; Rouss.-Lacl. 1927, p. 168, Grammont Prononc. 1958, pp. 93-95 et Fouché Prononc. 1959, p. 425. Rappelons que l'amuïssement de l's final a commencé dans les textes anglo-normands, vers le milieu du xiies. et ne s'est généralisé qu'au début du xiiies.; cf. G. Straka, Remarques sur la désarticulation et l'amuïssement de l's implosive ds Mél. Delbouille (M.), t. 1 1964, p. 620. Ds Ac. depuis 1694. Homon. cour, courre, court, formes de courir. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « action de courir, déplacement » (Roland, éd. J. Bédier, 2878); 2. a) ca 1120 « trajet d'un bateau » (Voyage de Saint Brendan, éd. E.G.R. Waters, 234); b) 1690 mar. voyage de long cours (Fur.); 3. ca 1170 « mouvement des astres » (Benoit de Sainte-Maure, Chronique des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 5190). B. Ca 1170 « déroulement (du temps), succession » (Benoit de Sainte-Maure, op. cit., 3188). C. 1. a) Peu av. 1200 « mouvement d'une eau courante » (1reContinuation de Perceval, éd. W. Roach, 13567, t. 1, p. 368); b) 1263 cuers de aigue (Abbaye de la Paix-Dieu, Arch. Liège, Wilmotte ds Gdf. Compl.), attest. isolée; à nouv. entre 1498 et 1515 cours d'eaue (P. Gringore, Vie Monseigneur Sainct Loys, éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t. 2, p. 317); 2. a) ca 1457 fig. d'un sentiment, d'un état affectif (Ch. d'Orléans Rondeau CCCLVII ds Poésies, éd. P. Champion, p. 496 : le cours de mon [...] malheur); b) 1670 (Racine, Bérénice, III, 2 : le cours [...] de ses premiers sanglots). D. 1. 1331 « études suivies » (Lettres de Philippe VI de Valois ds Ordonnances des Roys de France, t. 2, 1729, p. 70); 1606 « enseignement » (Nicot); 2. 1606 « recueil de textes servant à l'enseignement d'une matière » (ibid.); 3. 1694 « leçon » (Ac.); 4. 1882 « établissement où l'on reçoit un enseignement » (Bach.-Dez.); 5. 1887 « degré de l'enseignement suivi » (Org. péd. éc. prim. ds J. Palmero, Hist. des instit. et des doctrines pédag. par les textes, p. 320). E. 1. Ca 1370 comm. « circulation de valeurs, de marchandises » (Oresme, Ethique, 152 ds Littré); 2. 1602 « taux auquel se négocient des valeurs, des marchandises » (Recueil gén. des anc. lois fr., t. 16, p. 274 ds Kuhn, p. 76). F. [1616, date de l'établissement par Marie de Médicis d'une allée, appelée plus tard Cours la Reine, à Paris (d'apr. FEW t. 2, p. 1581 b, s.v. cursus)]; 1623 (C. Sorel, Francion, p. 207 ds IGLF). Du lat. class. cursus « action de courir, voyage, course en mer; cours des étoiles, d'un fleuve; cours de la vie de quelqu'un; poét., d'un sentiment ». Au sens D 1, dès ca 1270 l'a. cat. cors « conférence, entretien » (Serveri de Girona, Voletz aver be lau entrels valens, 3 ds Studi medievali, nouvelle série, t. 14, 1941, p. 118). Fréq. abs. littér. : 8 080. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 11 277, b) 8 470; xxes. : a) 9 117, b) 14 719. Bbg. Archit. 1972, p. 58. − Behrens Engl. 1927, p. 220. − Gottsch. Redens. 1930, p. 426. − Rog. 1965, p. 236.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·