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COMMUN, UNE, adj.

COMMUN, UNE, adj.
A.−
1. Qui est le fait de deux ou plusieurs personnes ou choses. D'un commun accord; avoir des goûts communs; travail commun; effort commun. Mais, vous le savez tous, notre cause est commune (Constant, Wallstein,1809, I, 1, p. 8):
1. ... où le goût commun de la terre, de la chasse, du manger et du boire, crée entre tous, bourgeois et paysans, une fraternité étroite. Mauriac, Thérèse Desqueyroux,1927, p. 218.
Emploi subst. Le commun. Le bien commun. Vivre sur le commun (Ac. 1932).
Commun à.Qui est partagé avec d'autres :
2. ... j'ai le grand défaut, commun à la plupart des fils du septentrion, d'honorer trop la vérité et de négliger la grâce. Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 8.
MATH. Dénominateur commun. Dénominateur de deux ou plusieurs fractions. Diviseur commun. Nombre qui divise exactement plusieurs autres nombres.
Loc. et expr.
Sans commune mesure. Qui ne présente aucun terme de comparaison.
Loc. verbales
N'avoir rien de commun avec. Être totalement différent de :
3. Dieu me préserve d'avoir rien de commun avec les littérateurs estimés aujourd'hui. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 160.
N'avoir de commun que. N'avoir comme point de ressemblance que.
Loc. adv. En commun.
(De manière à être) ensemble. Avoir, mettre qqc. en commun; la vie en commun, repas en commun :
4. La France Libre est prête, maintenant, à participer à l'établissement d'un plan général concernant le Pacifique, en commun avec les États-Unis, le Gouvernement de sa Majesté en Grande-Bretagne, les Gouvernements de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 480.
5. Une brochure écrite en commun par une quinzaine de grands noms de la science, de l'armée et du journalisme se vendit à près d'un million d'exemplaires, ... Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 62.
À la disposition de tout le monde. Les transports en commun.
2. Qui appartient à un grand nombre ou à une majorité de personnes ou de choses. Le sens commun :
6. La loi n'accorde rien, elle protège ce qui est, jusqu'au moment où ce qui est commence à nuire à l'intérêt commun. Sieyès, Qu'est-ce que le Tiers état?1789, p. 88.
7. L'une [lettre] était de Marseille, d'une confrérie de pénitents − une des dernières de France − qui accompagne à la fosse commune les corps des condamnés à mort. On l'invitait à des cérémonies. Montherlant, Le Songe,1922, p. 79.
Emploi subst. sing. Le commun + compl. prép. de. Le plus grand nombre, la généralité. Le commun des mortels.
Emploi abs. :
8. Modestes sont ceux en qui le sentiment d'être d'abord des hommes l'emporte sur le sentiment d'être soi-même. Ils sont plus attentifs à leur ressemblance avec le commun qu'à leur différence et singularité. Ils se confondent au nombre plus qu'ils ne s'en séparent. Valéry, Tel quel I,1941, p. 107.
GRAMM. Nom commun (p. oppos. à nom propre). Nom qui convient à plusieurs êtres ou choses formant un genre, une espèce.
3. Qui est propre ou incombe à un ensemble donné.
a) Qui réunit en un tout les éléments d'action sur lesquels s'est établi l'accord d'un ensemble considéré. Front commun; programme commun; Marché commun :
9. Si le tronc commun des veines communiquoit directement avec le tronc commun des artères, il n'y auroit donc qu'une seule circulation; le sang revenu au centre retourneroit directement aux parties pour revenir encore, et ainsi de suite; mais c'est ce qui n'arrive jamais entièrement. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 4, 1805, p. 169.
10. Le comité national est extrêmement désireux et a la plus grande hâte de voir s'établir à Alger, sur ces bases, l'autorité centrale commune à tout l'empire, en liaison avec la résistance intérieure. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 472.
Faire cause* commune avec :
11. Quoi! vous ne comprenez pas qu'en faisant cause commune avec une classe d'individus tenus à bon droit pour suspects, vous infligez au gouvernement que vous servez l'humiliation d'un désaveu! Courteline, Un Client sérieux,1897, 1, p. 17.
b) Qui s'applique, qui appartient ou incombe à toutes les personnes ou à toutes les choses d'un ensemble considéré. L'intérêt commun; les charges communes.
La maison commune (littér.). L'hôtel de ville, la mairie.
La salle commune. La pièce où se réunissent tous les membres de la famille ou les membres d'un même groupe :
12. Le déjeuner, je me force à le prendre dans la salle commune et jusqu'à présent je n'y ai manqué que trois jours. Gide, Les Nouvelles Nourritures,1935, p. 282.
DR. Droit* commun.
B.− P. ext. Qui est répandu dans le plus grand nombre de lieux, chez le plus grand nombre de personnes.
1. Que l'on trouve partout, très répandu. Une variété commune :
13. Cerfeuil commun. − Plus rustique et plus productif que le précédent [cerfeuil frisé]. À cultiver partout. A. Gressent, Le Potager mod.,1863, p. 297.
Habituel, fréquent, usuel. Langue commune :
14. Le gouverneur, en arrivant de la sorte, manquait aux formes de la bienséance la plus commune; nous soupçonnâmes sans peine que c'était une espièglerie de l'amiral. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 480.
15. Il ne faut pas confondre cette ferveur de la vie obscure avec la conscience somnolente. Celle-ci est du moins-être, celle-là un plus-être. Elle est plus commune chez la femme, qui en moyenne vit plus près que l'homme de ses zones subliminales, ... Mounier, Traité du caractère,1946, p. 280.
Peu commun :
16. ... une sorte d'Hercule qui se faisait pardonner sa calvitie par des bras et une poitrine velus, et sa maigreur par une vigueur musculaire peu commune. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 80.
2. Au fig. Synon. de ordinaire, vulgaire, sans distinction, banal.Maria, qui avait dix-huit ans, était toute petite, lourde, quelconque et commune (Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 114):
17. Or je suis persuadé que le talent de MmeSand a sa racine dans la corruption; elle deviendrait commune, en devenant timorée. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 555.
Expr. Lieu commun. Idée, formule générale souvent répétée et appliquée à un grand nombre de situations. User de lieux communs; répéter, renouveler un lieu commun.
Péj. Banalité, idée ou argument rebattu(s) :
18. ... Et pourtant de ces augustes bouches Il ne sort que discours incohérents et louches, Centons plats, lieux communs, sans style et sans couleur, Indignes de ces gens de génie et de cœur. Barbier, Satires,Une Soirée d'esprits, 1865, p. 80.
Rem. Certains dict. (Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892 et Quillet 1965) enregistrent le subst. fém. communité. Fait d'être commun (à) (Cf. Legoarant 1858 ds Lar. 19e-Nouv. Lar. ill. et Littré).
Prononc. et Orth. : [kɔmœ ̃]. En ce qui concerne le timbre de la voyelle finale, v. brun. Liaison avec ou, le plus souvent, sans dénasalisation : [kɔmœ ̃nε ̃teʀ ε] ou [kɔmynε ̃teʀ ε] commun intérêt. Dans l'hypothèse d'une prononc. [-ε ̃] de la finale, la dénasalisation se ferait en [-εn] : [kɔmεnakɔ:ʀ] commun accord. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Relatif au plus grand nombre 1. a) 842 adj. « relatif à tous ou au plus grand nombre, général » (Serments de Strasbourg ds Bartsch Chrestomathie 2, 8); 1283 droit commun (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 571); 1690 sens commun (Fur.); b) 1172-74 subst. le comun des janz « l'ensemble des gens » (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 4074); 1664 le commun des hommes « le plus grand nombre des hommes » (Rac., Théb., I, 5 ds Livet Molière); 2. ca 1160 adj. « ordinaire » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 28411 : la gent comune); ca 1160 subst. « le peuple, le vulgaire » (Id., ibid., 26758); 1636 homme du commun (Corn., Illus. com., I, 1 ds Livet Molière); 1690 hors du commun, au dessus du commun (Fur.); 3. xiiies. adj. « répandu, fréquent » (Récits d'un Ménestrel de Reims, éd. N. de Wailly, § 159); 4. 1690 (Fur.). B. Relatif à tous les éléments d'un ensemble 1. ca 1050 adj. « qui se fait ensemble » (Alexis, éd. Chr. Storey, 308 : commune oraison); 1248 kemun assentement « commun accord » (Cart. blanc de Corb., B.N. Corb. 20, fo74 rods Gdf. Compl.); début xiies. en comune (Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, § 37); 1443 A communs frais et despens (8 janv. Chirog., A. Tournai ds Gdf. Compl.); xiiies. commune vie « fait de vivre ensemble (ici d'une communauté religieuse) » (S. Bern. Serm. fr. mss, p. 104 ds La Curne); 2. a) ca 1160 adj. « qui appartient ou s'applique à tous les éléments d'un groupe » Eneas, éd. J. Salverda de Grave, 6593); xives. gramm. (ds Thurot, Extraits de divers manuscrits latins, Paris, 1869, p. 168 : noms communs); 1595 lieux communs « passages extraits de diverses œuvres et applicables à des sujets généraux » (Montaigne, Essais, livre 3, chap. 12, coll. de la Pléiade, p. 1185); d'où 1718 « banalités » (Ac.); xvies. denominateur commun (Est. de La Roche, Arismetique, fo12 verso ds Littré); 1449 (Archives Nord B 1684, fo47 vods IGLF : povres supplians, qui sont communs en biens); b) 1172-74 estre commun a « être de nature identique à » (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 328 : estoit a ceus comune); 1580 n'avoir rien de commun avecques (Montaigne, Essais, livre 1, chap. 28, coll. de la Pléiade, p. 229); 3. a) 1409-10 subst. masc. sing. « personnes constituant la domesticité d'une maison » (R. II, 634, 4 ds Morlet, p. 229); b) 1694 « lieu où ces personnes travaillent » (Ac.); 4. 1690 liturg. le commun des apôtres (Fur.). Du lat. class. communis « ce qui appartient à tous, à plusieurs ». Fréq. abs. littér. : 12 015. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 20 935, b) 12 669; xxes. : a) 15 747, b) 16 970. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 350. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 152.

COMMUNE, subst. fém.

COMMUNE, subst. fém.
A.− Anciennement. Ville ou bourg affranchis du joug féodal et placés sous l'administration des bourgeois organisés :
1. ... quand les villes s'affranchirent de la tutelle seigneuriale, quand la commune se forma, le corps de métiers, qui avait devancé et préparé ce mouvement, devint la base de la constitution communale. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. XXIV.
B.− Moderne
1. Circonscription administrative.
a) [En France] Circonscription administrative de base placée sous l'autorité d'un maire assisté d'adjoints et d'un conseil municipal :
2. Après avoir constitué des revenus à la commune, je les employai sans opposition à bâtir une mairie, dans laquelle je mis une école gratuite et le logement d'un instituteur primaire. Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 48.
P. méton. Personne morale représentée par les habitants d'une commune. Le budget de la commune :
3. Il s'agissait d'autoriser les caisses d'épargne à prêter de l'argent aux communes, ce qui eût retiré aux établissements que dirigeait Montessuy leur meilleure clientèle. A. France, Le Lys rouge,1894, p. 333.
HISTOIRE
Commune de Paris. Gouvernement municipal de Paris de 1789 à 1795 :
4. Danton était trop compromis avec la Commune, il avait trop besoin d'elle, dans le cas où il aurait à rendre compte du sang répandu, pour travailler à la renverser. Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 78.
Commune de Paris de 1871. Gouvernement insurrectionnel français formé après la révolution du 18 mars 1871 et renversé le 27 mai suivant :
5. Le pamphlet, qui prend pour référence constante l'expérience de la Commune, contredit absolument le courant d'idées fédéralistes et anti-autoritaires qui a produit la Commune; ... Camus, L'Homme révolté,1951, p. 283.
b) [En Chine] Commune populaire. Commune rurale, base de la vie agricole chinoise.
2. [En Angleterre] La Chambre des Communes, p. ell., Les Communes. Chambre des représentants élus du peuple.
Prononc. et Orth. : [kɔmyn]. Ds Ac. 1694-1932, avec le sens mod. à partir de Ac. 1835. Homon. commune (fém. de commun). Étymol. et Hist. 1. Ca 1138 cumune « ensemble du peuple » (Geoffrey Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 1574); 2. 1155 comune « corps des bourgeois d'une ville (qui ont obtenu des franchises, souvent confirmées par une charte) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9133), répertorié comme terme historique dep. Ac. 1835; 3. 1690 hist. angl. chambre des Communes (Fur.); 4. 1789 admin. (Décrets des 8 et 9 Octobre, art. 2 ds J.-B. Duvergier, Collection complète des Lois, Décrets... : Ces notables [...] prêteront serment à la commune, entre les mains des officiers municipaux ou syndics); 1793 (Décret du 10 Brumaire an II ds J.-B. Duvergier, op. cit.); 5. a) désigne la municipalité de Paris pendant la Révolution 1790 (Décret du 9 avril ds J.-B. Duvergier, op. cit. : la commune de Paris sera tenue de fournir une soumission de capitalistes solvables et accrédités, qui s'engageront à faire les fonds dont elle aurait besoin pour acquitter ses premières obligations); spéc. désigne le mouvement insurrectionnel né dans la nuit du 9 au 10 août 1792 (10 août ds J.-B. Duvergier op. cit. : Décret relatif au compte à rendre par la commune de Paris, des évènemens qui se passent dans cette ville); 1792 (J. des débats, 14 août ds Frey); b) 1871 désigne le gouvernement révolutionnaire installé à Paris après l'insurrection du 18 mars, jusqu'au 27 mai [terme déjà employé le 31 octobre 1870 lors d'une réunion des officiers de la garde nationale, cf. G. de Molinari, Les Clubs rouges pendant le siège de Paris, Paris, 1871, p. 49; v. aussi p. 14] (La Commune, 20 mars d'apr. B. Noël, Dict. de la commune, Paris, 1971 : La Commune, c'est l'ordre). Du lat. vulg. communia « communauté de gens » plur. neutre substantivé de communis, v. commun (« communauté » est rendu en lat. class. par commune, neutre sing.) pris comme subst. fém. sing. au sens de « association jurée des bourgeois d'une ville »; d'abord formée dans une situation exceptionnelle, révolutionnaire (xies. ds Nierm.) puis « l'association jurée urbaine devenue institutionnelle » et « la communauté des habitants d'une ville de commune » (1126-27, ibid.) et le « territoire d'une ville de commune » (1136, ibid.); forme commune p. infl. du fém. de commun* (formes palatalisées de type comugne aux xiiieet xives. ds Gdf. Compl. et T.-L.). L'expr. Chambre des Communes (3) est la trad. de l'angl. House of Commons (1621 ds NED) désignant la chambre basse du Parlement anglais, Commons, plur. de common « commune » issu du fr. commune (sens 1), désignant d'abord le peuple p. oppos. à la noblesse, puis l'ensemble des représentants de celui-ci dans le Parlement anglais (ca 1415 ds NED). Fréq. abs. littér. : 1 641. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 149, b) 1 635; xxes. : a) 2 205, b) 2 093.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·