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CAPUCIN, INE, subst.

CAPUCIN, INE, subst.
A.− Usuel
1. RELIG. Religieux, religieuse d'une branche réformée de l'ordre de saint François d'Assise, spécialisée dans la prédication populaire :
1. Les capucins de Phalsbourg n'osaient plus mendier; on les aurait assommés sur la route, car le régiment de La Fère, qui venait de remplacer celui de Castella, ne voulait pas les soutenir : ... Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 118.
Fam. Barbe de capucin. Longue barbe, comme celle que portent les religieux :
2. [Bois-Doré :] − ... Mais ce vieil écuyer à barbe de capucin, lisant en son livre de piété avec tant de recueillement. ... Il est vrai que rien ne ressemble tant à un honnête homme qu'un coquin qui sait son métier! G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré,t. 1, 1858, p. 210.
Expr. Capucin de carte. ,,Carte que les enfants plient longitudinalement pour la faire tenir droite et à laquelle ils font une entaille en angle aigu qu'ils retournent en la relevant pour lui donner l'air d'un capuce`` (Littré). En France, enfin, les universitaires au bon cœur dégringolaient comme capucins de cartes en face d'un petit avocat autoritaire (M. Bloch, Apologie pour l'hist.,1944, p. 111).
2. Fam. Homme affichant une dévotion excessive.
À la capucine. À la manière excessivement dévote ou extrêmement simple d'un capucin. Prêcher, s'habiller à la capucine (Lar. 19e).
B.− Spéc. [P. réf. à la barbe des capucins]
1. ZOOL. Petit singe d'Amérique tropicale appartenant à la famille des cébidés.
2. CHASSE. Synon. lièvreLe capucin trottait drôlement... La décharge de plomb l'atteignit par-dessous... (Genevoix, Raboliot,1925, p. 261).
Rem. Attesté ds Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
3. HORTIC. Barbe-de-capucin. Salade que l'on fait pousser dans l'obscurité pour la blanchir.
Prononc. et Orth. : [kapysε ̃], fém. [-in]. Fér. 1768 note : ,,Le peuple, en certaines provinces, dit capuchin; c'est une mauvaise prononciation.`` Ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. 1542 capussin « religieux d'une branche de l'ordre franciscain » (Rabelais, Tiers Livre, chap. 22, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 109); 1580-92 capuchin (Montaigne, I, 36 ds Hug.), graphie attestée au xvies. (Hug.); 1611 capucin (Cotgr.); 1585 emploi adj. « de capucin » (Pasquier, Lettres, XIII, 1 ds Hug.), rare; 1622 capucine « religieuse de la même branche » (Caquets de l'accouchée, éd. Marpon et Flammarion, 1922, 5ejournée, p. 179). Empr. à l'ital. cappuccino « capucin », attesté ds Batt. dep. le xvies. proprement « qui porte un capuchon » (en raison de la coule à capuchon particulièrement voyant portée par ces religieux), dér. de capuccio, v. capuchon. Les Capucins constituent une congrégation de l'Ordre des Frères mineurs érigée par bulle du 3 juillet 1528 à la demande de Louis et Raphaël de Fonsombrone, observants de la province de la Marche; l'autorisation d'établissement au delà des Monts fut accordée en mai 1574 (Théol. Cath., p. VI, 1repart., col. 821-822); la forme capucin qui l'emporte sur capuchin est peut-être due à une prononc. dialectale. Fréq. abs. littér. : 363. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 558, b) 960; xxes. : a) 586, b) 199.
DÉR.
Capucinade, subst. fém.,péj., vieilli et fam. Sermon et, par extension, discours platement ou naïvement moralisateur, ressemblant aux sermons des capucins. Une capucinade ridicule; faire une capucinade. Outre le discours du général Gemeau, nous avons eu aujourd'hui d'autres capucinades humiliantes pour le premier corps de l'État et pour le sens commun (Mérimée, Lettres à Viollet-Le-Duc,1870, p. 99). [kapysinad]. Ds Ac. 1798-1932. 1reattest. 1724 « sermon peu éloquent » (Lesage, Gil blas de Santillane, 1, 7, c. 3 ds Romanciers du XVIIIes., éd. Etiemble, p. 864 : un discours diffus... une capucinade), qualifié de ,,fam`` dep. Ac. 1798; de capucin, suff. -ade*. Fréq. abs. littér. : 11.
BBG. − Dupont (L.). Les Pièges du vocab. ital. Genève, 1965, p. 40. − Gohin 1903, p. 237 (s.v. capucinade). − Hope 1971, p. 174. − Kohlm. 1901, p. 36. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 367 (s.v. capucinade). − Sar. 1920, p. 49. − Wind 1928, p. 138, 199.

CAPUCINE, subst. fém.

CAPUCINE, subst. fém.
A.− BOT. Plante ornementale dicotylédone, de la famille des Géraniées, et dont la fleur, de couleur orangée, a la forme d'un capuchon. Capucine du Pérou (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 53).Arrivé à la maison, je vois une grande partie des capucines dont j'avais rempli notre jardin arrachées, brisées avec méchanceté (Bloy, Journal,1899, p. 357).
Dansons la capucine. Refrain d'une ronde d'enfants.
Emploi subst. apposé avec valeur adj. Couleur capucine. Elle est bien belle, ma voisine [madame Juliette Adam], dans sa robe à longue traîne de satin capucine (Loti, Journal intime,t. 1, 1878-1881, p. 213).
B.− P. anal.
1. ARTILL. Chacun des trois anneaux de métal reliant le canon et le bois d'une arme à feu. Des fusils à capucines d'argent (Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 231).
Loc. pop. (Être enfoncé) jusqu'à la troisième capucine. Complètement. Être soûl jusqu'à la troisième capucine (Esn.1966).
2. TECHNOLOGIE
a) ,,Pièce courbe de bois ou de fer qui sert à lier l'éperon d'un navire à l'étrave`` (DG).
Rem. Attesté aussi ds la plupart des dict. gén. du xixes. et Quillet 1965.
b) Petite écuelle de terre munie d'une queue.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixesiècle.
Prononc. et Orth. : [kapysin]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1694 bot. (Tournefort Bot. t. 1, p. 341); d'où 2. 1798 adj. inv. « rouge-orangé, de la couleur de la fleur de capucine » (Ac.); 3. p. anal. 1829 arm. (Boiste : Capucine [...] pièce de fusil). Dér. de capuce* p. métaph.; suff. -ine*. Fréq. abs. littér. : 118. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 149, b) 238; xxes. : a) 190, b) 131. Bbg. Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 115, 135.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·